Plan B (d): Shelton

vendredi 15 juin 2012

Dernières BD avant l'Elbe

Beatcomix est une petite maison d'édition fondée à Dresde en 2008 par deux auteurs : Ivo Kircheis (né en 1966) et Marian Schönfeld, alias Mamei (né en 1970 à Dresde) qui étaient présents au salon Bulles Zik le week-end dernier. Comme les lecteurs de bandes dessinées dresdois ne semblent pas courir les rues et que les éditeurs franco-belges les ont ignorés jusqu'à présent, nos deux Saxons ont décidé de se prendre en main et de publier eux-même certains de leurs albums en français (ainsi qu'en anglais).

Deux albums sont pour l'heure parus dans notre langue : Rocket blues - Hareng salé ou hareng mariné et Dave Grigger - L'Hékau, l'histoire d'un colossal fossoyeur et d'une belle gitane, aux prises avec leurs démons.

Si cette sombre histoire de magie noire, due à l'imagination de Mamei, n'est pas toujours très claire, l'ambiance morbide et crépusculaire est en revanche digne des meilleurs films de Tim Burton. La scène onirique de la planche 40 est splendide, les noirs sont bien profonds, le lettrage agréable..., dommage que quelques coquilles, dans les toutes dernières pages, entâchent le résultat. Le dessin à quatre mains -Mamei se chargeant des crayonnés et Kircheis de l'encrage- , archi-hachuré, rappelle quant-à-lui le temps béni des comics underground de Crumb, Emerson (Firkin) et surtout Shelton (The Freak brothers), référence revendiquée par nos auteurs en Elbe.
J'aurais bien tenté une ultime comparaison avec les gravures du mouvement Die Brücke, mais elle serait très audacieuse et même un peu casse-gueule d'après madame Totoche.

Bref, Kircheis et Mamei : deux auteurs talentueux, unis comme les Dresdois de la main, à découvrir d'urgence en commandant leurs bouquins sur le site de Beatcomix (ou en se rendant au festival de Strasbourg ce week-end).

vendredi 1 juillet 2011

Frank Margerin (se) présente...

Alors que le festival Bulles Zik fermera ses portes dimanche soir au Gibus, Lucien, Gilou, Ricky, Riton et les autres continueront de mettre le feu une bonne partie de l'été (jusqu'au 27 août) à la médiathèque Marguerite Duras sise au 115, rue de Bagnolet, Paris 20e.

Une jolie petite exposition sans prétention mais bien foutue avec les moyens du bord nous invite à revisiter les rapports de Frank Margerin (notre Johnny à nous) avec le rock -et si je ne m'abuse, le roll-, depuis la naissance de Lucien dans les pages de Métal Hurlant en 1979 -à l'heure où Manœuvre (Margerin raconte d'ailleurs comment ils se sont foutus sur la gueule lors d'une soirée chez Futuropolis) ne faisait pas encore du radio-crochet- à son récent transfert dans l'équipe du Fluide Glacial de coach Tinlot.

Il n'y a rien à vendre, rien à acheter, juste quelques belles planches sur lesquelles coller son (gros) nez, un nombre impressionnant d'illustrations, affiches et jaquettes en tout genre, quelques tributes de confrères et néanmoins amis, ainsi qu'une poignée de photos retraçant l'autre carrière, musicale et en "amateur" cette fois-ci, du plus rock de nos auteurs, depuis sa participation à Los Crados, au Denis Sire Quartet et bien sûr au légendaire Dennis Twist, à celle, plus récente, des Hommes du Président (d'Angoulême, en 1992).