vendredi 30 octobre 2009

Recyclage

-"Décembre 2011 : je ne connais pas le jour exact... Je prends des notes à la hâte pour que personne ne puisse plus dire : "Que sont les hommes devenus ?" de peur de ne bientôt plus pouvoir écrire ou raisonner par moi-même.".

Si j'étais vous, au lieu de lire ce qui suit, je courrais lire Himalaya Vaudou, afin de bénéficier d'un effet de surprise total.

Himalaya Vaudou
par Fred Bernard et Jean-Marc Rochette
Drugstore, 2009


(vous étiez prévenus...)
Comment trois alpinistes amateurs, plus habitués aux plateaux télés qu'aux sommets enneigés, se retrouvent-ils en si mauvaise posture au sommet de l'Himalaya ?
C'est simple : ils cherchent le Père Noël afin d'élucider un mystérieux mal frappant les grands de ce monde. Il suffisait d'y penser !

Voilà pour éclairer, sans trop en dire, ce titre mystérieux.
Je reconnais qu'un trop rapide coup d'œil à cet album (ne permettant heureusement pas de soupçonner où les auteurs veulent en venir) ne m'avait pas initialement donné envie de partir à l'assaut de cette nouvelle de Fred Bernard (aperçu dans Rock Strips), librement adaptée par le Berlinois d'adoption, Jean-Marc Rochette. Il s'agit pourtant de mon coup de cœur pour 2009.


Pour cette première et prometteuse collaboration, libéré de ses obligations pétillonesques, Rochette en profite pour se lâcher. Son apparente facilité (confirmée en "séance de dédicace") à dompter ce pinceau nerveux et rebelle me fait forcément penser au Conrad des années 80. Malgré certaines scènes un peu trop "photographiques" à mon goût (la Rolls) - le style "spontané" qu'il utilise ici est celui que je lui préfère.
Les scènes de montagne sont éclatantes, les couleurs, réalisées informatiquement par le dessinateur, dont la saturation m'avait gênée au premier feuilletage se révèlent au final idéales pour ces ciels d'altitude.
Rochette prend également pas mal de libertés avec la mise en page, distendant l'espace sur des doubles-pages panoramiques adaptées à l'immensité himalayenne, ou le contractant en huit cases par page, quand il s'agit au contraire de rendre la sensation de claustrophobie ressentie par ses personnages.

"Le Héros est un homme solitaire" (Fred Bernard)

La trame de Fred Bernard est également impressionnante : on navigue entre l'aventure, le thriller, le fantastique, la science-fiction, le roman (très) noir et la "fable écologique" (et encore, Mme Totoche m'interdit de parler d'hommage à Tintin au Tibet).
Le mystère alterne avec l'humour (noir ou non) ; la caricature de notre société et le grotesque côtoient le tragique et le pathétique. On rit, on frissonne, on aboutit à une vraie réflexion et on referme le livre abasourdi...

Et que je n'entende personne me dire que c'est trop "intello".

jeudi 29 octobre 2009

Le Retour du Dragon

Le Petit Dragon - Bruno Collet
© Vivement Lundi ! / Nadasdy Film

Le Petit Dragon est un époustouflant court métrage d'animation réalisé par Bruno Collet, que vous avez peut-être déjà découvert si vous vous êtes rendus cet automne à un des concerts du groupe Placebo, où ce film sera diffusé (en compagnie d'autres) durant toute cette tournée, avant chaque représentation.

On y découvre, sous la forme d'un mannequin en plastique du type "Action Joe" ou "Big Jim" avec lesquels certains d'entre nous jouaient peut-être dans leur enfance, un Bruce Lee plus vrai que nature reprendre vie tel un Hibernatus au bout de trente-cinq ans de léthargie pour découvrir le monde actuel représenté par la chambre de cet ado attardé des années 2010 comme en atteste la présence de cet ordinateur portable sur son bureau...
Je suppose le thème de ce film doit ressembler à celui de Toy Story que je n'ai jamais eu envie de visionner mais, dans ce cas, le réalisme de la figurine, la maîtrise parfaite des mouvements (que n'aurait pas renié le maître hong-kongais de kung-fu), la difficulté de savoir, à certains moments, si l'on a affaire à des images réelles ou de synthèse (le niveau de qualité des chefs d'œuvre du studio Aardman est atteint), ainsi que le côté émouvant et intelligent de cet hommage (même si je n'ai jamais vu non plus de film de karaté) m'ont stupéfié.

