En 1981, je découvre le magazine
Spirou lors d'une visite au salon de l'enfance, au CNIT de La Défense où les éditions Dupuis animaient un stand. De retour à la maison, je demande cinq francs à ma maman, saute sur mon vélo et file à la librairie pour acheter mon premier
Spirou. Je ne sais pas encore que ma vie va être bouleversée.
Retour sur les belles feuilles du n° 2279 :
Tout bédéphile normalement constitué a découvert le rock dans
Métal et comme à la maison on n'écoute pas de musique
(je n'oserai me faire offrir Dure Limite que pour le Noël prochain), pour moi, cette découverte se fera dans
Spirou où j'écoute
Valry Bonpain (Bon Pain ?) de
Frank LeGall et
Alain Clément en boucle. Malgré son talent, sans doute trop noir, le saxophoniste
Valry Bonpain (Bon Pain ?) sera snobé par Dupuis. Dommage. La librairie
BD Rêve éditera un somptueux album en 2003.
André Beckers signe sa dernière histoire chez
Spirou. Cette ligne claire me paraissait super-étrange, aujourd'hui, je la trouve très belle. Il parait que le trait
Beckers changea à la suite d'un accident de la voie publique.
Romarin aussi sera snobé par Dupuis.
La vache qui médite n'édite de coûteux albums que depuis 2008.
Dans la même vague post-
Wasterlain que
LeGall,
Geerts, Hislaire,
Bosse et
Darasse,
Frank Pé débarque dans le
Spirou de
Thierry Martens des années 70.
Frank y introduit l'écologie
(que j'ai découverte dans Pistil) avec les
Papiers de Broussaille (un album spiralé au Cycliste) et
Vincent Murat (Comme un animal en cage), un album-marathon. Imaginé au départ pour symboliser l'élan de la nouvelle formule du journal, le cervidé aurait dû disparaître illico. Mais voilà, il se tape l'incruste et squattera pendant des années, faisant de
Frank un des dessinateurs méconnus du personnage de
Spirou ! Ces strips étaient souvent aussi ironiques, caustiques et même auto-critiques
(la méchanceté en moins) que les
Hauts de pages de
Yann et
Conrad. Dépressif chronique, je ne sais pas si
l'Élan est retourné au
Zoo ou s'il a fini à l'asile. Contrairement à ce qu'on pourrait croire,
l'Élan aura bien un album
(L'Élan n'aura jamais d'album...), et même un second grâce au
BD Club Genève.
Marc Wasterlain a-t-il été influencé par
Richard Scarry ? Bien que
La Planète des Chats soit un chef d’œuvre de la bande dessinée franco-belge et que
Franquin déclara que "
si [il] pouvai[t] choisir, [il] choisirai[t] de dessiner comme Wasterlain", le créateur de
Jeannette Pointu finira par être oublié par Dupuis. Un scandale ! On vient finalement de se rendre compte que ce son
Docteur Poche était une merveille pour le réhabiliter avec une somptueuse
intégrale.
Je connaissais déjà les
Sammy que mon papa me rapportait de la bibliothèque.
Ku-Klux-Klan est un des derniers épisodes que je vais apprécier ; le trait de
Berck semble se relâcher par la suite et
Cauvin commence à tourner en rond.
Aaaah,
Colman !
Billy ze cat, première version
(inédite, je crois), avant le service militaire. Comme
Conrad : ma période préférée, le seul truc de
Desberg que j'ai réussi à avaler. J'aurais voulu savoir dessiner comme ça.
Aaaah,
Malo Louarn. Une des rares BD qui m'ait fait éclater de rire et dont je connaissais les textes par cœur. Post
-Franquin, il a appris aux côtés de
Fournier. Ses planches sont un vrai bordel, ses histoires aussi, on y cause boulot, foot, politique, pognon, magouilles, comme au troquet. Snobé par Dupuis,
Malo auto-éditera deux albums et il faudra attendre trente ans pour enfin découvrir la
Taupe de Botagogo chez P'tit Louis.
Aaaah,
Franka... Elle aussi finira par disparaître du catalogue Dupuis. Un mystère... Récemment sortie de l'oubli par
BDMust après deux tentatives avortées aux Humanos.
Une pub de
Coutant.
Macherot n'est pas loin...
Un petit passage dans
Spirou et puis au revoir
Chris Melville. Adieu,
Daniel Hulet. Snobé.
Francis laisse la
Ford T au garage pour se consacrer à ses
Soldats de plomb. Au moins aussi anti-militaristes que
Les Tuniques bleues, aussi débiles que
Charlie Schlingo. Aucun album à ma connaissance. Hilarant. A redécouvrir.
Curieux : la légende veut que ce soit un gag censuré de
Germain qui aurait entraîné le suicide du
Trombone. Après
Franquin,
Roba,
Tillieux, c'est désormais à
Frédéric Jannin qu'incombe l'honneur d'animer la page 52 du journal. Entre
Bretécher et
Zep. Intégrale en quatre albums... au
Lombard. M'enfin ???
Qu'est-ce qu'on fait ? On continue ?
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Bonus : la case mémorable de Julien :
Le Géant qui posait des questions (La Planète des chats tome II)
Marc Wasterlain
éditions Dupuis