samedi 25 mai 2013

Coquillages et crustacés


Mathurin Méheut a pris le train à Lamballe et est monté à la capitale avec son petit chapeau, ses petits tableaux, son grand carton à dessins, mais aussi ses bouquins dédicacés, sa vaisselle et même un tapis pour une grande rétrospective au Musée de la marine.
L'occasion rêvée pour les allergiques aux expos "parisiennes", pour peu qu'ils ne le soient pas aux fruits de mer- de découvrir la diversité des travaux de cet infatigable voyageur, génial touche-à-tout, véritable fou de dessin. Des images de petits métiers disparus aux panneaux de cabines de paquebots, des assiettes et des vitraux de brasseries aux paysages de Bretagne, des carnets de croquis de sa Guerre des tranchées (qui n'ont rien à envier à ceux de Bofa ou de Tardi) aux aquarelles ramenés de son voyage au Japon, on a adoré cette expo qui, pour une fois, donne la part belle au dessin.
Pas de catalogue, c'est toujours ça d'économisé (on se rabattra sur les bouquins déjà existants).
Cela fait longtemps que l'air n'a pas été aussi frais au Trocadéro !

http://www.musee-marine.fr/newsletter/meheut/DP.pdf
http://www.musee-marine.fr/expo_paris_mmeheut.html

jeudi 23 mai 2013

"N" qui ?


En faisant du rangement l'autre jour, je suis tombé sur ces romans de Jules Verne que publiait Folio junior dans les années 80. Ça m'a fait un petit peu mal là car je me suis souvenu que j'aimais bien Enki Bilal.
Et puis c'est passé.





samedi 18 mai 2013

Rattrapage



Je ne suis pas "naturellement" attiré par ce style de dessin ; aussi la petite expo, consacrée, par la médiathèque Marguerite Duras (rue de Bagnolet, Paris XXe) dans le cadre du festival Bulles Zik aux travaux divers et variés de Ludovic Debeurme -dont le prochain bouquin, entièrement à la gouache, paraitra à la rentrée chez Cornélius- m'a permis de reconsidérer ma position, confirmant par là même mes goûts de chiottes naturels. 
A découvrir du 4 mai au 9 juin.
 











Ben ouais, mea culpa...

 http://www.bulleszik.com/linterview-de-ludovic-debeurme/

mardi 14 mai 2013

Linge sale



"Arnaud Montebourg s’oppose à la reprise d’Achille Talon par Frank Miller." 

"Kox, Lambil et Laudec, 3 dessinateurs qu’on croyait disparus, étaient en fait séquestrés depuis 15 ans dans la cave de Raoul Cauvin." 

"«Une bite, un vagin, une bite, un vagin, une bite, un vagin, une bite, un anus. Il faut savoir surprendre le lecteur». Milo Manara"

 "Après une lecture-test sur un panel de lecteurs de bd, Dargaud a décidé d’imprimer la nouvelle bd de Blutch avec des sous-titres."

"«Tokyo» de Joann Sfar sera adapté en bd."

...

 Lassés des billets hagiographiques et de la langue de bois ? Nostalgiques des scoops putrides des Hauts de Pages ? Rendez-vous toute affaire cessante sur Bayday leaks pour découvrir les dessous de la bédé, habituellement lavés en famille, enfin exposés au grand jour !

jeudi 9 mai 2013

Tu veux ou tu veux pas ?


No est un film autour de la dictature au Chili et raconte comment un jeune publicitaire réussit, en utilisant des méthodes marketing modernes mais non agressives, "Coca-Cola-like", à faire emporter le "non" au référendum organisé en 1988 sous pression internationale par Pinochet au sujet de la prolongation de sa gouvernance. L'avantage de genre de film, c'est qu'on peut en raconter la fin sans scrupule.



Le référendum terminé, chacun retournera à ses occupations antérieures, politiques ou mercantiles (on peut rêver), et les anciens opposants reprendront leur collaboration pour continuer à avancer en bonne entente ; c'est tout ce qu'on souhaite pour le pays.

Bien entendu, politique et publicité n'ont pas attendu notre époque pour faire bon ménage ; la seule différence c'est qu'avant, on ne parlait pas de "spots" ni de "marketing", mais de "propagande" : évidemment, c'est moins vendeur... On frémit en imaginant ce qu'il serait advenu si le publicitaire, plus motivé par la reconquête de son ex, avait été embauché par les partisans du "oui" !

Enfin, pour voir un film sur la dictature, on visionnera, solidement cramponné sur sa chaise, le froid Santiago 73, tourné en 2010 par le même Pablo Larraín... Et de préférence pas à la télé, afin d'éviter les coupures publicitaires.


Maus (und Ente)


S'il est un domaine où les Allemands sont en avance sur nous, c'est bien celui des bandes Disney. Comme en Italie, cela fait des années qu'on trouve outre-Rhin des anthologies dédiées aux auteurs disneyens, ce qui ne les empêchent pas d'éditer à côté des recueils thématiques, probablement plus "commerciaux".


En France, les beaux livres édités jadis par Hachette et Dargaud sont épuisés depuis belle lurette et ce n'est que tout récemment que Glénat a entrepris d'éditer des collections dédiées à Carl Barks, Floyd Gottfredson (avec des couleurs définitivement "incompatibles" pour moi, m'ayant fait préférer l'intégrale Fantagraphics, plus fidèle, en noir et blanc mais en anglais), puis Don Rosa. L'éditeur grenoblois semble pour l'instant privilégier les compilations à thèmes, exception faite de l'intégrale Dragon Lords de Giorgio Cavazzano et Byron Erickson, qui bénéficie pour l'occasion d'une couverture vraiment hideuse. Espérons qu'il ne tarde pas trop pour s'inspirer de l'éditeur allemand Ehapa/Egmont en dépoussiérant enfin les trésors de Daan Jippes, Massimo de VitaRomano Scarpa... Et, pourquoi pas, peut-être un jour de Corrado Mastantuono, Claude Marin, Pierre Nicolas...

