samedi 1 octobre 2011
Chaussette blues
Un film uruguayen (oui, ça existe), un quotidien machinal, une fabrique de chaussettes minable, un patron déprimé et une employée modèle en voyage dans un Las Vegas de pacotille. Lui, plus rien ne l'intéresse, à part réparer -avec deux mains gauches- son store déglingué. Elle, entre deux âges, invisible, lui sert son maté tous les matins dans son bureau. Elle vit sa vie par procuration devant les telenovelas brésiliennes, mais dans ses yeux brille encore l'espoir de sauver cette vie minable. Un évènement imprévu va venir pertuber ce petit train-train...
Bon, je sens que ça ne va pas être facile de vous convaincre de regarder Whisky qui date déjà de 2004 et que je viens seulement de découvrir à la (Monte)vidéothèque. Si cela peut aider, précisons que Whisky, qui est le second film de deux jeunes réalisateurs et qui aurait pu être traduit en français par Ouistiti a pourtant été primé plusieurs fois, notamment à Buenos Aires, Cannes, Amiens ou encore au festival de Sundance.
Évitant le piège du film "exotique", Juan Pablo Rebella et Pablo Stoll filment la solitude, la difficulté à communiquer, les non-dits, les rencontres ratées, les occasions envolées, les instants magiques gâchés. C'est si déprimant que c’en devient hilarant. Ils reconnaissent l'influence du cinéma d'Ari Kaurismäki mais surtout de la bande dessinée, des comics, notamment de Chris Ware et de son Jimmy Corrigan, préférant filmer en plans fixes, pour mieux laisser au spectateur le soin de "reconstituer les choses, qu'elles soient absentes du cadre, non linéaires dans le temps ou encore dans les relations", d'imaginer "le mouvement, le temps qui passe", bref les espaces inter-iconiques !
Pour une fois que quelqu'un ne parle pas contre la bande dessinée.
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3 commentaires:
Pas de titre à ce billet ?
Voilà qui est mieux. Bon, vu. C'est pas mal, dans le genre pince sans rire. Je reconnais la filiation avec la froideur drôlatique quoique désespérée de Chris Ware. Mais pourquoi Marta ne revient-elle pas faire des chaussettes ? Le saura-t-on jamais ?
Le film pose de réelles questions : - Peut-on faire l'amour avec des chaussettes ?
- Un bas de laine confortable suffit-il au bonheur ?
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