lundi 31 décembre 2012

Histoires d'Ë


En 1984, Spirou nous offrait pour Noël les 39 pages de Sur L'étoile. Certaines pages de cette histoire onirique qui n'aurait pu être qu"alimentaire" (elles furent commandées par Citroën à l'origine) ont encore un écho bien particulier en cette fin d'année 2012.




 Rendez-vous de l'autre côté, M. Moebius.


 Tiens, y'avait ça aussi :

L'élan / Frank Pé

(et aussi Tome/Janry, Wasterlain, Didgé, Jannin, Warnant, Berthet, Degotte, Le Gall et Yann (Polly Littledwarf et ses doigts roides), Arno, Bercovici, Mazel, Sirius, Geerts, Pévé : ça y est je sens que je déprime)

samedi 29 décembre 2012

Alix et les Gaulois

 LA nouvelle de l'année 2012, ça aura tout de même été l’annonce de la reprise des aventures d'Astérix par Didier Conrad ; une nouvelle qui allait vite semer le trouble chez les inconditionnels du dessinateur californien.
Le dessinateur Denis Goulet nous avait cependant rapidement rassurés sur l'avenir des Innommables : tous trois devraient en effet se recaser sans difficulté au village gaulois, Mac reprenant notamment le rôle de Depardieu.

 

 Quant à la belle Alix, pas trop d'inquiétude non plus : on murmure que la Chinoise serait pressentie pour reprendre le rôle de Mme Agecanonix.


Non... C'est pour Raoul que je me fais le plus de souci...


(Pat Rik avait raison, on peut encore s'amuser avec la Ceji, même en dehors de la tranche 7-16 ans)



Albert et Didier)

mercredi 26 décembre 2012

Tintin au Zaïre

Mokanda illusion / Mongo Sisé / L'Harmattan / 2012

 L'Harmattan et Christophe Cassiau-Haurie continuent leur formidable travail de débroussaillage de la bande dessinée africaine en nous faisant découvrir cette fois-ci un grand auteur congolais -ou plutôt zaïrois- , à savoir Mongo Sisé, né en 1948 et décédé en 2008 alors qu'il encrait l'anté-pénultième planche de Mokanda illusion (*).

une couverture à laquelle vous avez échappé (Mongo Sisé/Hobopok)

C'est donc cette dernière des aventures de Mata Mata et Pili Pili , délicieusement influencée par celles de Tintin et Milou que nous découvrons aujourd'hui, accompagnée -sur une heureuse suggestion du directeur artistique de L'Harmattan- d'une superbe version crayonnée et rehaussée au lavis, également sauvée de l'oubli : un double-album posthume qui n'est pas sans rappeler Tintin et l'Alph'art !
 Un riche cahier central signé Cassiau-Haurie nous apporte une mine d'informations sur cet auteur kinois méconnu que les lecteurs de Spirou se souviendront toutefois peut-être avoir croisé, une première fois en 1980 dans un Spirou Pirate (n°2188) , puis en 1982 où deux pages en couleur de Mata Mata et Pili Pili furent publiées dans les pages même de l'hebdomadaire (n°2314).




On apprend notamment, photo à l'appui, que Mongo Sisé croisa la route d'Hergé. Difficile cependant de savoir s'il fut simple stagiaire aux studios, élève, ou réel collaborateur du Maître. Les trois à la fois peut-être ? Une enquête de notre service documentation a toutefois permis de démontrer, preuves à l'appui, que Mongo Sisé aurait en fait été affecté en particulier à la réalisation des couvertures de Tintin !
Ce sont ces documents que le Plan B(d) est fier de vous présenter en exclusivité :








 Cela dit, il serait exagéré de prétendre que Mongo Sisé était uniquement influencé par Hergé. Non, disons plutôt qu'il avait un solide sens de l'observation :



 Blague à part, on conseille fortement, surtout aux amateurs de ligne claire, de découvrir ce bel et émouvant album que l'on devine avoir été réalisé dans des conditions difficiles par un auteur qui a lui-même également su avoir une influence sur certains de ses compatriotes, tel Barly Baruti, mais apparemment également sur certains auteurs franco-belges (on cite parfois le cas de Brüno ???).

 ******

 Par contre, on nous jure que le Camerounais Japhet Miagotar n'est absolument pour rien dans celle-ci ! :

Hobopok en stock
Plus d'infos :
http://hobopok.blogspot.fr/2012/10/cases-africaines-episode-2.html
http://www.afribd.com/article.php?no=11152

(* papier/lettre, en lingala)

Gaufrier


A la demande générale de Pat Rik, je sors ce document de la fange où il n'aurait jamais dû sortir.
S'il y a un truc qui m'emm... prodigieusement et que je n'ai jamais réussi à dessiner correctement, c'était bien les cases !
Rigolez, rigolez... N'empêche, au même âge, Uderzo ne faisait guère mieux ! (j'ai vérifié)


mardi 25 décembre 2012

Le Noël d'Astérix


J'espère que vos cadeaux hi-tech vous ont plu. Quant à moi, je garde toujours un souvenir ému de celui, bien plus basique, reçu il y a quelques années à l'occasion d'un "arbre de Noël".


 Ce cadeau, de la marque CEJI, date apparemment de 1976 et aurait normalement dû m'apprendre à dessiner comme Uderzo. Bon... Force est de constater que tout ne s'est pas passé exactement comme je l'avais imaginé.
En revanche, ce dont je n'arrive pas à me souvenir, c'est la raison pour laquelle ce présent m'échût. En toute logique, vus mes goûts de l'époque, c'est plutôt une bagnole téléguidée qui aurait dû échouer dans mes petits souliers !
Alors ? Erreur du Père Noël ? Lot par défaut (il fallait courir vite et se battre pour obtenir son lot !) ? Quelle fut la part de l'instinct ? Celle du hasard ? Était-il alors possible d'imaginer les conséquences désastreuses de ce choix innocent ???
Des années plus tard, du haut de ces étagères, des milliers d'albums nous contemplent.







