jeudi 30 octobre 2008

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© Jacques et Jean Tabary

mardi 28 octobre 2008

L'ambigu Herr Hansen Nolde


Groucho Marx aurait dit un jour "Jamais je ne voudrais faire partie d'un club qui m'accepterait comme membre."
Pour Emil (Hansen) Nolde (1867-1956), ce fut le problème inverse : c'est le club (et quel club !) auquel il aurait voulu adhérer qui n'a jamais voulu de lui !
"Ach ! Unmöglich !" aurait même tempêté le führer en personne lorsqu'il vit ces "déchets" présentés dans son bureau.
En effet, même son pote Goebbels (Goeb' pour les intimes) ne put rien faire pour Nolde lorsque les nazis, pour qui il avait pourtant un faible, le classèrent comme "artiste dégénéré", allant jusqu'à lui interdire de peindre en 1941, ce qui l'obligea à user de subterfuges pour réaliser son œuvre "non peinte".
"Adieu Emil, je t'aimais bien, tu sais..." lui aurait dit Joseph en prenant congé de lui. (Mmmh, faudrait tout de même que je vérifie cette information...)
Pro-nazi et dégénéré : deux fois pestiféré ! Ça la fout mal sur un C.V !

Hambourg, bateau dans le port, 1910

Bon, il parait que c'est uniquement par "opportunisme" que ce peintre, né à la frontière entre l'Allemagne et le Danemark, adhéra à l'époque, comme la plupart des concitoyens de sa région d'origine, d'ailleurs, au parti nazi...
Et puis un type qui, non seulement arrive à énerver Adolf, mais se fait en plus traiter de "grand malade" quand il peint la vie du Christ ne peut pourtant pas être foncièrement mauvais !

Danseuses aux bougies, 1912

Comment un artiste aussi créatif, (maniant aussi bien le dessin à la pointe sèche, que l'aquarelle, la peinture à l'huile, la gravure sur bois ou l'eau-forte), sensible (louant le mode de vie des indigènes de Nouvelle-Guinée, à l'époque possession allemande, où le mena un long périple), ouvert d'esprit (on pense en regardant ses œuvres à Munch, Marc, Matisse, Van Gogh, Gauguin... et même Titouan Lamazou comme le remarquait une jeune visiteuse de l'exposition !) aurait-t-il pu sinon se fourvoyer ainsi ?

Homme et femme
Des grotesques monstres nordiques (chers aux nombreux amateurs d'héroïc-fantasy passant sur ce blog) aux tournesols et apaisantes marines en passant par les gravures embrumées du port de Hambourg, les caricatures des montagnes suisses, les paysages symbolistes dignes de l'école danoise, les aquarelles "aléatoires" non-peintes, les gravures et peintures façon "arts premiers", la mise au tombeau d'un Christ cadavérique, chacun devrait trouver son compte dans la première exposition consacrée en France à Emil Nolde par les Galeries Nationales du Grand Palais jusqu'au 19 janvier 2009 (l'exposition quittera ensuite Paris pour rejoindre Montpellier).

Nus et eunuque (gardien du harem), 1912

Pour lire une véritable et passionnante analyse sur l'exposition du Grand Palais, cliquez ici.
Pour trouver des liens vers plein d'œuvres d'Emil Nolde, cliquez .

lundi 27 octobre 2008

Danger McCain vs Barack Girl ?


Aaaaaah, enfin ! Depuis le temps que j'attendais ce moment !
L'envoyé spécial de Plan B(d) aux States, Mike Internet, m'annonce le retour tant attendu, chez IDW Publishing, de Jeffrey Scott Campbell, un de mes dessinateurs US favoris (rââââh, Danger Girl...) aux manettes d'une nouvelle série intit...


Mais... ?!?
Mais qu'est ce que c'est que ce truc ???
Je ne vois pas Abbey Chase ?
Je... C'... C'est horrible !


C'est pas possible ?
Mais c'est de la ... ! Mike ! Qu'est ce que c'est que ça ? ... La couverture des biographies en comics de Obama et Mc Cain, les deux candidats à la Maison Blanche ? Et par dessus le marché, c'est même pas lui qu'a dessiné eu-d'dans ??? Au moins s'il y avait Sarah Palin en bikini, mais même pas...

Rogntudjûûûûû de Rogntudjûûûûûûû ! Jocelyne, appelez moi Mike immédiatement ! ... Comment ? ... Je me fous du décalage horaire !

vendredi 24 octobre 2008

Paris, Cité Obscure

... jusqu'au 2 novembre 2008 !