© Vivement Lundi ! / Nadasdy Film

France 2 diffusera dans la nuit du dimanche 1er au lundi 2 novembre, dans l'émission Histoires Courtes, ce petit bijou déjà culte produit par Vivement Lundi !, la maison de production de Jean-François Le Corre. En attendant, j'espère que ce bref extrait vous donnera envie de veiller tard ou de programmer votre magnétoscope (ça existe encore, les magnétoscopes ?) :



Dans la même émission est également programmée la précédente et tout aussi géniale réalisation de Bruno Collet : Calypso is like so, ressuscitant un autre mythe disparu du septième art, le comédien Robert Mitchum.



Vivement lundi !

mercredi 14 octobre 2009

Jolis petits cubes

Il était une fois trois filles superbes...

nanouche renoy tintin
Il reste encore quelques réglages à effectuer, mais le billet sur le Joe Bar Team est de nouveau en ligne.
Profitons en pour rappeler que, contrairement à ce que leur succès pourrait faire penser aux jeunes générations, ni Bar2 ni Coyote ne sont les inventeurs de la BD à deux roues.

candice crab's darasse spirouCandice et les Crab's
Darasse/Legrand, in Spirou 2031 à 2056, Dupuis, 1977

En effet, dès 1977 (l'année même où Bar2 commençait à dessiner dans Plein Pot), une certaine Candice était mise en selle dans les pages de Spirou par Christian Darasse et C.J. Legrand dans un unique épisode resté hélas sans suite, Candice et les Crab's. Cette jolie blonde, qui avait déjà fort à faire pour s'imposer dans le monde des motards, ne réussit visiblement pas à faire son trou dans celui, tout aussi macho, des jeunes lecteurs de l'hebdomadaire (précisons qu'à l'époque, il n'y avait pas des trucs de gonzesses comme Les Nombrils dans Spirou, non mais !) !

candice et les crab's darasse legrand spirou
Peut-être s'agissait-il de concurrencer la ravissante Nanouche, pilote de l'écurie Tintin, dans laquelle elle entra en 1976 ?

nanouche 1 festival pour japonaise renoy janeiro
Cette jeune cascadeuse rebelle, à la chevelure auburn, naquit en 1975 de l'imagination du scénariste Janeiro et du dessinateur liégeois Pierre Renoy (pseudonyme de Renwa), dont le trait, hésitant dans les premières pages, évolue rapidement, finissant par rappeler celui de son beau-frère Derib. Par la suite, Renoy (qui avait débuté en encrant chez Mittéï dès l'âge de dix-sept ans), écrira ses propres scénarios. Nanouche connaîtra plus de succès que Candice puisque Le Lombard éditera quatre albums jusqu'en 1983.

nanouche renoy janeiro festival pour une japonaiseNanouche, tome 1 : Festival pour une Japonaise,
Renoy/Janeiro, Lombard, 1981

J'ignore ce qu'est devenu Pierre Renoy depuis (travaille-t-il avec Derib ?), le seul article que j'ai réussi à trouver le concernant étant rédigé sur Wikipédia en... luxembourgeois !

nanouche renoy lombard page gardeNanouche, où es-tu ?

