lundi 29 mars 2010

Coup de pompe

retrouver ce média sur www.ina.fr


Voyons voir les ingrédients de cette fameuse Quintonine, sensée traiter l'"asthénie fonctionnelle" :
"Quinquina, orange amère, kola, cannelle, quassia, gentiane"...
Mmmmh, que des bonnes choses...
On doit bien arriver à faire un spritz avec ça, non ?

samedi 27 mars 2010

Le Héros s'appelle Bob Marone

"Quand Marone et le fabuleux dinosaure blanc s'affrontent enfin, il n'est pas étonnant que la Terre elle-même tremble d'excitation...
Ainsi continue la saga du plus extraordinaire aventurier du vingtième siècle...
... le célèbre commandant BOB MARONE !..."

(extrait du quatrième de couverture de Bob Marone - Le Dinosaure Blanc 2 : L'Affrontement, par Yann, Conrad et Lucie, paru aux éditions Glénat en 1985)


Si les gens heureux faisaient chier Gros Dégueulasse, moi, c'était les héros.
Malgré leurs indéniables qualités, je n'ai jamais accroché aux aventures d'Alix, Bernard Prince ni de Corto Maltese ; et s'il m'arrivait de lire les exploits de Michel Vaillant et d'Alain Chevallier, c'était uniquement que parce que j'étais fan de Majorette, Matchbox et autres Solido.
Haddock, Tournesol et les Dupondt, Obélix, Fantasio et Gaston me rendaient supportables Tintin, Astérix et Spirou et ce n'est qu'après avoir acquis tous les albums où apparaissaient les Dalton que je me résignai à compléter ma collection de Lucky Luke (*)!


Quelle bouffée d'oxygène donc, quand apparut, en ce mois de juillet 1981, dans les hauts de page des numéros 2255 et 2267 de Spirou et sous la plume et le crayon de Yann et Conrad partis en vacances, le fameux commandant Bob Marone (car c'était bien lui) !
Les Bonbons de l'Ombre Mauve et Les Gâcheurs de Dinosaure n'étaient pas de "simples" bandes dessinées, mais bien deux merveilleuses nouvelles illustrées, ciselées en seize strips chacune, parodiant à la virgule près (du moins je l'imagine) les romans d'Henri Vernes que publie Marabout depuis 1953.


Après s'être attaqués au récit hagiographique (Le Courrier de l'Apocalypse), au polar (Jean-Christophe le lombric -in Bill a disparu-), au western (La Saga du Pendu), au récit d'aventure pur jus (avec Matricule 000 et Shukumeï, les deux premiers épisodes des Innommables), et s'être mis à dos la quasi-totalité des auteurs Dupuis dont ils caricaturaient semaine après semaine le travail ; les deux snipers des Hauts de Pages prenaient cette fois pour cible LE "héros complet"-type, "l'aventurier-contre-tout-guerrier" : Bob Morane !
Certainement dans l'intention de foutre un peu plus la merde, la tête de turc du jour était un des piliers du journal concurrent Tintin, ses albums étant édités par les "ennemis" du Lombard. Bonjour l'ambiance. Heureusement pour tout le monde (exceptés les lecteurs), Yann et Conrad allaient bientôt être virés de Spirou.


C'est donc en 1984, dans les pages du mensuel Circus que Bob Marone allait s'épanouir et devenir adulte, s'interrogeant enfin sur ses origines, son identité, ses motivations, ses actes et leurs conséquences, et finalement assumer son homosexualité... Deux albums -indispensables- aux couvertures acidulées seront édités par Glénat en 1984 et 1985.


Le dessin et les couleurs de À la Recherche de Frank Veeres est sublime et a ma préférence (j'en ai recopié des cases et des cases...). Quant à celui de L'Affrontement , il paraît plus nerveux, hâché et semble plus spontané...,"relâché" ? annonçant peut-être la longue mise entre parenthèses de la pourtant si fructueuse collaboration entre les deux Marseillais.


Bien que n'ayant jamais ouvert un bouquin de Vernes, ni même lu une seule des innombrables adaptations dessinées par Attanasio, Forton, Vance, Coria, ou Leclerq, je devine que Bob Marone atteignit un niveau jamais égalé, ni même imaginé par le créateur, les adaptateurs, ni surtout les lecteurs de Bob Morane (je sens que je vais me faire des amis).


Après une tentative de reprise avortée sous le pinceau de Fabrice Tarrin, c'est finalement Yoann qui, sous le pseudonyme de Janus, reprendra le temps de quelques épisodes le dessin de Bob Marone dans les pages de Fluide Glacial, avant de se consacrer à la reprise graphique de... Spirou. La boucle était bouclée.