C'est par un étrange amoncellement de pierres paraissant effondrées du Centre Wallonie-Bruxelles dans la rue Saint-Martin que débute l'exposition "Lumières sur Brüsel". Un parcours ensablé, nocturne et venteux guide ensuite le visiteur, tel un égyptologue explorant le sanctuaire d'un temple, parmi les dessins originaux de "La théorie du grain de sable", des Belges François Schuiten et Benoît Peeters, dont le deuxième tome vient de paraître aux éditions Casterman.

Les imposantes planches à l'encre de Chine dont les éléments-clés sont illuminés par un habile jeu de rétro-éclairage font regretter que l'album n'ait pas été imprimé avec une encre phosphorescente. On s'interroge également sur l'intérêt (autre qu'économique) de publier l'histoire, non seulement en deux tomes, mais de surcroît dans un format à l'italienne, ce qui a nécessité de sectionner en deux parties chacune de ces planches pourtant savamment construites ! (Le comble pour un dessinateur amoureux d'architecture, me semble-t-il...)

On y trouve également quelques illustrations en couleurs, certaines d'entre elles apparaissant pratiquement en "négatif" des dessins originellement encrés, des zones entières d'ombre au noir profond se transformant en plages illuminées de couleurs.

De nombreuses esquisses nous font partager la réflexion, les doutes et la démarche des auteurs, et d'intrigants objets (tel le mythique cube d'Urbicande), bien réels, accentuent quant à eux le sentiment d'étrangeté des lieux, faisant s'interroger le visiteur quant à la réelle existence du monde des Cités Obscures.
Au fait, si vous êtes là en touristes, n'oubliez surtout pas de descendre à la splendide station Arts et Métiers, toute proche, dont l'habillage intérieur, tout en cuivre, fut confié en 1994 à François Schuiten.

Enfin, un trop court vidéo-reportage nous fait pénétrer dans la maison Autrique de Victor Horta, à la réhabilitation de laquelle les deux auteurs ont participé.

...

Je plains la femme de ménage de cet espace culturel, qui va devoir balayer la tonne de sable déversé dans la pièce quand l'exposition sera terminée !

(Pour mémoire, la "vraie" rue des Sables est l'adresse des anciens magasins Waucquez, imaginés par l'architecte belge Victor Horta en 1902 et abritant le Centre Belge de la Bande Dessinée à Bruxelles.)

Le C.B.B.D

On pourra lire ici une intéressante interview de Benoît Peeters au sujet de cette exposition.

mercredi 22 octobre 2008

OSS 117 et le mystère des cover-girls.


Rien à faire : je ne parviens pas à savoir qui est/sont le ou les auteur(s) des couvertures gentiment suggestives des aventures d'OSS 117 parues dans la collection "Rouge et Or" aux Presses de la Cité dans les années 50-60.

Ces deux bouquins prennent la poussière depuis des années dans ma bibliothèque : je reconnais que je n'ai jamais lu les aventures du héros de Jean Bruce, créé en 1949, quatre ans avant le Bob Morane de Henri Vernes et le James Bond de Ian Fleming !

La couverture de "Pan dans la Lune" me fait vaguement penser aux illustrations de Pierre-Laurent Brenot (1913-1998), mais ce style était courant à l'époque...


Alors... ? Quelqu'un sait ? ... J'attends impatiemment vos savantes suggestions.

mercredi 15 octobre 2008

Au théâtre ce soir... avec Honoré Daumier



Du 4 octobre 2008 au 12 janvier 2009, le musée d'art et d'histoire de Saint-Denis (93) rend hommage au caricaturiste Honoré Daumier (1808-1879), dont c'est le 200e anniversaire de la naissance cette année, à travers la splendide exposition "Du rire aux armes".


Musique pyrotechnique, charivarique et diabolique.
(quand Berlioz donne de l'urticaire à Daumier ...)

On pourra également retrouver cette exposition dans le très intéressant catalogue rédigé pour l'occasion par Dominique Lobstein du musée d'Orsay, Sylvie Gonzalez du musée d'art et d'histoire de Saint-Denis et Laurence Goux du musée de la musique.
Cet ouvrage permettra également de prolonger la visite par la lecture des chapitres consacrés à la biographie du caricaturiste, à la censure, ainsi qu'à la représentation de l'architecture de spectacle et des bouleversements (macadam, travaux de Haussmann, expositions universelles... ) du Paris du XIXe siècle.