Quant à l'égérie des paddocks, Julie Wood, ses exploits parurent directement en album aux éditions Dargaud, également en 1976, avant que la blonde platine ne décide d'intégrer le team allemand de l'hebdomadaire Super As et les éditions Fleurus. Jean Graton la fera participer en 1982 au rallye Paris-Dakar aux côtés du pilote automobile Michel Vaillant. C'est là qu'elle rencontrera l'homme de sa vie (?), Steve Warson.
Pour la petite histoire, Dany illustrera quelques couvertures de Julie Wood (ainsi que de Michel Vaillant), et un album publicitaire broché de dix pages mettant en scène la piquante motarde sur le circuit du Castellet (et non pas, hélas pour mon calembour, sur celui de Dijon-Prenois) sera édité en 1980 pour le compte d'une célèbre marque d'anisette. Je ne sais pas si elle a sombré dans l'alcool, mais, depuis, la carrière en librairie de Julie Wood semble arrêtée.

julie wood au paul ricard gratonJulie Wood au Paul Ricard,
Graton
, Koralle, 1980


Aujourd'hui, succombant à la loi du marché et à l'insupportable
mode des séries à thème à la Cauvin, les bandes de motards à la sous-Debarre pullulent, se suivant et se ressemblant en vain, sans atteindre (même pour le Sam Speed du pourtant excellent Stéphane Colman), ni la béquille du Joe Bar Team, ni surtout le charme de ces séries d'antan.

julie wood paul ricard graton motoLa moto, un monde de machos ? Noooon ?

Alors moi, Totoche, j'ai décidé de les sortir de cet oubli pour en parler. Et je ne le regrette pas, car ce sont vraiment... de drôles de dames !

yann conrad alix moto raspoutine tiré à part innommablesAh si. Peut-être un peu, quand-même.

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(addenda du 26/10/09)
Le bonus du jour est offert par notre Papy Boyington à nous qui a retrouvé au grenier (ne serait-ce pas plutôt au garage ?) -non sans émotion- une planche de Drag Story ou les Aventures Piquantes de la Motarde de Dijon signée, non pas -comme ce titre pourrait le laisser supposer- par Charles Degotte ni même Yvan Deporte, mais par un certain Christian Mouly. Elle est datée de 1974, ce qui en fait du coup la doyenne de nos mamies bikeuses !


Christian Mouly, ancien journaliste, caricaturiste, dessinateur et scénariste, notamment à Moto News, (d'où est extraite notre Motarde), ou Midi Olympique n'est pas un inconnu puisqu'il fut couronné à Angoulême en 2002 (si, si !) où il reçut l'Alph'Art de la Communication pour une campagne publicitaire concernant les Poulets Fermiers du Gers, réalisée par l'agence Anapurna qu'il a co-fondé en 1987. Dingue, non ?
Cette motarde ne vous fait-elle pas penser à Sophie, la maman de Litteul Kevin, le petit garnement créé en 1991 par Coyote -qui a comme Mouly- débuté à La Dépêche du Midi ?
Quant au trait de Christian Mouly, il me fait penser au Jacobsen des débuts, quand il signait encore Jakez Bihan, dans Censuré, vers 1985...

samedi 10 octobre 2009

Le Pont de la Rivière Shukumeï


Le franchissement du torrent sur un pont de corde délabré, c'est un des clichés les plus éculés aussi bien au ciné qu'en BD. Mais lorsque c'est Yann et Conrad qui conduisent le camion, cela devient tout simplement mythique !

Shukumeï, par Yann et Conrad : la V.O. (la seule, la vraie).

Depuis que j'ai découvert cette scène de Shukumeï ("destin" en japonais) dans les pages de Spirou, elle est restée une de mes scènes préférées de toute l'Histoire du Neuvième Art. Elle dure environ... quinze (15 !) pages, sur les quarante-cinq que comporte l'histoire ! Un truc de dingue, je vous dis.

Shukumeï
est le second épisode de la série Les Innommables réalisé par Yann et Conrad (le premier étant Matricule Triple Zéro), et parut en 1980 dans les n° 2219 à n°2229 de Spirou (reliures 159 et 160, à posséder absolument).
Aussi incroyable que cela puisse paraître, aucun des quatre épisodes de la série ne fut jamais repris en album par Dupuis. Le troisième (Cloaques), bien que plusieurs fois annoncé dans l'édito, effraya tant et si bien la rédaction qu'il ne fut jamais publié dans les pages de l'hebdomadaire !
Shukumeï ne fut quant à lui jamais édité sous sa forme originale, Conrad l'ayant à chaque fois
en partie redessiné et remonté pour les albums ultérieurement édités par Glénat/Bédéscope en 1987, puis par Dargaud en 2002.