La boîte et les feuillets sont toujours dans un état neuf, mais la mini-table lumineuse a disparu ; c'est vrai que je ne m'en servais plus depuis longtemps. Peut-être devrais-je l'offrir à quelqu'un à qui ce serait plus utile...
Vous croyez que ça pourrait intéresser Mébarki ?

Bises et bon Noël !

dimanche 23 décembre 2012

AAAAA

 (Le Casque et l'Enclume)
Cette année, c'était les films en "A" qu'il fallait voir ! Petite rétrospective :

 On commence avec Miss Bala (États-Unis/Mexique) de Gerardo Naranjo, avec la sublime Stephanie Sigman :


Alors qu'elles se rendent au casting de Miss Tijuana, Laura et sa copine tombent en plein règlement de compte entre narcotrafiquants. On compare parfois les miss à des morceaux de viande, mais pas froide... Fallait pas être au mauvais endroit au mauvais moment. Très noir. 
Qui a dit qu'il n'y avait pas que le pognon dans la vie ?




 Les vieux chats (États-Unis/Chili), de Pedro Peirano et Sebastián Silva (La Nana) , avec la lumineuse Belgica Castro (91 ans !) :


Isidora commence à perdre la boule. Et ses troubles cognitifs ne vont pas s'arranger avec l'arrivée de sa fille, lesbienne et cocaïnomane, et de sa compagne qui veulent foutre la vieille à la porte de son propre appartement santiagais. Mais qui se joue vraiment de l'autre ? Sucré/salé ou doux/amer ?
On a trouvé les Almodovar chiliens !




 Barbara (Allemagne), de Christian Petzold, avec la splendide Nina Hoss :


En RDA, Barbara, une femme médecin berlinoise abhorrant le système est mutée dans un dispensaire de province afin d'y épauler un jeune médecin, là où on manque de tout. De toutes façons, elle s'en fout, sa décision est déjà prise : elle rejoindra coûte que coûte son amant à l'ouest, là où les gens sont libres...
Libres de quoi faire, au juste ?



 Viva Riva ! (RDC/France/Belgique), de Djo Tunga Wa Munga, avec la superbe Manie Malone :


Noir, très, très noir. Le pognon rend fout, le pétrole pourrit tout : l'Afrique n'est pas prête de se sortir de la merde. La scène finale est éloquente : non, il n'y a vraiment plus d'espoir à Kinshasa. C'est si désespérant que ça en devient beau.
La vie ne vaut rien, rien...




 Les Acacias (Argentine/Espagne) , de Pablo Giorgelli, avec la très, très belle Hebe Duarte :


Un camionneur qui convoie sa cargaison de bois de la forêt paraguayenne à Buenos Aires arrondit ses fins de mois en emmenant parfois des passagers. Cette fois-ci, il s'agit d'une une jeune femme guarani. Petit problème : il y a aussi un bébé, et ça, c'était pas prévu ! C'est que la route est longue, et la cabine toute petite... Un road-movie, mais en huis-clos.
Enfin un peu de douceur dans ce monde de brutes !

Chères laideurs


 Les patronymes de ces maudits auteurs asiatiques sont impossibles à retenir mais cet impressionnant -pour ne pas dire halluciant- sketchbook (un pavé de mille pages) récemment découvert en librairie, m'a tellement impressionné que je n'ai eu aucun mal à retenir celui de son auteur : Kim Jung-gi.


 Le trait de ce dessinateur sud-coréen né en 1975 est tellement fin et précis qu'on éprouve presque une sensation de malaise à parcourir ces pages et qu'on finit par se demander si ce n'est pas pathologique ! Un Rainman du dessin, ce Kim Jung-gi ? Un digne cousin des Darrow, Moebius, Otomo, Samura, Shirow, et Katsuya Terada (dont il parait le plus proche) assurément.


 Comme on peut le voir dans les vidéos postées sur internet, Kim Jung-gi dessine aussi naturellement qu'on respire. Sans esquisse, sans hésitation, sans tremblement ni rature, il crée d'un trait chirurgical des fresques en grand angle dont les détails paraissent encore plus précis que sur des photographies : pas la moindre miette, pas le moindre poil, pas la moindre couture, pas le moindre reflet ne semble manquer !



Avant d'être illustrateur, Kim Jung-gi est manhwaga. Il a illustré six volumes de TLT - Tail the long tail en collaboration avec le scénariste Park Seung-Jin et préparerait pour 2013 un projet avec Jean-David Morvan. On en apprendra plus sur le site du festival Strasbulles dont il fut l'invité d'honneur cet été.


 Ce sketchbook date de 2007, un second est paru en 2011. Ils sont distribués de manière confidentielle en France et on peut les trouver à Paris à la librairie Pulps'Art. Leur prix -bien que justifié- ne les mettra malheureusement pas à la portée de tous.


Quelques liens :
http://www.tumblr.com/tagged/kim%20jung%20gi?page=17
http://www.parkablogs.com/content/book-review-kim-jung-gi-2007-2011-sketch-collection
http://superani.taobao.com/
http://proteusmag.blogspot.fr/2012/12/artist-of-day-kim-jung-gi.html
https://www.facebook.com/superani.jg