Le musée ne possédant malheureusement pas de cabinet des dessins pour présenter régulièrement une des plus importantes collections de lithographies (plus de 3500) et de bois gravés de cet artiste en France, cet anniversaire est donc l'occasion rêvée pour mettre ce fonds en valeur.
Contrairement à la récente exposition de la BnF, plus généraliste, qui retraçait sa carrière de lithographe, l'exposition "Du rire aux armes" se concentre sur les "caricatures de mœurs" que l'artiste était contraint de réaliser du fait de la censure impitoyable qui sévissait sous le Second Empire.


Ces caricatures de ses contemporains ne sont pas moins drôles, intéressantes ni féroces que ses caricatures politiques pour peu qu'on se donne la peine de lire les légendes jusqu'au bout... Elles sont peut-être même plus subtiles, puisque c'est à travers elles que le dessinateur de presse devait parvenir à se jouer de la censure pour faire passer discrètement ses messages contestataires aux lecteurs du Charivari.


C'est probablement pour cette raison que Daumier s'intéresse plus au spectacle qui se passe dans la salle plutôt qu'à celui qui se joue sur scène, ne représentant, bien souvent que les jambes des danseuses qui s'y produisent ! Dans le même ordre d'idées, il est également intéressant de constater que le lithographe semble plus se consacrer aux "petits" théâtres populaires et aux spectacles de salon que, par exemple, à l'Opéra Garnier qui, bien qu'édifié à l'époque, n'est jamais représenté...

La loge grillée-The box grated

D'intéressantes mises en parallèle montrent enfin comment Daumier a pu influencer d'autres artistes majeurs comme Degas ou Manet dans leur manière d'aborder les cadrages, les jeux de lumière, les points de vue pour représenter les loges ou la scène.

Le texte du 4e de couv', impeccablement ciselé par Dominique Lobstein

L'expo a beau avoir lieu dans le 93, il y a peu de chance que vous vous y fassiez égorger en vous y rendant (j'ai testé pour vous...). Et si vous craignez vraiment de retrouver votre voiture sur quatre parpaings, sachez que la station de métro Saint-Denis Porte de Paris (ligne 13) vous laisse à 100 m du musée, situé dans un magnifique carmel du XVIIe siècle.


Une visite s'impose également sur The Daumier Register Digital Work Catalog, le premier catalogue digital des 4000 lithographies et 1000 gravures sur bois d'Honoré Daumier.

(Bon anniversaire à Bidouille !)

dimanche 12 octobre 2008

Panique à la bourse de Zoolande

La Jungle en Folie, tome 6 : " La crise"
par Mic Delinx et Christian Godard, Rossel, 1976

Les temps sont durs... :
- arrêt l'an dernier, chez Soleil, des collections Gochawon et Hero dédiées respectivement au manhwa coréen et au manhua chinois,
- cessation d'activité, après mise en liquidation judiciaire, de la SEEBD (Société d'édition et d'exploitation de bandes dessinées) qui gérait les labels Akiko, Kabuto, Saphira et Tokebi,
- disparition (temporaire ?)
de la revue Bo Doï des kiosques où elle trônait depuis 1997 et inquiétantes rumeurs concernant Case Mate, son jeune concurrent,
- fermeture du département de bandes dessinées des éditions Robert Laffont récemment annoncée par BDZoom.
- Dernière minute : Fin de route pour Le Collectionneur de Bandes Dessinées après 31 ans de bons et loyaux service et 114 numéros (ActuaBD)...

Même le grand Raymond Macherot (le papa des matous Chaminou, Pantoufle et Mirliton, des rongeurs Chlorophylle et Sibylline, mais également du Colonel Sir Harold Wilbeforce Clifton (Héron Mélomane pour les intimes), du Père La Houle, de Mulligan (dessiné par Berck), sans oublier Isabelle (dessinée par Will, et co-écrite avec André Franquin et Yvan Delporte) ... ) a décidé de jeter l'éponge, c'est dire si ça va mal...