Mais je m'égare... Je voulais juste signaler la parution annoncée pour la mi-avril - à moins qu'il ne s'agisse d'un poisson ?- d'un album de 112 pages (d'après mes calculs, ça nous fait une bonne vingtaine de pages d'inédits, ça. Hmmm ?) chez Dargaud. À suivre, donc...


(* : authentique !)

lundi 22 mars 2010

Martel en Fête


On ne s'ennuie pas à la Galerie Martel : les dessins de José Muñoz sont à peine décrochés que débute une nouvelle exposition consacrée cette fois-ci à Roland Topor (jusqu'au 30 avril).

Les prochains auteurs exposés devraient être Robert Crumb (du 4 mai au 5 juin), puis le Suisse Thomas Ott (du 10 juin au 17 juillet).

En septembre, le fond de l'air sera sans doute frais (hum) avec un autre ancien dessinateur d'Hara Kiri, Fred.

Enfin, c'est Charles Burns qui est annoncé pour le mois d'octobre, vous ne pourrez pas dire qu'on ne vous avait pas prévenus à temps !

Rappelons enfin que l'on peut toujours voir ou revoir les précédentes expositions consacrées à Alberto Breccia, Milton Glaser, Lorenzo Mattotti, Art Spiegelman et Tomi Ungerer sur le site de la galerie parisienne.

dimanche 21 mars 2010

Bœuf aux Abattoirs

C'est au mois de janvier (déjà !), à la Cité de la Musique, à deux pas des anciens Abattoirs de La Villette, à qui il rendait hommage dans Trois Petits Tours, que Thomas Fersen a lancé Mythologie, son nouveau spectacle.



Crise du disque oblige (?), le CD n'est pas encore dans les bacs ; il faudra donc assister à l'une des représentations données lors de sa tournée nationale qui se terminera en juin pour découvrir les nouvelles versions de Barbe Bleue, de Billy the Kid ou encore de Dracula !
Je me fiche bien de savoir si Fersen est ou non un des représentants de la "nouvelle chanson française". Il est rare que ses fables amorales et bancales, aux rimes improbables ne me fassent pas au moins sourire. Sa silhouette et son air nonchalant me font penser à un Lagaffe qui aurait troqué son gaffophone (grand absent des vitrines du Musée de la Musique) contre l'agaçant (comme il le dit lui-même) ukulélé de Joann Sfar. Ses scénarios sont écrits au cordeau. Ses textes, au vocabulaire un rien désuet, qu'il ose chanter d'une voix nasillarde et molle (il fut pressenti pour être la voix du célèbre héros sans emploi de Franquin dans sa version animée) quand ils le nécessitent, témoignent de son grand sens de l'auto-dérision. À mes oreilles, il est le digne héritier des grands Boby Lapointe et Richard Gotainer.

C'est l'occasion de revoir ce "sordide" petit clip, réalisé en 2005,
avec l'aide des Kerascoët, par Joann Sfar, dont la trajectoire croise régulièrement celle du chanteur (Thomas Fersen avait participé en 2008 à Angoulême à un "concert dessiné" par Joann Sfar. Plus récemment, il apparaît également dans Gainsbourg, vie héroïque).

samedi 20 mars 2010

C'est le printemps !

(It's Spring !)
Jijé,
(4decouv' des Jerry Spring, Dupuis, années 80)



Mr Boulier vient d'annoncer sur France Culture, dans l'émission À plus d'un titre consacrée au poète Marc Wasterlain et à son Docteur Poche, la sortie d'une intégrale consacrée au héros de Joseph Gillain pour cet été.

Sont également annoncés prochainement dans cette très belle collection "intégrale" (qui fait le désespoir des collectionneurs) : Théodore Poussin de Frank Le Gall et un autre revenant : le chien Attila de Derib (autre géant du western) et Maurice Rosy.

dimanche 14 mars 2010

L'Aventure, c'est l'aventure


Après nous avoir montré l'an dernier son Cloaques en V.O. , Didier Conrad poursuit l'aventure sur le même principe ; mais cette fois-ci en jaune (<--- clique). Encore de longues heures en perspective à comparer les cinq versions différentes que comporte cette histoire...

Yann/Conrad
Aventure en Jaune
Spirou 2297, Dupuis, 1982

Quand la belle Alix fit la une culottée du n° 2302 de Spirou en mai 1982, le quatrième épisode des Innommables (Cloaques ayant été tout bonnement interdit de parution) en était déjà à sa cinquième semaine de parution.
Comme j'aurais aimé être à la place de Cheese, la petite souris de Gaston, pour voir la tête des membres de la rédaction, se décompensant semaine après semaine en découvrant le contenu des planches que le duo marseillais s'efforçait de rendre le plus sulfureux possible.
Les deux provocateurs tiendront comme ça quinze numéros avant que les testicules de Tim ne fassent déborder le vase, entrainant l'interruption de la publication de l'épisode à la quarante-sixième planche mais aussi la stupeur, la consternation, l'incompréhension totale, ainsi que quelques cas de dépression aggravée chez les fans en pleurs.


