dimanche 3 mai 2009

Blake is beautiful

To see a world in a grain of sand,
and a heaven in a wild flower,

hold infinity in the palm of your hand,

and eternity in an hour.
(William Blake - "Auguries of Innocence
"
)

Voir l'éternité dans un grain de sable,
le ciel dans une fleur sauvage,
tenir l'infini dans la paume de sa main,
l'éternité dans une heure.


Dans la famille Blake, je connaissais déjà Francis (Mortimer's boyfriend), ainsi que Le Roc, ("il grande", du studio EsseGesse). Il me manquait William (1757-1827), le graveur, peintre et poète romantique londonien, tout ça à la fois.
C'est chose faite depuis que Mme Totoche (qui a toujours bon goût) m'a emmené voir l'exposition consacrée au "Génie visionnaire du romantisme anglais" qui se tiendra au Petit Palais jusqu'au 28 juin.


Si j'avais lu "From Hell" d'Alan Moore et Eddie Campbell, j'aurais su que William Blake, qui y croise le spectre de Jack l'éventreur, y faisait une brève apparition.
Toujours est-il que je me suis esbaudi devant ses images (autant les petits "crobards" que les compositions plus travaillées) hallucinantes, surnaturelles, annonciatrices de l'art fantastique.

The Tyger

Ses livres illustrés sont des merveilles : Blake inventa la technique de l'eau forte en relief, ce qui lui permit de les auto-éditer, gravant non seulement ses dessins qu'il retravaillait ensuite à l'aquarelle et à la plume, mais également ses propres textes. Chaque version est donc unique, comme on peut s'amuser à le vérifier sur le passionnant site consacré à son œuvre (sélectionner une image puis cliquer le bouton "compare"+++).

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A Negro Hung Alive by the Ribs to a Gallows

Influencé à ses débuts par l'art gothiques de l'abbaye de Westminster où il fit son éducation artistique, ce contemporain de Füssli retranscrit petit à petit sa propre vision excentrique, iconoclaste, parfois pessimiste, des récits bibliques. Pas étonnant qu'il fut incompris à son époque et qu'il soit adoré - au grand dam des journalistes de "Connaissance des Arts" - par tous les amateurs de Donjons & Dragons et d'héroïc-fantasy.

The great red Dragon and the Woman clothed in Sun

Je le trouve aussi "fou" que Jérome Bosch, mais certains dessins ont également quelque chose de Goya ou de Redon.
By Jove !

extraits de "From Hell"
d'Alan Moore et Eddie Campbell,
éditions Delcourt (2000)


The Ghost of a Flea, réalisé d'après une de ses visions.

(crobard de crobard)

6 commentaires:

Raymond a dit…

J'espère que cela t'encouragera à lire From Hell. ;-)

Sinon, superbe idée de parler de William Blake, qui n'est pas si éloigné que ça de la BD !

Li-An a dit…

Encore une expo prévue que je risque de louper. À noter que le Big Red Dragon est un élément important de Dragon Rouge, le premier roman de la saga Hannibal Lecter.

Glorb a dit…

je suis justement en train de lire From Hell et content d'apprendre d'où vient cette vision démonesque (la petite case en bas, là, toute seule). Et c'est bien, From Hell, au passage. C'est moche mais c'est bien. ;)

Hobopok a dit…

Ah ça, c'est pas joli joli.

Totoche Tannenen a dit…

C'est pas joli et c'est trop lourd pour mes petits bras. Je compte sur Glorb pour nous faire un résumé.

biri a dit…

Blake rules!
(Sorry for the slang, but you get the idea)
Anyway, give Mr. Moore a second chance: "From Hell" is a fearfully beautiful reading.