Quand je pense que deux des planches de cette fabuleuse scène étant en vente il y a deux ans à Angoulême (à un prix prohibitif) et que je ne les ai pas achetées... J'en pleure encore.

Shukumeï, version Spirou, Dupuis, 1980

Shukumeï, version Glénat/Bédéscope, 1987

Shukumeï, version Dargaud, 2002

Cette séquence me rappelait Le Salaire de la Peur, tourné en 1953 par Henri-Georges Clouzot, et dont une scène fut -parait-il- tournée dans la Calanque de Sugiton, entre Marseille et Cassis, autrement dit le terrain de jeu de Conrad quand il était encore minot !


Eh bien pas du tout du tout : le récent commentaire de Giulia sur le Blog des Innommables m'apprend que c'est l'affiche du film Sorcerer (Le Convoi de la Peur), réalisé par William Friedkin en 1977 et dont j'ignorais jusque-là l'existence, qui inspira en fait Conrad pour cette scène. Bon... Le Convoi... n'est autre qu'un remake du Salaire de la Peur, l'honneur est sauf !

Mais qui a dessiné cette affiche ?

mardi 6 octobre 2009

LÎle des Troubadours

Plaisir des yeux.

Troubadour par Guillaume Sorel,

et L'Île des Morts par Michel Crespin !

Je viens de retrouvr ces deux "flyers" au fond d'un carton. Ce petit échange de série entre Crespin et Sorel nous prouve que les publicitaires peuvent quand même avoir de jolies idées, parfois, non ? Cela dit, pas sûr que cette campagne ait fait vendre des palettes d'albums chez Vents d'Ouest...

J'avoue n'avoir jamais lu Troubadour de feu Michel Crespin, prématurément disparu en 2001.
Quant à L'Île des Morts, de Guillaume Sorel et Thomas Mosdi, je n'en suis jamais venu à bout, c'est surtout Mme Totoche qui en est fan et qui me fis d'ailleurs découvrir le peintre symbolique suisse alémanique Arnold Böcklin (expo au Musée d'Orsay en 2001-2002) et sa série de cinq tableaux, peints entre 1880 et 1886, qui inspirèrent cette bande dessinée.

dimanche 4 octobre 2009

L'Évangile selon Mathieu

M-A. Mathieu, Delcourt, 2009

Cela ne me rajeunit pas mais je suis assez fier de me compter, mine de rien, parmi les plus anciens et fidèles lecteurs de Marc-Antoine Mathieu (frère de Gérard), un auteur (également scénographe reconnu) dont le talent et l'intelligence lui permettent de s'adresser aussi bien au grand public habitué aux surpr super-productions Delcourt (qui édite notamment Julius Corentin Acquefacques, Prisonnier des Rêves, un lointain cousin de Little Nemo, fonctionnaire au ministère de l'humour) qu'à l'exigeant et raffiné lectorat élitiste de L'Association (où il a déjà signé trois "Pattes de Mouches").

Gérard Mathieu et Clotaire Legnîdu
in Le Banni n°1 (février/mars 1988)

Ses premiers récits, très noirs et d'ailleurs déjà tout de noir et blanc z'habillés, assez influencés par Tardi, parurent dans les pages de Marcel/Le Banni, deux éphémères magazines lancés dans la deuxième partie des années 80 par Marcel Coucho (Trade Marque), ancien membre illustre de l'écurie Fluide Glacial dont je regrette toujours amèrement le départ. On peut aussi en rapprocher les histoires, bien que plus crades, du dessinateur Kafka, également présent au sommaire du Banni.

L'unique numéro de Marcel,
qui aurait mérité de concurrencer plus longtemps Fluide Glacial

Deux histoires de cette époque, Octobre Noir (Marcel I, 30-33) et Chez Noël (Le Banni I, 19-23), ont été reprises dans l'album L'Ascension et autres récits, où Mathieu abordait déjà la question du divin, dans un récit-titre commandé en 1994 par les éditions Autrement pour le collectif Le Retour de Dieu.Paris-Mâcon, un autre de ces récits complets (Le Banni III, 34-45), réalisé avec son autre frère Jean-Luc sous le pseudonyme commun Mathieux, est également paru en album à l'italienne dans la Collection X de Futuropolis.