Raymond Macherot (1924-2008),
couverture du n°234 du journal Tintin (France), daté du 16 avril 1953

La fin d'un monde ???
La fin du petit monde de Coquefredouille et de Zoolande, c'est sûr.
Mais j'ai comme l'impression que ça commence à sentir également le roussi dans le gentil petit monde et de la Bande Dessinée ...
Impression confirmée par l'impressionnant arrivage de "nouveautés" que j'ai pu constater ce week-end dans les rayons de libraires soldeurs parisiens, concernant cette fois des piliers de l'édition BD (Dupuis, Lombard, Glénat/Zenda...).
Le côté positif, c'est que ça m'a permis de combler à moindre coût quelques lacunes dans la collec' ! Ça pourra toujours servir pour se chauffer quand les Russes nous couperont le gaz cet hiver ou pour se mettre à l'abri quand il faudra aller dormir dans la rue...
Après la crise des subprimes, la crise des surprods ?

Allez... Une minute de silence.

"Chaminou et l'affaire Carotassis",
par Bodart et Yann, Marsu Productions, 1989

vendredi 10 octobre 2008

Mais... Ce ne sont que quelques plates bandes ! Des plates, oui... Mais de Tanzanie.

Ces "Tanua Comics", édités en 2000 et 2001 en swahili à Dar es Salaam (Tanzanie), mais chinés sur un marché de Mombasa (Kenya), semblent inconnus sur la toile.



Même Big Brother Google semble tout ignorer de leurs courageux auteurs.
Mustapha Waziri
, Sebastian Kusekwa, Hamisi Abdallah et (/ou ?) Abdul Dohu (ce dernier signant les alléchantes couvertures) ne sont même pas référencés par Picha, une base de données d'auteurs africains.



Mieux diffusées, gageons que ces histoires d'amour et de (grosses) fesses (pas de panique, c'est très soft), avec les crimes passionnels qui s'ensuivent, le tout dans des décors de rêve, entre hôtels cinq étoiles, plages paradisiaques, luxueuses propriétés et grosses cylindrées qui vont avec, pourraient rencontrer un large public...



Jean Van Hamme et Largo Winch peuvent commencer à se faire du mouron.


mardi 7 octobre 2008

La Coccinelle... à Tokyo


Je m'intéresse tellement à l'actualité en ce moment que je viens seulement de m'apercevoir que c'est en ce moment que se déroule le Salon (on dit le "Mondial" maintenant ?) de l'Automobile à la Porte de Versailles (Paris).
Ouais... Bof, je sais... J'ai une excuse : c'est la saison des marronniers ...
Et puis, personnellement, mon truc, ce serait plutôt le salon Rétromobile (qui est prévu en février) : tous les vieux croûtons vous le diront, les bagnoles d'antan, ça tuait au moins autant de gens et ça polluait encore plus, mais au moins, ça avait de la gueule !


Parmi les nostalgiques de ces vieux amas de tôle, on compte également, si l'on en croit leur "Chotto Furukute Ii Kuruma Nya Norazu Ni Irarenai !", les Japonais Dave Shigihara ("David Canard Cru" si j'en crois Google Translation !) et Katsuya Terada (oui, oui, on parle bien du même : l'auteur de "Rakuda Ga Warau" et de "Saiyukiden", bien connu dans le monde de l'animation pour avoir travaillé comme character designer sur "Blood : The Last Vampire".


Ce curieux manga en moyen format (18.5 x 24.5 cm), paru en 1994 chez l'éditeur japonais Sekaibunkashiya, dont le sous-titre anglais est "CarEx (nom d'une revue automobile ?) Comic Car Impression" est en fait une compilation de petites chroniques automobiles, traitées sur un mode humoristique et auto-dérisoire (les deux auteurs étant souvent confrontés aux tracas mécaniques des épaves roulantes qu'ils sont censés tester) que n'aurait pas renié le regretté Starter de Jidéhem. Chaque chapitre se termine par une superbe petite vignette muette, rendant hommage à la marque dont il est question.

Mais... C'est la 4L de Maman !

De la Lotus Elan S1 à la Triumph TR3A, en passant par la 2cv Citroën, la Honda S800 (celle de Spirou et l'Abbaye truquée !), la Renault 4 ou bien encore la Ford Mustang 65, ce sont en tout en tout une vingtaine de modèles plus ou moins prestigieux et réputés (on se demande où ils sont allés trouver une CX au Japon !) qui sont passés au crible par les deux compères tout au long de ces 188 pages. (Et non, il n'y a pas la 403 Peugeot, Hobopok : quel regret... )


Je ne sais pas si ce guide vous sera très utile pour l'achat de votre prochain véhicule, mais ce sera incontestablement l'occasion de découvrir une nouvelle facette du talent de Katsuya Terada... enfin, quand vous mettrez la main dessus, parce qu'apparemment, il ne court pas les rayons des libraires...

Sur ce... Bonne route !