samedi 21 août 2010

New York, nid d'espions


 New York, juin 1942. Les bombardements sont loin mais la méfiance est de rigueur : les oreilles des espions allemands sont susceptibles de traîner à chaque coin de rue.
La petite Evelyn, orpheline de sa maman et délaissée par son papa, un bellâtre aux faux airs de Dick Tracy trop occupé à courir les jupons, s'ennuie ferme chez sa tante (une certaine Mlle Spiegelman) qui en a la garde.


 Pour s'évader, elle imagine dans son journal intime, en s'inspirant des Action Comics dont elle est fan, les aventures de deux combattants du mal : Zirconium man et de son -pardon sa- fidèle Scooter, jusqu'à ce qu'elle fasse la rencontre de Tony, seul autre enfant de son immeuble. Ensemble, dans cette ambiance de paranoïa généralisée, les deux kids vont alors se mettre en tête de partir à la chasse aux méchants Nazis dans les rues de la ville !





City of Spies est paru aux États-Unis au mois de mai chez First Second Books. C'est apparemment le premier travail du dessinateur Pascal Dizin et des scénaristes Susan Kim et Laurence Klavan (attention, c'est un homme).

J'ai été surpris en découvrant aux USA ce bouquin tous-publics plutôt atypique dont la pagination (174 pages) était celle des graphic-novels (et des mangas) mais dont le format respectait celui des comics. Ce n'est certes pas le scénario de l'année (pas de panique, les méchants seront vaincus) mais le charme de City of Spies provient surtout des délicieux aller-retours que nous font faire les auteurs entre d'une part la ligne claire (utilisée pour la partie réaliste du récit) et d'autre part les comics de l'âge d'or (pour la partie imaginée par la jeune héroïne), entre les aventures de Jennifer Jones et les exploits de Superman ou de Batman et Robin.

Quoi qu'il en soit, la preuve est désormais faite que Tintin est bien arrivé en Amérique.

3 commentaires:

Li-An a dit…

Il semblerait qu'une espèce de ligne claire soit très prisée par les jeunes dessinateurs US tendance roman graphique tout public. Il y a un furieux côté années 80 dans tout ça et on espère vivement une Assocation US pour faire bouger tout ça.

Totoche Tannenen a dit…

D'après ce que j'ai pu voir sur place, l'immense majorité des rayons des librairies reste occupée par les trucs avec des surhommes body-buildés et travestis sautant d'immeuble en immeuble.

Je trouve salutaire qu'en 2010 les jeunes lecteurs US puissent lire autre chose que des histoires de super-débiles et que les énigmes peuvent se résoudre autrement qu'avec des super-bastons.

Même si City of Spies n'est pas révolutionnaire (ce n'est pas Asterios Polyp non plus même si Mazzucchelli est remercié), pour moi, ce livre sortait quand-même du lot.

Et puis, ce n'est pas vraiment un Graphic Novel. L'équivalent chez nous serait -je pense- un diptyque des aventures de Tintin.

Raymond a dit…

Ah la ligne claire, on y revient toujours ! Il est probable que je me serais arrêté moi aussi devant cet album. Serait-ce une sorte de réflexe de Pavlov ? ;-)