vendredi 23 décembre 2011

Dans la tête d'Olivier Appollodorus

 (Bon, j'ai hésité à le publier celui-là, mais puisque je n'ai toujours pas trouvé de réponse...)



Une vie sans Barjot... "Mais qu'est ce que c'est que ce titre de merde ?" aurait pu dire la très raffinée Crainte !
Il fallait vraiment que ce récit psychologique soit signé Appollo et Oiry pour que j'aie envie de me plonger dans cette histoire d'ado, plus proche de Black Hole que des Beaux Gosses.

Au lycée, j'aurais certainement détesté Mathieu. Beau comme un camion -épargné par l'acné, ça aide- , ce gamin pas con, curieux et cultivé rêve d'études littéraires que ses parents lui laisseront faire à la capitale. Plutôt mûr et sûr de lui, bien dans ses baskets, il n'a même pas besoin d'être obsédé par le sexe comme les ados de Sattouf : la fille dont il est secrètement amoureux lui tombe dans les bras : dégueulasse !
Certes, on pourrait reprocher à Mathieu de lire des petits mickeys, mais même pas : monsieur est déjà passé à Crumb, Tardi et Forest (de la vraie littérature, comme Pratt, quoi : pas de la bédé pour attardés) et rêve déjà de partir sur les traces de Tintin et Conrad (pas Didier, l'autre) au Congo. Rien que ça...
Bref, le camarade de classe haïssable.

Mais tout ça ne nous dit pas qui c'est ce Barjot ? Et pourquoi Mathieu "doit-il obligatoirement se la péter avec des citations en anglais" ? D'ailleurs, je me demande comment ils disent "barjot" à Londres ?



4 commentaires:

Appollo a dit…

Ah dis donc, je n'avais jamais pensé à ça ! C'est très fort.
Mais sinon, Barjot sert surtout à contre-balancer Mathieu qui énerve un peu, parfois. Quand j'étais ado, j'étais malheureusement bien plus Barjot que Mathieu, à part que j'étais une tanche en skate.
Quelle était la question à laquelle je n'ai pas répondu, au fait ?

Totoche Tannenen a dit…

Eh bien, la question de savoir si, Mathieu étant à l'évidence Olivier, Barjot symbolisait bien Renaud, et à laquelle ni ton (brillant) dessinateur, ni tes anciens collègues du Margouillat n'ont su me répondre.

Peu importe : je préfère les fins ouvertes et donc rester dans le doute.

(une toute petite "critique" si je puis me permettre : il me semble que l'allusion à "Ici même" aurait été beaucoup plus forte si elle était restée uniquement "en images" (même si elle serait du coup probablement passée inaperçue pour une majorité de lecteurs).

Merci d'être passé et bonne chance pour Angoulême.

Appollo a dit…

Oui, oui, bon, mais ce n'est pas une bd autobiographique hein, le héros n'est pas moi, ou alors je suis tous les personnages un peu...
Quand j'étais lycéen, j'étais beaucoup plus agité (et couillon) que le personnage principal. (et je n'avais pas du tout fait le rapprochement - consciemment - Barjot/Mad)
Merci, en tout cas, de parler d'Une Vie sans Barjot, ce lobbying continuel va finir par porter ses fruits, et nous allons avoir le fauve d'or, et nous crierons "Motörhead !" à la face d'Angoulême, muette d'émotion.

Gustave a dit…

Madame Bovary, c'est moi.