Aujourd'hui, Yann a émigré en Belgique,

Hislaire présente Yann
in Spirou 2297, Dupuis

et Conrad en Californie.

Hislaire présente Conrad
in Spirou 2297, Dupuis

Quant à l'Aventure en Jaune, elle fait toujours partie de mon Top 1 !

samedi 13 mars 2010

Saga Nordique


C'est avec énormément de plaisir -et cette fameuse impression de s'être quittés la veille seulement- que je viens de retrouver celui qui égayait jadis mes mercredis après-midi aux côtés de La Famille Glougloub, du Père Lacloche et de Pim, Pam, Poum dans les pages du Journal de Mickey : Hägar "the Horrible" Dünor dont le premier volume de l'intégrale des strips quotidiens vient de paraître chez les Anglais de Titan Books.


Ces strips de une à quatre vignettes n'ont rien à envier aux gags en une page -correspondant probablement aux sunday-pages (?)- que je connaissais jusque-là et font mouche à tous les coups : l'humour corrosif de Dik Browne en est même renforcé, admirablement servi par son trait et sa typographie bruts de décoffrage.
Le seul truc énervant, donc, c'est qu'Hägar n'a pas pris une ride, lui.

Hägar the Horrible
The Epic Chronicles
Dailies - 1973 to 1974

Dik Browne
Titan books

Gros, gras, poilu, puant, mais également inculte, sanguinaire, vulgaire..., on aurait pu penser que l'irrécupérable viking -toujours prêt à aller foutre les quatre coins du globe à feu et à sang pour le plaisir mais surtout afin d'échapper à son horrible bonne femme, Helga (Hildegarde en V.F.)- partait avec un certain handicap dans la vie...

Hägar Dünor en couleurs
dans le n°1369 du Journal de Mickey, en 1978

Pourtant, commandé par plus de deux-cents journaux avant même sa première parution le 4 février 1973, Hägar allait faire la gloire et la fortune de son créateur et sosie, Dik Browne (1917-1989), qui l'imagina pourtant en quelques heures seulement (impressionnant de constater que, dès les premiers strips, tout l'univers du plus gaulois des vikings est déjà en place et ne bougera pratiquement plus) dans son studio du Connecticut alors qu'il se remettait d'une fracture de la jambe, en se demandant comment, âgé de cinquante-six ans et souffrant de troubles visuels (qui expliquerait son trait "épais"), il allait bien pouvoir nourrir sa petite famille.

Dik Browne dessinait auparavant le strip
Hi & Lois
, écrit par Mort Walker (Beetle Bailey).
C'est lui qui créa, en 1944, le logo de la compagnie Chiquita Banana.


Bien que snobé ces derniers temps par les éditeurs français, Hägar -repris en 1988 par le fils de Dik Browne, Chris- est toujours publié dans près de deux-mille périodiques, en treize langues et dans quarante-cinq pays.
On se dit qu'il y a des jours comme ça où, nous aussi, on ferait peut-être mieux de se casser la jambe.

Hägar Dünor- Le Viking
Dik Browne
éditions du Fromage, 1980

lundi 8 mars 2010

Casseur de Pub

Pour manger à sa faim, Daniel Goossens, lui aussi, a un temps travaillé dans la pub, au milieu des années 80.

Daniel Goossens
in Le Petit Psikopat illustré n°5

Bon, O.K. , vous allez me dire que c'était pour Carali et son Psikopat.
Mais même, ça vaut aussi.

Le décalage par rapport aux vrais spots est à peine perceptible, et pourtant cela suffit pour nous rappeler que "la publicité à la télévision, ça s'adresse uniquement aux débiles mentaux" et que -des fois qu'on l'aurait oublié- Daniel Goossens est un génie.

Daniel Goossens
in Le Petit Psikopat illustré n°6

Hélas, sur les huit réclames réalisées pour Le Psikopat par le futur père de Georges et Louis Romanciers, seule celle pour le fameux braquemart à moteur a été pour l'instant sortie de l'oubli par Yves Frémion dans son indispensable Daniel Goossens- un mec ordinaire pas ordinaire, édité en 1997 par Bethy.


Il serait temps, pour les générations futures, de réparer cette lacune, non ?

