samedi 31 mars 2012

La poupée de papa

Le groupe brésilien Pequeno Cidadãoa a le bon goût de faire mettre en clip chacun de ses morceaux par un studio d'animation différent.



Avec Bonequinha do Papai, le Birdo Studio, dirigé par Luciana Kimie Eguti et Paulo Muppet, rend un hommage déjanté non seulement aux anciennes-nouvelles technologies, mais également aux iwerksiennes Silly Symphonies, Looney Tunes et autres Merrie Melodies à papa.
Tudo bom !


vendredi 30 mars 2012

Pardon, Mœbius.



Courtesy bÿe phondécheunne Totoche Tannenen© 1989 speßial archival founde dpt. général store.


Le monde de Sempé


Vous aviez raté l'expo Moebius en 2010 à la Fondation Cartier ? Ne manquez sous aucun prétexte celle -énorme- qui retrace à l'Hôtel de Ville de Paris la carrière d'un autre de nos plus grands monuments parisiens, Jean-Jacques Sempé qui, à bientôt quatre-vingts ans, dédicaçait encore au dernier au Salon du livre.


 Des tous premiers dessins d'humour réalisés en 1950 pour Sud-ouest dimanche sous le pseudonyme de Dro (pour "draw") sous l'influence probable de Bosc, Chaval et Peter Arno jusqu'aux unes du New Yorker qu'il signe depuis 1979 en passant par les innombrables travaux réalisés que ce soit en solo pour Moustique, L'Express, Pilote, Paris Match... ou en collaboration avec Goscinny, Modiano et Süskind, c'est non seulement le trait de Sempé, mais surtout notre monde que l'on voit évoluer à travers ces magnifiques tableaux. Et malgré la "longueur" de la visite, on se surprend à se délecter de chaque légende, jusqu'à la dernière ligne de la dernière image.



 Demain soir, les trois cents et quelques dessins sélectionnés seront décrochés et regagneront les cartons de l'artiste. Pour les voir vraiment éclater dans leur format original (même les meilleurs reproductions en albums ne rendent à mon avis pas toute l'émotion ni la force de travail qui s'en dégagent), il faudra alors se rendre à la galerie Martine Gossieaux qui met régulièrement en vente les œuvres de Sempé.


Oui, après un dessin de Sempé, la page blanche qui suit est encore de Sempé.

jeudi 29 mars 2012

Salades grecques

Baratin

Même si, probablement en raison du petit côté Hart/Parker (Wizard of Id, B.C.), je ne détestais pas lire Lamybidas et Dugazon, les deux séries qu'il publiait dans Spirou au début des années 80, j'avoue que Bara ne faisait pas partie de mes dessinateurs favoris à l'époque. Trop éloigné de l'école de Marcinelle (pour ne pas dire "spartiate")
Avec le recul, il faut bien reconnaitre que non seulement son trait ne vieillit pas, mais qu'il se bonifierait même avec le temps. 
Je vous laisse deviner où termine Lamybidas dans cet épisode paru en mars 1982, dans le n° 2290, qui nous rappelle que les promesses n'engagent que les imbéciles qui y croient.

(Pas mal d'infos sur Guy Bara sur le blogue de François Corteggiani)

mercredi 28 mars 2012

Reporters à terre


Il y a trente ans, entre un reportage au Babouchistan sur les traces du commandant Mamouk et un autre avec les enfants-guerriers dans les rizières du Khompôt, Jeannette pointait son nez dans les pages de Spirou.


La jeune photo-reporter du Moustique (le journal de Seccotine et Fantasio) y jouait déjà les Edith Bouvier en se faisant canarder par l'Armée rouge dans Le Dragon vert, un récit intelligemment ancré dans l'actualité dramatique de l’époque, invitant le lecteur de base à sortir de sa léthargie comme avait su le faire en son temps Le Lotus bleu.


Comme le fond du récit, la forme interpelait également : non seulement les pages de cette aventure étaient chapitrées une par une, mais elles étaient inhabituellement distillées au compte-gouttes au rythme de deux par semaine, étrangement réparties en début et fin de magazine, ce qui renforçait le côté "reportage en direct".


Plus nerveux que jamais, le trait de Marc Wasterlain conservait néanmoins toute la sensibilité du poétique Docteur Poche.


Ce premier épisode de ciquante-deux planches sera remonté en quarante-sept pages pour la version album -quelques cases seront même discrètement retouchées-, paraissant d'abord dans la collection Carte blanche avant de finalement intégrer la série-mère en troisième position.


 Dépoussiérant non seulement l'image des héros-reporters, mais aussi et surtout celle des héroïnes de bandes dessinées, Jeannette Pointu aura prouvé qu'on pouvait séduire toute une génération de lecteurs sans cuissardes ni décolleté affriolant. Allez..., peut-être un gilet pare-balles, et encore.


mardi 13 mars 2012

Dégrippage

(elle ne serait pas un peu pompée sur Tintin au McDo, cette couv' ?)

