Un conseil : foncez à l'Hôtel de Ville de Paris découvrir la sympathique (et de surcroît gratuite) exposition consacrée au Petit Nicolas de Sempé et Goscinny. Pas de panique, vous avez le temps : devant son succès, l'exposition est prolongée jusqu'au 4 juillet 2009.
Je ne vous ferai évidemment pas l'affront de vous présenter le Petit Nicolas dont vous avez certainement lu les aventures quand vous étiez mômes. À la maison, c'était surtout mon frère qui les dévorait ; dans la collection Folio Junior, si mes souvenirs sont bons.
Cette semaine : jouons avec... Nicolas !
Un Petit Nicolas "Pirate" réalisé en 1962 par un certain Peli, dans le n° 140 de Pilote.
Ce que ne dit pas l'expo, c'est que ce Peli n'est autre que... Eddy Paape,
le dessinateur de Marc Dacier et de Valhardi, entre autres !
Un Petit Nicolas "Pirate" réalisé en 1962 par un certain Peli, dans le n° 140 de Pilote.
Ce que ne dit pas l'expo, c'est que ce Peli n'est autre que... Eddy Paape,
le dessinateur de Marc Dacier et de Valhardi, entre autres !
On rappellera juste que c'est le 29 mars 1959 que le Petit Nicolas fit officiellement son apparition dans les pages de Sud-Ouest Dimanche, tout simplement car Jean-Jacques Sempé vivait à l'époque à Bordeaux.
Planche publiée en 1955 dans Le Moustique,
extraite de René Goscinny, profession humoriste
de Guy Vidal, Patrick Gaumer et Anne Goscinny, Dargaud, 1997
(merci Raymond)
extraite de René Goscinny, profession humoriste
de Guy Vidal, Patrick Gaumer et Anne Goscinny, Dargaud, 1997
(merci Raymond)
Mais en fait, de 1955 à 1956, le magazine belge Le Moustique avait déjà publié 28 pages d'une bande dessinée du Petit Nicolas signée par Sempé et un certain... Agostini ! Dommage que les éditions Dupuis, propriétaires du périodique, n'aient pas donné suite à ce personnage, futur best-seller mondial qui sera traduit par la suite dans une trentaine de langues, jusqu'en Chine et en Corée. (Des années plus tard, Dupuis, fidèle à sa grande tradition, laissera filer Zep et son Titeuf vers d'autres horizons, mais c'est une autre histoire.)
Le saviez-vous ? :
C'est en apercevant un autobus arborant une publicité pour le célèbre pinardier
que Sempé eut l'idée de prénommer son personnage Nicolas.
C'est en apercevant un autobus arborant une publicité pour le célèbre pinardier
que Sempé eut l'idée de prénommer son personnage Nicolas.
Après une brève mais touchante introduction reconstituant sommairement l'atelier des deux auteurs, cette joyeuse exposition présente donc, au milieu de tables d'écoliers, 160 dessins de Sempé dont 30 aquarelles inédites réalisées à l'occasion de la publication cette année aux éditions IMAV de tapuscrits inédits de René Goscinny réunis dans "Le Ballon et autres histoires inédites", paru en mars. Une adaptation cinématographique (sur laquelle on ne s'étendra pas non plus) est également prévue pour la rentrée.
Dans les deux cas, Nicolas et sa bande évoluent toujours dans le même monde spacio-intemporel : les autobus ont toujours l'air d'être tout juste sortis de chez Panhard ou Chausson et les gosses continuent à s'amuser dans le terrain vague au volant d'une carcasse de Traction Avant Citroën. C'est à se demander si les parents de Clotaire ont la télévision en couleur (ne parlons même pas d'écran plat) !
Évidemment, ces miniatures en noir et blanc contrastent avec les imposantes compositions ultérieures de Sempé devant lesquelles j'étais resté sur le cul quand j'eus l'occasion de les admirer à l'exposition réalisée en 2005 dans la chapelle Saint-Sauveur de Saint-Malo. Elle n'en sont pas moins rafraîchissantes, et c'est le nez collé devant les cadres qu'on se rend vraiment compte de la finesse du trait du dessinateur, ce que ne reflètent pas forcément les reproductions en petits formats.
