Toute cette daube photoshopée qui enlaidit aujourd'hui les murs de nos villes, c'est quand-même un petit peu à Jules Chéret qu'on le doit.
Né à Paris en 1836 et mort à Nice en 1932, ce lithographe de formation se fit d'abord connaître à Londres en illustrant des partitions musicales. De retour à Paris, Chéret acheta une imprimerie (qu'il revendra plus tard à Chaix) et en profita pour inventer (je résume) l'affiche moderne, s'inspirant des styles rococo et japonisant pour élever l'affiche au rang d'art.
Ce "Watteau des boulevards" influencera ensuite à son tour Toulouse-Lautrec et les impressionnistes, énervant en passant le "Coin des Classiques" de l'époque à qui il sera préféré pour décorer les salons de l'Hôtel de Ville, avant d'être sacré "Roi de l'Affiche" en 1889, à l'Exposition Universelle.
Rom Chérette ?
Oui, il y a un peu plus de cent ans, on pouvait écrire que ces affiches "embellissaient les villes" : c'était la Belle Époque. Pourtant, même s'il avait vécu assez longtemps pour assister à cette déchéance, Chéret ne l'aurait pas vue, puisqu'il mourut... aveugle.
Y'a pas de justice.
Pour se convaincre que c'était vraiment mieux avant, on peut aller voir les affiches de Chéret en vrai, en grand, sur des murs, jusqu'au 7 novembre 2010 à l'exposition que lui consacre le Musée des Arts Décoratifs, la première à Paris depuis... 1912 !
rien à voir
3 commentaires:
Il n'y aurait pas un petit quelque chose qui est proche de la BD, dans certaines affiches ?
Pour les mordus du grand père de Rahan(non,c'est pas vrai)le musée Jules Chéret à nice est un heureux prolongement de l'oeuvre du bonhomme:Pas terrible.Excuse moi,Jules,mais vraiment-et en plus avec cette preuve à l'appui de Totoche-je ne t'aime pas Jules.Je me demande si avec des lunettes 3D...
Je me suis peut-être mal exprimé : j'aime bien la fraicheur des affiches de Chéret, ses chérettes canailles.
En revanche, ses travaux pour la déco intérieure (tapisserie, papier peint...), pourtant vanté par Frantz Jourdain (le père de Francis, quand-même) m'ont moins convaincu. Trop meringué à mon goût.
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