Graphic novels für Dummies


 Afin de promouvoir les romans graphiques auprès de nos amis autrichiens un peu déboussolés, un collectif d'éditeurs de langue allemande (Atrium, Avant-Verlag, Carlsen, Edition Moderne, Knesebeck, Panini, Reprodukt, Schreiber & Leser) a eu l'heureuse idée d'éditer une petite plaquette.
Je pense qu'une petite révision de vous fera pas de mal non plus.


mercredi 8 mai 2013

Le Troisième film


« Je n’ai jamais connu la vieille Vienne d’avant la Grande Guerre, avec sa musique de Johann Strauss, son glamour et son charme léger ...»
Si ces paroles vous parlent (sic), si vous êtes passionnés de cinéma et d'Histoire et si vous visitez Vienne, une halte au Dritte Mann Museum s'impose afin de découvrir ce charmant musée privé entièrement consacré au Troisième homme (The Third man), le film mythique de Carol Reed tourné dans les décombres encore fumant de la capitale autichienne et récompensé à Cannes en 1949.  


Depuis 1996, deux passionnés, Gehrard Strassgschwandtner et Karin Höfler collectionnent tout ce qui se rapporte de près ou de loin au Troisième homme : affiches, coupures de presse, photos de film, 45 tours du monde entier... Tout y est : de la fameuse cithare d'Anton Karas, un obscur musicien de rues découvert par Carol Reed dans un restaurant de Vienne, qui deviendra mondialement connu grâce au générique du film, à la plaque d'égout par où s'échappe Harry Lime, en passant par le projecteur de cinéma d'époque ou bien encore le script annoté de la main de Trevor Howard...





Une dernière pièce, ouverte plus récemment mais non moins passionnante, raconte, documents d'époque à l'appui, le bombardement et l'occupation de Vienne par les forces alliées. Instructive et inoubliable visite guidée !


 J'ai quand-même réussi à coller ces messieurs-dames en leur demandant si le thème entêtant composé par Carlo Rustichelli pour Signore e signori, un film de Pietro Germi palmé sous les sifflets en 1966 (que j'avais découvert après avoir lu Les Melons de la colère -re-sic-) avait pu être inspiré par The Harry Lime Theme, le générique du Troisième homme.





 La réponse, je ne l'ai trouvée qu'une fois de retour en France. Non pas à l'expo Musique et Cinéma, mais en visionnant un autre chef d’œuvre, tourné en 1959 par Germi : Meurtre à l'italienne (Un Maledetto imbroglio). Le générique, toujours de Carlo Rustichelli, est beau à pleurer (et que dire de Claudia Cardinale...) et les prises de vues évoquent souvent Le Troisième homme.



Mais, surprise : aux alentours de l'heure, voilà que le détective Sarzo Urzì, évoquant une troisième piste criminelle, se met à siffloter... le Harry Lime Theme ! Air que reconnait et cite immédiatement le commissaire, joué par Pietro Germi en personne ! CQFD : Avec Signore et signori, Pietro Germi et Carlo Rustichelli rendaient effectivement encore hommage à Carol Reed et Anton Karas !


 J'ai également collé Gehrard et Karin en leur demandant s'il existait une adaptation du Troisième Homme en "comics"... Apparemment, la bande dessinée n'est pas leur truc. Ils m'ont tout de même gentiment fait parvenir The third mouse, un dessin animé pas terrible produit par un certain Spielberg.


 Là aussi, c'est en rentrant, en piochant au hasard dans ma bibliothèque que j'ai découvert la réponse. Comme dans Le trésor de Rackham le Rouge, le trésor dormait sous mes yeux depuis des années : une scène que les amateurs du Troisième homme reconnaitront sans hésiter ! By Jove !

La Marque jaune / Edgar. P. Jacobs / Lombard / 1956

***

A voir : 


A lire : 


A écouter :


(Danke schön für alle, Karin und Gerhard. Bis gleich !)

Métal éructant


 Bien sûr, avec une bonne bière, on peut aussi -dans un bruit de tempête et de préférence avec des chevaliers teutons- préférer écouter du metal...
(attention : explicites lyriques)




(Merci à Ron Lancerot)

Dehaes et la note bleue



 Je ne connais pas Serge Dehaes et je n'ai pas lu ses BD parues chez Fluide et Paquet. Je sais juste qu'il a travaillé avec Geluck sur Le Fils du chat et qu'il dessine parfois pour la presse belge.
C'est le galeriste de la rue St Blaise qui m'avait fait découvrir, sur la page Facebook du dessinateur, ses dessins de jazz, sublimes et subliminaux, qu'ils soient improvisés sur de simples sous-bocks ou bien plus travaillés sur toile. Crayonné lâché mais solide pour ligne mélodique principale sur lequel se superposent autant de couleurs semi-transparentes que d'instruments dans l'orchestre. Le trait finit par s'effacer, les tâches de couleurs, plus ou moins maitrisées, apparaissent. Écoutez... C'est le jazz !

 Après avoir cherché en vain ces dessins sur la toile ou en librairie, je me suis résigné à franchir le pas : je me suis inscrit sur Facebook pour avoir accès à son album "Dessins & peinture JAZZ". Maudit...