vendredi 27 août 2010

Le jeune Gilbert

Un Minot des Marolles

Qui fait peur à Maman ?
Tibet
L'Esprit des Péninsules
2007

Gilbert a quatre ans en ce début des années trente quand il débarque à Bruxelles un beau matin à la gare du Midi, avec sa mère, ses frères et sa petite sœur .

Oh, dans le Midi où est resté son son père, célèbre joueur à l'O.M., il aurait préféré y rester, le minot. Mais c'est l'étrange maladie de sa maman, qu'aucun toubib n'arrive à soigner, qui le contraint à cet exil : toute personne ou objet venu de la cité phocéenne entrant au contact de la pauvre femme entraîne systématiquement chez elle de violentes et incontrôlables crises de peur-panique l'amenant même à mettre ses enfants tous nus dans le jardin afin de lessiver la maison de la cave au grenier ! Si, si, ça existe. Horrible...

Voilà, c'est comme ça que de fil en aiguille Gilbert Gascard deviendra plus tard, tels Greg, Yann, Jacques Martin ou Jean Graton, un de ces fameux grands auteurs "franco-belges" dont on ne sait plus très bien s'ils sont Français, Belges ou les deux, et qu'il fera carrière au journal Tintin où il mettra en images les aventures de Chick Bill et de Ric Hochet qui feront sa gloire, sous le nom que ses frérots lui avaient déjà donné à l'époque : Tibet !

C'est également sous ce pseudonyme que le dessinateur, qui nous a quittés en début d'année, avait signé en 2007 chez L'esprit des Péninsules (juste avant que cet éditeur ne mette la clé sous la porte) Qui fait peur à Maman ?, le court roman autobiographique de ses jeunes années... Un titre qui n'a rien à envier aux Traquenard au Havre, Mystère à Porquerolles et autres Rapt sur le France mais qui devrait même pouvoir toucher les lecteurs rétifs à ce genre de BD.

samedi 21 août 2010

New York, nid d'espions


 New York, juin 1942. Les bombardements sont loin mais la méfiance est de rigueur : les oreilles des espions allemands sont susceptibles de traîner à chaque coin de rue.
La petite Evelyn, orpheline de sa maman et délaissée par son papa, un bellâtre aux faux airs de Dick Tracy trop occupé à courir les jupons, s'ennuie ferme chez sa tante (une certaine Mlle Spiegelman) qui en a la garde.


 Pour s'évader, elle imagine dans son journal intime, en s'inspirant des Action Comics dont elle est fan, les aventures de deux combattants du mal : Zirconium man et de son -pardon sa- fidèle Scooter, jusqu'à ce qu'elle fasse la rencontre de Tony, seul autre enfant de son immeuble. Ensemble, dans cette ambiance de paranoïa généralisée, les deux kids vont alors se mettre en tête de partir à la chasse aux méchants Nazis dans les rues de la ville !





City of Spies est paru aux États-Unis au mois de mai chez First Second Books. C'est apparemment le premier travail du dessinateur Pascal Dizin et des scénaristes Susan Kim et Laurence Klavan (attention, c'est un homme).

J'ai été surpris en découvrant aux USA ce bouquin tous-publics plutôt atypique dont la pagination (174 pages) était celle des graphic-novels (et des mangas) mais dont le format respectait celui des comics. Ce n'est certes pas le scénario de l'année (pas de panique, les méchants seront vaincus) mais le charme de City of Spies provient surtout des délicieux aller-retours que nous font faire les auteurs entre d'une part la ligne claire (utilisée pour la partie réaliste du récit) et d'autre part les comics de l'âge d'or (pour la partie imaginée par la jeune héroïne), entre les aventures de Jennifer Jones et les exploits de Superman ou de Batman et Robin.

Quoi qu'il en soit, la preuve est désormais faite que Tintin est bien arrivé en Amérique.

mardi 17 août 2010

Complètement timbré


Tante Giulia m'écrit une gentille carte postale d'Italie (elle est bien arrivée et il fait un temps de rêve).

illustration : Gaetano Ieluzzo
d'après Benito Jacovitti et Carlo Collodi, non crédités.
Stronzo, la poste italienne !