Les quatre planches de Monsieur Hamid (Le Banni II, 6-9) dont l'ambiance rappelle cette fois le blues de Louis Joos ou des premiers Loustal, ne furent reprises que dans le tirage de luxe de l'album Le Début de la Fin/La Fin du Début (J.C.A. tome 4)
Quant à N'Entrez pas Dans le Jardin Fermé (Le Banni IV, 50-56), un récit de sept pages au lavis, co-écrit avec Jean-Luc, il reste toujours inédit en album.


Aujourd'hui, bien que paraissant moins pessimistes (?), les récits de Mathieu demeurent assez sombres. Les cauchemars ont fait place à la rêverie et le dessin, s'il ne s'est pas éclairci -il faut voir Mathieu jouer avec les noirs dans Les Sous-sols du Révolu (pp 20-21)-, est devenu plus personnel, tantôt épuré, tantôt surchargé, mais immédiatement reconnaissable et tout à fait adapté aux mondes kafkaïens peuplés de foules anonymes amassées en troupeaux au pied de constructions stalino-schuiteniennes, dépeints par l'auteur : Brazil et Les Cités Obscures ne sont pas loin.


Aucun paradoxe ne résiste aux raisonnements par l'absurde de M.-A. Mathieu qui nous rappelle, un peu comme le faisait le magazine Pilote de la grande époque ou, dans un tout autre genre, Émile Bravo (également passionné par la science), avec Les Épatantes Aventures de Jules, que l'on peut s'amuser à réfléchir !

Ex-libris en 3-D (à déguster pleinement avec les lunettes anaglyphes !)
pour La 2.333e Dimension, Delcourt, 2004.

Il faut absolument au moins lire L'Origine, le premier tome des rêveries de Julius Corentin Acquefacques dont la faille spatio-temporelle (nous n'en révèlerons pas l'astuce ici) que je pris au premier coup d'œil comme un défaut, faillit me faire rapporter le livre à la librairie
!


Ce n'est d'ailleurs peut-être pas un hasard si, comme Émile Bravo dans La Question du Père (la cinquième aventure de Jules, où l'un des protagonistes n'est autre que le Père... Mathieu !), M.-A. Mathieu, qui se définit comme "agnostique pratiquant", aborde lui aussi le thème de la religion dans son dernier ouvrage.
En convoquant Dieu en personne sur Terre et en confrontant ainsi le divin au réel, il exploite peut-être le paradoxe ultime. Que sortira-t-il de cette rencontre entre cette Entité Spirituelle et les Hommes, croyants ou non, qui ne vont pas tarder à lui demander de rendre des comptes ?

Ex-libris pour Mémoire Morte, Delcourt, 2000.

On l'a bien compris, nul besoin d'être passionné de Mathématiques, de Physique ou de Spiritualité pour savourer ces histoires, car en vérité je vous le dis, c'est bien de notre société matérialiste, consumériste, mondialisée, de plus en plus judiciarisée et hyper-médiatisée jusqu'à l'absurde qu'"Il" est censé avoir créée que Mathieu se joue dans Dieu en Personne.
Il serait regrettable que le format (+- 130 pages), le caractère à priori austère (absence de couleurs) et le prix (commandez-le à la bibliothèque si vous ne pouvez pas dépenser les 17,5 € qu'il mérite cependant) fassent rater cet album aux "novices". Une suggestion pour en minimiser le coût, Mr Delcourt : pourquoi ne pas l'avoir imprimé sur... papier-bible ? Arf ! Arf ! Arf ! Hum.
Bref, heureux ceux qui ouvriront là pour la première fois un bouquin de Marc-Antoine Mathieu car n'est-il pas écrit que "les derniers seront les premiers" ?
Allez, amen et bon dimanche, les z'ouailles.


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Pour en savoir plus :
Tout sur Marc-Antoine Mathieu.
Interview chez Delcourt pour Dieu en Personne.