Si j'en crois, encore éberlué, le catalogue de nouveautés Vents d'Ouest, j'ai rudement bien fait de ne me pas me vacciner cette année !
En effet, La Grippe coloniale, que l'on croyait définitivement éteinte, devrait finalement faire son retour au mois de juin, neuf ans après avoir été mise au point dans les laboratoires du génial Pr Appollo. Son comparse, le fidèle Huo-Chao-Si, prouve ainsi qu'il n'a plus rien à envier aux Vicomte, Walthéry, Yslaire... et compte désormais lui aussi parmi les plus grands dessinateurs retardataires de tous les temps.



dimanche 11 mars 2012

Mars fatal


Une mauvaise nouvelle n'arrivant jamais seule, nous avons également appris hier le décès de Gir-Mœbius.

Pour moi qui avait été nourri à Franquin, Goscinny et Cauvin et qui pensait que les limites de la bande dessinée avait été atteintes avec des titres comme Ballade pour un cercueil, Angel face ou bien La longue marche et La tribu fantôme, la Déviation s'était faite avec L'Incal noir, première bande dessinée "adulte" que je cachais soigneusement au fond de ma petite bibliothèque. Mâtin, quel choc ! Mœbius et Jodo égalaient ce qui ce faisait pour moi alors de mieux au cinéma : Blade runner, Brasil...
Puis, avec Arzach, Le garage hermétique, L'homme est-il bon ?, Les yeux du chat..., Mœbius m'ouvrit les yeux, les sens. On pouvait raconter, comprendre, lire autrement que comme on nous l'avait appris. Il devenait alors impossible de se contenter de ce qu'on nous présentait : il allait falloir désormais partir découvrir le monde par soi-même. Avec Mœbius, je suis devenu adulte (enfin, un peu...) ; avec la bande dessinée, la petite porte de l'enfance restait entr'ouverte.


 Moebius  
in Le bandard fou -
Les Humanoïdes associés



Si ce 10 mars 2012, Mike S. Blueberry est parti jouer au poker avec Tex Willer (une réplique au séisme qu'ont connu les Italiens avec la disparition de Sergio Bonelli en septembre dernier ?) et que pour Jean Giraud, la boucle est bouclée ; pour Mœbius, elle n'a pas fini de tourner.
Stoé Orkéo.

samedi 10 mars 2012

Le bout de la piste



Mille putois, gamin ! La stupéfiante nouvelle s'est propagée comme un coup de tonnerre (à l'ouest). Toute la journée, un peu partout dans la grande plaine, des signaux de fumée se sont élevés dans le ciel pour annoncer qu'après une longue marche contre la maladie, l'Homme qui valait bien plus de 500.000 dollars dans le cœur de ses lecteurs, venait d'abattre sa dernière carte ce matin contre l'homme-médecine, dans un dispensaire de Tombstone : Jean Giraud n'est plus.


Le rascal laisse derrière lui l'immense tribu fantôme de ses admirateurs inconsolable. Un peu partout ce soir, les pow-wow se sont multipliés et autour du feu, squaws et papooses ont entamé des chants funèbres. Et une dernière ballade, pour un cercueil, naturellement.
Damned.


dimanche 4 mars 2012

Анна (même pas drôle)


"Les Cahiers russes, ce n'est pas de l'"Action comics", 
mais Anna Politktovskaïa, c'était une Wonder Woman." 
 Igort.

Si l'on en croit les infos, en Russie, le grand soir n'est pas encore pour ce soir.

"Il doit bien y avoir un moyen de s"échapper de cet enfer... 
Il y en a surement un, en dehors du sommeil et des rêves..." 
Raspoutine, in La maison dorée de Samarkand


samedi 3 mars 2012

Pichard dans le rétro


Quelques belles carrosseries dues à la plume pointilliste de Georges Pichard (1920-2003) illustrent ce recueil de 15 aventures d'automobiles paru en 1970.
Comme celles des albums de Tanguy et Laverdure et de Barbe-Rouge, les couvertures de la collection 15... étaient quant à elles signées Yves Thos.








Flash !




Quand votre moteur fait boum !



re-flash !



Dans le même genre :
http://muller-fokker.blogspot.com/2011/02/georges-pichard-rabelais.html
http://illustrationsvp.blogspot.com/2011/04/georges-pichard.html

vendredi 2 mars 2012

Ciao, Lucio.

12000 lune
Lucio Dalla/Milo Manara 
2006

C'est Onc'Mi qui m'avait fait découvrir la canzone alla bolognese avec Lucio Dalla qui avait eu le bon goût de faire illustrer (au moins) un de ses albums par Milo Manara. Le chanteur italien est décédé hier à l'âge de 68 ans. J'avais notamment adoré la nonchalance et l'humour gentiment désabusé avec lesquels il racontait ses petites misères sexuelles dans Disperato erotico stomp.