Hugot

dimanche 7 mars 2010

Pavillons Noirs

(Réponse au quizz)

Philippe Dupuy
in Spirou Pirate n° 35, Dupuis, 1981

C'était donc bien Philippe Dupuy, du fameux duo Dupuy/Berbérian, l'"invité-pirate" du trente-cinquième numéro de Spirou-Pirate, contenu dans le n°2260 du magazine Spirou, ce 6 août 1981.
Cet ancien élève des arts-décos, (co-)couronné en 2008 par un Grand Prix à Angoulême, publia ses premières planches en 1977 dans le fanzine breton Tresadenn, puis en 1980, dans l'éphémère mensuel belge Aïe dirigé par Jean-Claude de la Royère, avant d'envoyer cette planche au jeune José-Louis Bocquet, alors rédac'chef de Spirou Pirate.

couverture du Spirou Pirate n° 35
par Didier Conrad

Ce petit supplément de seize pages était agrafé (à la manière de son illustre prédécesseur, Le Trombone Illustré) une semaine sur deux entre les pages centrales de l'hebdomadaire belge.
Initialement imprimé au dos des posters, Spirou Pirate, né en 1980, prenait un an plus tard, à partir du vingtième numéro, la forme d'un véritable magazine, dynamique et participatif, faisant appel à du sang neuf et aux lecteurs pour animer certaines rubriques, un peu à la manière des Vacheries de Corinne à Jeannot ou des Récrés de Totoche.
Spirou Pirate vivra trente-neuf numéros et sera remplacé en octobre 1981 par l'austère (et bleu) Correspondant.

La Fille du Pirate,
Patrice Pellerin,Spirou Pirate n°28, Dupuis

Ainsi, L'Invité Pirate tentait d'ouvrir nos petits yeux glauques d'accros à Génial Olivier, Papyrus, Sammy ou Yoko Tsuno en nous présentant des auteurs venus d'autres horizons : Andréas, Duveaux, Gigi, Jannin, Lamorthe, Lucques, Pellerin, Violeff, etc. rejoignaient ainsi... Yves Chaland !
C'est en effet ici que le premier des invités pirates fit discrètement sa première apparition dans Spirou, quelques mois seulement avant sa fracassante entrée, officielle cette fois, avec la reprise du personnage-titre !

Jack le Sanguinaire ,
Yves Chaland
Spirou Pirate n°20, Dupuis

L'École de la B.D. faisait naître de nombreuses vocations en publiant les premières planches des jeunes lecteurs, revues et corrigées par de vrais pros comme Benn, Blesteau, Degotte, Devos, Fournier, Jarry, Mazel, Seron, etc.

L'École de la B.D. avec Jean-Claude Fournier,Spirou Pirate n°31, Dupuis

Muni de sa carte du Club des Correspondants, les plus audacieux rêvaient de devenir grand reporter, laissant aux autres l'espoir de pouvoir tester les jeux et jouets dernier-cri. Enfin, combien de futurs geeks se sont-ils initiés, grâce aux Goupil du club, à cette nouvelle et intrigante discipline appelée "informatique" ?

Antonio Cossu,
Spirou Pirate n°30,
Dupuis, 1981

Mais -allez savoir pourquoi !- parmi toutes ces rubriques, c'était Les Faux dans la Bande Dessinée, pastiche organisé apparu avec la nouvelle formule, qui me passionnait. Le but du jeu ? : deviner quel dessinateur avait plagié la série d'un de ses collègues de la maison Dupuis !!!
Docteur, c'est grave ?

Jobard et Ptilouis, par Peyoyo alias...
(la réponse dans les commentaires ?)
Spirou Pirate n°23, Dupuis

samedi 6 mars 2010

CNVRAE


Ça sent la fin de l'hiver : dans le neuf-deux, on voit re-fleurir ENVRAC (attaché, en gras et en majuscules) au pied des tours de Nanterre, sur la dalle d'Argenteuil et même sur la pelouse du stade Yves du Manoir, à Colombes.
ENVRAC, ce sont seize pages de poésie écrites, dessinées, imprimées et agrafées à la main par Gilles Rochier.
Ça tient dans la main, et en plus le mien est en couleur, waouh !


Il reste peut-être encore quelques exemplaires du n°23 que l'on peut commander contre une bière ou bien deux timbres, ce qui est plus pratique par la poste (voir modalités sur ENVRAC ).

mercredi 3 mars 2010

Péché de Jeunesse (2)


Cette planche a presque trente ans. Le style de son auteur a tellement évolué depuis que, sans la signature apparaissant au bas de la dernière case (et par mes soins effacée), je n'aurais jamais été capable de l'identifier.
Néanmoins, je suis sûr que mes pertinents lecteurs auront tout de suite reconnu de qui je parle...

(Cliquez ici si vous souhaitez voir le précédent Péché de jeunesse.)