Blake, Daumier, Kubin, Steinlen, Toulouse-Lautrec sont quelques-uns des principaux inculpés dans cette sordide histoire de crimes en série perpétrés pendant près de deux siècles et pour laquelle le Musée d'Orsay, qui expose les pièces à conviction jusqu'au 27 juin 2010, s'est porté partie civile.
Avant de délibérer, les jurés devront prendre leur temps, et surtout passer outre leurs éventuels préjugés négatifs sur les ouvrages collectifs, tant la liste des prévenus est longue : en effet, figurent également dans le box des accusés messieurs Dix, Grosz, Hugo, Magritte, Redon, Rops, Schwabe (sa Vague est hallucinante), Valloton, Warhol, etc. On se demande bien de quelles protections a pu bénéficier une crapule comme Di Marco pour échapper aux poursuites...
Et si les jurés ne ressentent pas un frisson parcourir leur échine devant la terrifiante machine à décolleter de Joseph Ignace Guillotin, tapie derrière un cordon dans la pénombre d'une petite salle, telle un tueur en série rendu inoffensif derrière les barreaux de sa cellule, les plus sensibles pourraient toutefois être pris de nausées vers la fin du parcours, devant ces moulages de têtes froidement alignés en rang d'oignons ou ces clichés de scènes de crimes auxquels aucun détail n'échappe, à la fois splendides et à la limite du soutenable.
Heureusement pour eux, la télévision les a vaccinés depuis belle lurette.
Sale affaire, fiston...
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L'exposition Crime et Châtiment est à voir au Musée d'Orsay, du 16 mars au 27 juin 2010.
1 commentaire:
Rhâ la la, patron, c'que vous êtes fort !
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