Comme sa culture-BD, pardon, "-fumetti" s'arrête aux Sturmtruppen de Bonvi, je me demande bien par quel miracle ce petit Pinocchio a atterri dans ma boîte aux lettres...

L'original, par Jacovitti

Ça me rappelle que BD Zoom avait posté un passionnant article à l'occasion de la superbe adaptation du bouquin de Jacovitti par Les Rêveurs.

Sinon, Tante Giulia est retournée au musée de Tarquinia et au super restaurant de Todi (celui avec les bières ???)
Des fois, elle joue aussi un peu au ping-pong pour faire plaisir à Tonton Michel.

lundi 16 août 2010

Glop-Glop Big Jim !

J'en entends d'ici qui rigolent en douce : "Ted Benoit ?* N'importe quoi ! Il est tombé sur la tête ou quoi ce pauvre Totoche ? Pourquoi pas Chaland, tant qu'on y est ?".

Ben justement, puisqu'on y est... Alors que je continuais à fouiner dans ce carton, j'ai bien cru que j'allais m'étouffer en tombant sur ces deux autres pages de réclame contenues dans les n°710 et 712 du Nouveau Pif (novembre 1982) :



Kof ! Kof ! Kof ! Ce trait, ces mains, ces rochers, ces couleurs... Saperlipopette ! Se pourrait-il que ???

Mesdames, mesdemoiselles et messieurs, veuillez vous découvrir, car après vérification dans le listing de l'ouvrage Chaland et les Publicitaires (où elle ne sont pas reproduites et dont par ailleurs le coût dissuasif aurait pu faire espérer un minimum de correction orthographique), nous sommes en mesure d'affirmer que oui, ces deux illustrations sont bien de la main du grand Yves Chaland.

Une minute de silence (Ha ! Ha ! Ça rigole moins, déjà).

Chaland et les Publicitaires,
2000,
éditions Champaka,
67 € . Kof ! Kof ! Kof !

dimanche 15 août 2010

Big Jim et le Maître du Rayon


Le Nouveau Pif, n°690, p.25
juillet 1982
éditions Vaillant*

Je ne sais plus ce que j'étais allé chercher dans ce carton de Pif Gadget mais dans ce n°690 du mois de juillet 1982 -dont l'intérêt réside essentiellement pour les pages du Popeye de Bud Sagendorf qu'il contient- je suis tombé sur une des deux réclames pour les mannequins Big Jim de la marque Mattel qu'Hectorvadair avait déjà montrées sur son blog.
D'après Hector, cette illustration serait peut-être due à Didier Savard. Personnellement, son traitement me ferait plutôt pencher pour du Ted Benoit. Je n'en suis néanmoins pas certain, bien d'autres dessinateurs ayant dû œuvrer au studio Jacobs, comme en témoigne par exemple le couvercle de cette boîte de jeu de société découvert chez un brocanteur ce week-end.



Dominique Ehrhard, d'après E.P. Jacobs
éditions Nathan

Alors, qui a raison : Hector, moi, ou aucun de nous deux ?

En tous les cas, une chose est sûre : le pardessus de Big Jim est bel et bien celui du Professeur Mortimer !


(*le gag d'Arthur le Fantôme est bien évidemment de Jean Cézard)

(à suivre...)

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Une galerie de dessins de Savard :
http://www.delartsurlaplanche.com/auteur.php?id_auteur=3

jeudi 12 août 2010

L'École des Fans


Que fait notre sympathique confrère Raymond lorsqu'il ne nous fait pas partager ses lectures ? Eh bien figurez-vous que pour se changer les idées, ce good old chap n'a rien trouvé de mieux à faire que d'animer le forum Alix, Lefranc, Jhen et les autres, dédié -comme son nom l'indique- à l'œuvre du maître de la BD historique que fut Jacques Martin.


