Bon, ça va finir par se voir que je n'ai toujours pas écrit un mot sur Tarzan ! ou Rousseau chez les Waziri...
Il faut dire que, sur ce sujet, j'avance en jungle inconnue et que je ne saurais de toutes façons mieux décrire que Jean No ou Hobopok (qui, depuis sa visite, ne quitte plus ni son serre-tête en serpent, ni ses chaussons en lionceau) la très belle exposition consacrée par le Musée du Quai Branly au personnage imaginé par Edgar Rice Burroughs dès 1911.
Ce mythe, né de la rencontre improbable entre Mowgli, Remus et Romulus (Robinson Crusoë, Ulysse, Hercule, Adam, Saint-Georges, Saturnin Farandoul d'Albert Robida, Polydore Marasquin de Léon Gozlan... biffez les mentions inutiles), a été tellement répandu, et sous tant de formes diverses (romans, films, BD, dessins animés, jouets, jeux vidéos, objets publicitaires, pastiches, versions féminines, bikinis ... biffez les mentions inutiles), depuis près d'un siècle, que chacun peut avoir de ce dieu païen des temps modernes sa propre représentation. Aujourd'hui, il semble que cette icône soit devenue le symbole de la cause écologiste...
Tarzan, c'était avant tout, pour moi, Johnny Weissmuller et les premiers films en noir et blanc qui me faisaient frissonner et qu'enfants, nous avions le droit de regarder à la télévision, avec King Kong. (Tarzan c'était le rêve blanc, et King Kong, le cauchemar noir ?)
Le saviez-vous ? :
Dans ses premières aventures adaptées en BD par Hal Foster dès 1929,
Tarzan ne faisait pas encore de bulles !
Dans ses premières aventures adaptées en BD par Hal Foster dès 1929,
Tarzan ne faisait pas encore de bulles !
Non seulement je n'ai jamais ouvert un des vingt-deux romans écrits par E.R. Burroughs, mais surtout, je ne me souviens pas avoir lu une seule des bandes dessinées d'Harold Foster, Rex Maxon, Burne Hogarth, Russ Manning, Joe Kubert, John Buscema, Bob Lubbers, Dan Barry, etc. Pour un type qui prétend parler de Bande Dessinée, ça la fout un peu mal de ne posséder dans sa bibliothèque qu'un minable exemplaire (gribouillé !) de Tarzan Géant et un piètre Diamants ! alimentaire (gagné dans un sombre concours de dessin !!!), bâclé par José Ortiz, et encore plus mal imprimé par Sagédition en 1983.
Il est vraisemblable que le bigleux acnéique chétif que j'étais déjà (finalement je n'ai pas tant changé) avait du mal à s'identifier à ce héros rasé de frais, impeccablement coiffé, exhibant sa musculature et toujours prêt à en découdre avec plus fort que lui. Quant aux charmes de Jane, qui, comme toutes les filles, ne devait certainement pas jouer aux billes, il est certain qu'ils me laissaient complètement indifférent ; à l'époque, j'aurais clairement préféré faire des galipettes avec Cheeta (oui, si, finalement, j'ai un peu changé quand-même) !
Tarzan par Burne Hogarth in Télé Junior n°20, 1977
(d'après Hobopok, moi aussi je suis capable de dessiner comme une burne)
(d'après Hobopok, moi aussi je suis capable de dessiner comme une burne)
De toutes façons, Tarzan ne passait pas dans Le Journal de Mickey où les seules aventures exotiques (qui me gonflaient) étaient celles de Richard le Téméraire de Lyman Young et Tom Massey, et où le seul type qu'on y croisait vêtu d'une peau de léopard était Lothar, le fidèle serviteur de Mandrake le Magicien. Il n'y avait donc aucune chance pour que nos chemins se croisassent.
Pas lus non plus les Akim, Zembla et autres Sheena, Queen of the Jungle (inventée en 1938 par Will Eisner, dingue, non ?) ! Pas vue non plus la récente version, animée, de Disney-Montreuil sur laquelle œuvrèrent Georges Abolin, Pierre Alary, Juanjo Guarnido et Nicolas Keramidas (*), ni même le Tarzan-la-Banane de Rocco Siffredi !
Aurais-je un problème avec les histoires d'éphèbes athlétiques et épilés en slip ? Peut-être, mais, tout comme Gros Dégueulasse qui affirmait : "les gens heureux me font chier", moi, c'était les héros, super ou ordinaires, qui me gonflaient.
Non, en dehors du Septième Art, "mes" Tarzan à moi c'était ceux qui savaient déconner : ceux de Gotlib ou de Franquin, parodiant le Tarzan aux hormones d'Hogarth..., le crétin de Picha, "La honte de la Jungle" (ex-Tarzoon)..., c'était aussi un peu le préhistorique Rahan de Lécureux et Chéret, publié dans Pif Gadget quand vraiment parce que j'avais lu tout le reste. C'était à la limite Tintin contre les Hommes-léopards congolais... Bref, les seuls oubliés de cette exposition !
Frank Frazetta, éditions Corentin, 1997
Bien qu'ayant réalisé plusieurs illustrations pour des romans,
Frank Frazetta, autre oublié de l'expo,
a toujours refusé d'adapté Tarzan en comics.
Bien qu'ayant réalisé plusieurs illustrations pour des romans,
Frank Frazetta, autre oublié de l'expo,
a toujours refusé d'adapté Tarzan en comics.
Pour en savoir plus sur Tarzan, on pourra se plonger dans l'instructif numéro hors-série de L'œil (un catalogue d'exposition a également été édité).
Finalement, la plus grosse frustration, après cette visite, c'est qu'on ne puisse trouver actuellement en librairie que la version de Buscema, l'autre "intégrale", éditée par Soleil dans les années 90, étant épuisée depuis belle lurette.
Le Maître du Monde, Mouminoux/Pélaprat, in Pilote 535, 1970, Dargaud
(*mais aussi : Marco Allard, Gontran Hoareau, Didier Poli, Virginie Augustin, Didier Cassegrain... Je n'ai oublié personne ?)
(*mais aussi : Marco Allard, Gontran Hoareau, Didier Poli, Virginie Augustin, Didier Cassegrain... Je n'ai oublié personne ?)
4 commentaires:
Il y a aussi le Tarzan noir d'Altan dans Ada dans la jungle.
"d'adapter"
Le fameux Gontran Hoarau dit Goho a aussi travaillé sur le Tarzan de Disney.
Moi qui croyais qu'il avait doublé Rocco Siffredi.
Il y a un peu de ça en effet :-)
Enregistrer un commentaire