Une question me taraude depuis que j'ai découvert les épisodes de l'émission Du tac au tac, récemment mis en ligne par l'INA : que sont devenus tous ces dessins ? Ornent-ils le caveau d'un collectionneur fou ? Sont-ils en train de pourrir dans les caves de l'ORTF ? Ont-ils été passés à la broyeuse ? Grosse angoisse...
Ronan L., qui a mené l'enquête pour le compte du Plan B(d) en a retrouvé une partie. Pas les originaux, hélas, mais tout de même un petit recueil d'environ cent-cinquante pages paru en 1973 chez Balland où sont compilés les dessins réalisés par une quarantaine de dessinateur pour l'émission de Jean Frapat, entre 1969 et 1972.
La règle du jeu
Morceaux choisis, avec par ordre d'apparition Peyo, Roba, Franquin, Morris, Buzzelli, Forest, Druillet, Sio et Gigi :
Été 66 : Duke Ellington, qui passait dans le coin, vient faire un petit coucou à Joan Miró,en vacances à la Fondation Maeght. Le premier n'entrave rien au français, contrairement au Catalan qui, lui, ne cause pas l'anglais. Pas facile de parler de son art dans ces conditions... Pour mettre tout le monde d'accord, le Duke s'assied au piano et improvise Blues for Miró. Il est accompagné de Sam Woodyard à la basse, de Charles Lamb à la batterie, et du chœur des cigales de Saint-Paul-de-Vence.
On retrouvera cet enregistrement à l'exposition Miró sculpteur qui se tient au musée Maillol (Paris VII) jusqu'au 31 juillet.
Moins à l'aise avec l'art abstrait qu'avec les Tuniques Bleues, j'y ai découvert tout un pan de l'œuvre de l'artiste que je ne soupçonnais même pas, notamment tout ce travail sur les matériaux de récupération, cette obsession pour les femmes... Miró, c'est comme avec Duchamp, F'murrr, Herriman(Krazy Kat) ou le flan de courgette de Mme Totoche : je vois bien que ce que j'ai sous les yeux est -sans doute- génial, mais je n'arrive toujours pas (ou du moins pas toujours) à comprendre pourquoi. Délicieuse sensation de perdre ses marques, de remettre en cause ses certitudes...
Enfin, bon, à voir le nombre de visiteurs perplexes passer plus de temps le nez sur les cartels à essayer de comprendre le titre (-"Une femme ??? Tu es sûre ? Ce n'est pas un radiateur ?") que de contempler les œuvres proprement dites, je me suis dis que je ne devais pas être le seul à être dérouté.