Je n'ai finalement pas acheté le dernier inédit (c'est le troisième si je compte bien, non ? On se demande combien d'autres Anne Goscinny va nous sortir de son tiroir magique !), mais cette exposition m'a motivé pour essayer de retrouver ces bouquins qui doivent somnoler au grenier, chez Grand-mère Totoche.
On pourra enfin compléter cette visite par une balade de l'autre côté de la Seine jusqu'à la galerie Martine Gossieaux, rue de l'Université, qui expose également en ce moment des œuvres de Sempé.
Un regret tout de même : celui de n'avoir pas pu emprunter le rejeton de Tonton Michel, qui doit avoir grosso-modo le même âge que Nicolas, afin d'avoir le plaisir d'observer les réactions d'un gamin d'aujourd'hui devant ces histoires d'un autre âge.
Péchés de jeunesse de Goscinny.
Sur le bulletin scolaire du lycée de Buenos Aires (coupé, à droite) on peut lire que Goscinny,
récompensé par un prix d'excellence, était toutefois "moyen" en expression écrite.
Sur le bulletin scolaire du lycée de Buenos Aires (coupé, à droite) on peut lire que Goscinny,
récompensé par un prix d'excellence, était toutefois "moyen" en expression écrite.
Râââââh, allez, encore une, je ne résiste pas.
Pour en savoir plus, on peut visionner un court reportage traitant de cette exposition (avec des vrais morceaux de Sempé et Goscinny dedans) sur la télé de Clotaire.
Pour en savoir plus, on peut visionner un court reportage traitant de cette exposition (avec des vrais morceaux de Sempé et Goscinny dedans) sur la télé de Clotaire.
12 commentaires:
Lecteur impénitent des Folio pas junior, je brûle bien évidemment de courir voir cette exposition dont la gratuité n'est dans doute pas la moindre des qualités, mais je me demance tout de même si, comme l'auteur ici le laisse subodorer dans un soupir las, Anne Goscinny n'a pas mis au point un logiciel ultra perfecftionné qui lui permet de pondre des textes originaux du grand René comme vache qui pisse.
Autrement dit : combien de fois Bubka va-t-il encore battre le record du monde de saut à la perche ?
Je me disais qu'à deux heures du matin, personne n'irait lire ce billet... C'était compter sans Hobopok.
Je fais aussi les matinées.
4 juillet 2009. Ça nous laisse un peu de temps. On peut envisager un prêt (à un taux fort raisonnable).
Les premières histoires du Petit Nicolas (signées Agostini) étaient des BD. Je ne sais pas combien il y en a eu. Est-ce qu'on les voit dans cette exposition ?
Oui, comme je l'ai écrit, les historiens de la BD parle bien de bande dessinée. Je n'ai jamais vu ces pages, ni dans cette expo, ni ailleurs.
Ont-elle d'aillleurs déjà été publiées dans un recueil ?
Si ce n'est pas le cas, on pourrait proposer à Anne Goscinny de nous préparer un nouvel inédit. Youpi.
Une de planche a été publiée dans la monographie de Guy Vidal : "René Goscinny, profession humoriste". Je t'enverrai un scan ce soir ;-)
J'ai vu certaines de ces planches je ne sais où... Mon fiston a pris beaucoup de plaisir à lire ces histoires quand il était plus jeune. Et comme c'est un piètre lecteur...
Merci de l'info, Totoche. De passage à Paris ce week-end, madame Boyington et moi n'allons pas manquer l'expo. (Le P'tit Nicolas a autant plu autrefois aux parents qu'aux enfants Boyington...) Si tu as d'autres bons tuyaux, Huggy... :-)
Je te préviens, il va y avoir la queue : vas-y si possible vendredi soir.
Si j'étais toi (et selon les goûts de Mme Boyington), j'irais voir Calder à Beaubourg, Blake au Petit Palais, et Breccia à la galerie Martel (Paris Xe, Mo Gare de l'Est).
Merci encore. Vendredi soir on n'y sera pas encore :-(
Sinon, on a prévu Warhol au Grand palais, donc peut-être Blake dans la lancée... On a que deux jours, ça va être chaud...
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