mercredi 8 mai 2013

Le Troisième film


« Je n’ai jamais connu la vieille Vienne d’avant la Grande Guerre, avec sa musique de Johann Strauss, son glamour et son charme léger ...»
Si ces paroles vous parlent (sic), si vous êtes passionnés de cinéma et d'Histoire et si vous visitez Vienne, une halte au Dritte Mann Museum s'impose afin de découvrir ce charmant musée privé entièrement consacré au Troisième homme (The Third man), le film mythique de Carol Reed tourné dans les décombres encore fumant de la capitale autichienne et récompensé à Cannes en 1949.  


Depuis 1996, deux passionnés, Gehrard Strassgschwandtner et Karin Höfler collectionnent tout ce qui se rapporte de près ou de loin au Troisième homme : affiches, coupures de presse, photos de film, 45 tours du monde entier... Tout y est : de la fameuse cithare d'Anton Karas, un obscur musicien de rues découvert par Carol Reed dans un restaurant de Vienne, qui deviendra mondialement connu grâce au générique du film, à la plaque d'égout par où s'échappe Harry Lime, en passant par le projecteur de cinéma d'époque ou bien encore le script annoté de la main de Trevor Howard...





Une dernière pièce, ouverte plus récemment mais non moins passionnante, raconte, documents d'époque à l'appui, le bombardement et l'occupation de Vienne par les forces alliées. Instructive et inoubliable visite guidée !


 J'ai quand-même réussi à coller ces messieurs-dames en leur demandant si le thème entêtant composé par Carlo Rustichelli pour Signore e signori, un film de Pietro Germi palmé sous les sifflets en 1966 (que j'avais découvert après avoir lu Les Melons de la colère -re-sic-) avait pu être inspiré par The Harry Lime Theme, le générique du Troisième homme.





 La réponse, je ne l'ai trouvée qu'une fois de retour en France. Non pas à l'expo Musique et Cinéma, mais en visionnant un autre chef d’œuvre, tourné en 1959 par Germi : Meurtre à l'italienne (Un Maledetto imbroglio). Le générique, toujours de Carlo Rustichelli, est beau à pleurer (et que dire de Claudia Cardinale...) et les prises de vues évoquent souvent Le Troisième homme.



Mais, surprise : aux alentours de l'heure, voilà que le détective Sarzo Urzì, évoquant une troisième piste criminelle, se met à siffloter... le Harry Lime Theme ! Air que reconnait et cite immédiatement le commissaire, joué par Pietro Germi en personne ! CQFD : Avec Signore et signori, Pietro Germi et Carlo Rustichelli rendaient effectivement encore hommage à Carol Reed et Anton Karas !


 J'ai également collé Gehrard et Karin en leur demandant s'il existait une adaptation du Troisième Homme en "comics"... Apparemment, la bande dessinée n'est pas leur truc. Ils m'ont tout de même gentiment fait parvenir The third mouse, un dessin animé pas terrible produit par un certain Spielberg.


 Là aussi, c'est en rentrant, en piochant au hasard dans ma bibliothèque que j'ai découvert la réponse. Comme dans Le trésor de Rackham le Rouge, le trésor dormait sous mes yeux depuis des années : une scène que les amateurs du Troisième homme reconnaitront sans hésiter ! By Jove !

La Marque jaune / Edgar. P. Jacobs / Lombard / 1956

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A voir : 


A lire : 


A écouter :


(Danke schön für alle, Karin und Gerhard. Bis gleich !)

2 commentaires:

Guillaume a dit…

passionnant !!!

Li-An a dit…

Un excellent film ma foi qui repasse régulièrement. Welles fait une crapule sympathique inoubliable.