vendredi 6 juin 2008

Daumier joue les prolongations

Avant de devenir photographe,
Nadar
fut lui-même un excellent caricaturiste.



Bonne nouvelle pour les retardataires : l'exposition "Daumier, l'écriture du lithographe" réalisée à l'occasion du bicentenaire de l'artiste, qui devait se terminer ces jours-ci à la Bibliothèque nationale de France, est finalement prolongée jusqu'au 29 juin 2008.

C'est Charles Philipon, le directeur du Charivari,
qui représenta le premier Louis-Philippe sous la forme d'une poire.


Plus de 200 estampes permettent de redécouvrir l'immense talent du dessinateur le plus renommé du "Charivari", que l'on surnommait à la fin du XIXe siècle "le Michel-Ange de la caricature".



Qu'il traite de politique en défendant la liberté de la presse et les valeurs de la République, en dénonçant les atrocités de la guerre ou qu'il aborde des sujets plus légers, caricaturant les bourgeois, le monde de la justice ou du théâtre, l'histoire ancienne, s'interrogeant sur la place des femmes dans la société, l'incroyable modernité de son regard et son extraordinaire courage (qui le mèneront en prison en 1832 pour avoir osé transformer Louis-Philippe en Gargantua) en font encore une référence pour les caricaturistes d'aujourd'hui.



Pour ceux qui ne pourraient pas se déplacer à Paris, la BNF a eu l'excellente idée de réaliser un superbe site reprenant en ligne cette exposition (ainsi que celle de la bibliothèque François Mitterrand intitulée "Les Héritiers de Daumier" avec d'intéressants dossiers et surtout l'intégralité (!) des lithographies consultables sans bourse délier.



Le fameux Ratapoil, un des personnages-type créés par Daumier.



12 commentaires:

Anonyme a dit…

Bon, personne n'a encore pataté ici, alors je me lance: Daumier était un grand monsieur, et les parisiens ont de la chance. Mais le site est bien fichu et donne un aperçu qui fait envie. Perso, il y a deux graveurs qui m'ont toujours scotché, Daumier et Vallotton. Hélas je ne trouve pas de site qui montre grand chose sur les xilos de Vallotton. Juste cette bricole pour la route:
http://www.plumart.com/vf2801/html/body_1128vallotton.html
Si quelqu'un trouve mieux, qu'il nous fasse profiter :-)

Anonyme a dit…

Qu'est-ce que j'ai merdé encore avec mon lien? Bah c'est pas grave, faire un copier-coller, et hop.

Anonyme a dit…

En général je suis assez consterné par les "sites expo" des musées mais cette fois-ci c'est du sérieux et du simple à la fois, sans truc en flash ou fantaisies inutiles, j'apprécie !
J'aime bien Daumier, mais je lui préfère Vallotton qui a vraiment arpenté des voies multiples et qui reste extrêmement moderne et novateur.
Tiens Boyington, j'ai ça en magasin, tu devrais y trouver un peu de ton bonheur :
dans "l'assiette au beurre" on trouve également d'autres pointures genre Jossot, Kupka, Steinlein...
http://www.assietteaubeurre.org/index.html

et deux liens vers son œuvre
http://www2.unil.ch/fvallotton/index.htm
http://www.kunsthaus.ch/ausstellungen/2007/vallotton/francais/prelude_1.html

La fiche Wikipédia est pas mal et mène par ici où on trouve beaucoup de gravures :
http://www.zeno.org/Kunstwerke/A/Vallotton,+Félix

Hobopok a dit…

Ouais mais bon. Vallotton, Daumier, faut peut-être pas mélanger des torchons et des serviettes. Genre j'aime bien Brueghel mais je préfère Soulages.

Anonyme a dit…

Oui, c'est peu vrai, mais je répondais à Boyington.
Et, je précise que c'était un jugement sur le dessin, qui m'autorise d'ailleurs à dire que je préfère pour ma part Breughel à Soulages. Pourquoi pas ?

Anonyme a dit…

Vasco > merci pour les liens

Hobopok > je ne mélange, ni ne compare rien. Ces deux graveurs, qui ont quand même quelques points communs (certains sujets par exemple), au-delà de leur techniques très différentes, me touchent beaucoup tous les deux, c'est tout. :-)

Hobopok a dit…

Y a pas de mal, mon bon Papy.

Toutefois, si j'ai bien compris la technique de la lithographie, l'artiste ne grave rien du tout, mais dessine à même le caillou. On est assez loin de la gravure sur bois à grands coups de gouge à la Vallotton.

Merci tout de même d'avoir éclairé ma lanterne sur cet helvète méconnu, que je prenais pour un simple peintre de seconde zone, et dont l'œuvre gravé , après investigation, ne manque en effet pas d'intérêt.

Totoche Tannenen a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…

En terme général on parle de graveurs dans les deux cas, puisque la pierre à litho est gravée aussi,...mais par l'acide :-)
Par ailleurs le graveur sur bois passe lui-aussi forcément par le dessin, sur sa plaque, mais bien sûr les gris ne peuvent plus apparaître que par des hachures. Quand il n'y en a pas le noir et blanc "s'éclatent" (on y est revenu, Totoche...), et là je dis que Vallotton était un maître dans le jeu des valeurs, de la lumière et de l'ombre. Je ne sais pas s'ils sont encore en vente, deux excellents bouquins aux éditions du Chêne, parus en 78 et 79: "Vallotton graveur" et "Vallotton dessinateur de presse". Pour finir "mon cours d'Arts Pl.", un "spécialiste" des gris en gravure sur bois (à côté de son travail de lithos, et parmi bien d'autres dessinateurs, ne seraient-ce que les illustrateurs des bouquins de Jules Vernes, par exemple)serait, selon moi toujours... Escher.
Un grand monsieur aussi dans son genre.
Hobopok > "les grands coups de gouge à la Vallotton" ça me gratouille! C'est plutôt les petits coups de gouge délicats, sachant notamment qu'il a réalisé pas mal de petits formats, et qu'un coup de gouge mal placé ça ne se répare pas... ;-) Bon, voilà quoi...

Anonyme a dit…

Hein ! Vallotton "simple peintre de seconde zone" qu'est-ce qui faut pas entendre !
Enfin,mon cher Hobopok, je te pardonne puisque tu vivais dans l'ignorance et j'espère que mes liens et Frère Boyington t'auront converti !

Pour rebondir vers la BD, je viens justement de lire "le capitaine écarlate", un récit autour de Marcel Schwob écrit par David B, et dessiné avec brio par Emmanuel Guibert qui zieute du côté de Vallotton et de quelques autres artistes de l'époque. Mais l'excès de référence s'il grise le connaisseur, est bien souvent une béquille fragile. Ici l'érudition de Schwob permet ce jeu mais fait de cette bd un récit sans doute un peu hermétique pour ceux qui n'auraient pas les références en tête, mais c'est du meilleur Guibert !

Anonyme a dit…

Merci Frère Vasco. Allons dans la paix du monde artistique.

Totoche Tannenen a dit…

Jérôme Jouvray nous explique la technique de la lithographie en images .