Pensant tomber sur une secte poussiéreuse uniquement fréquentée par une bande de vieux collectionneurs barbus et cacochymes nostalgiques du journal Tintin, se prosternant en psalmodiant devant le buste de l'ancien collaborateur d'Hergé, je me suis introduit à mes risques et périls sur ce forum.

Masqué par une cagoule dérobée à un type que je venais d'assommer, j'y découvris avec stupeur que ce bougre d'Helvète profitait en fait de son aura sur ses pensionnaires pour leur faire aborder en douce tout un tas de sujets divers et variés sur le Neuvième Art. Par Kih-Oskh !
La bande dessinée historique et les classiques y étaient évidemment traités, mais on y parlait également de différents auteurs venus d'horizons tout aussi variés.
Sacré Raymond !
Comme au bon vieux temps, le maître de cérémonie continuait de nous faire partager, au coin de sa cheminée, ses lectures les plus récentes.
Mais ce fut surtout sa rétrospective consacrée à l'histoire des fanzines et des revues d'étude de la bande dessinée (tiens, en voilà une idée d'exposition qu'elle serait bonne !), entamée depuis quelques mois, qui me laissa sans voix.


Certes, certaines notices (Le Point de Vue d'Henri Filippini, Le Cri du Margouillat, Le Margouillat, Le Journal des Amis de Freddy, Comics 130, Cochon Dingue, L'Inédit, Tsunami, Épyderm'...) paraissent (curieusement) un peu moins bien torchées, mais l'ensemble demeure passionnant.


Et puis y en a aussi des pas barbus.

mardi 10 août 2010

T'as l'bonjour du jeune Albert


Deeeemandez le Jidéadéeffe ! Deeeemandez le Jidéadéeffe !
Au programme : Frank Le Gall, Jacques Terpant, Pierre Tranchand (Baston (!) und Zakusky), l'illustrateur canadien Paul Rivoche...
Sans oublier, l'exceptionnel, le phénoménal, l'inoubliable -j'ai nommé mesdames, mesdemoiselles et messieurs- : Yves Chaland, bien sûr !
Let op ! Plus que quelques numéros disponibles : on se dépêche, mesdames, mesdemoiselles et messieurs !
Deeeemandez Le Jidéadéeffe !

samedi 7 août 2010

Heidi (Haïda ?)


Heidi e altri flash
Corrado Mastantuono
Coniglio editore, 2008


La parution chez l'éditeur Vittorio Pavesio d'un Art of Corrado Mastantuono -déjà évoquée sur le site BD Zoom- me donne enfin l'occasion de torcher une notule sur Heidi e altri Flash, un précédent recueil de dessins de ce dessinateur italien, que Coniglio editore (à qui l'on doit entre autres les revues ANIMALs et Touch) a eu la gentillesse d'envoyer à notre rédaction il y a quelques mois.

Comme nous l'avions rappelé il y a quelques temps, Corrado Mastantuono -essentiellement connu en France pour ses histoires de Mickey et la trilogie réaliste Elias le Maudit écrite par Sylviane Corgiat- est (comme Danier) un de ces "dessinateurs-caméléons", capable de s'adapter aux styles les plus divers, dont nous raffolons au Plan B(d).

Forcément, avec ses influences variées, multiples et internationales à faire dresser les cheveux sur n'importe quelle tête normalement constituée de l'Hydre de L'Association, Mastantuono est un un Plan B(d) à lui tout seul !
Ainsi, parmi les modèles qu'il revendique ouvertement sur son site, je me suis à relever non seulement les noms de quelques-uns de ses compatriotes "à gros nez" comme Giorgio Cavazzano, Giovan Battista Carpi, Romano Scarpa, Silver (Lupo Alberto) et Benito Jacovitti, mais également ceux d'auteurs réalistes tels Magnus, Ivo Milazzo (Ken Parker), Milo Manara, Andrea Pazienza ou encore Sergio Toppi.
Les Franco-Belges sont bien sûr représentés par André Franquin, Albert Uderzo et Jean Giraud/Mœbius mais également par des artistes auxquels je n'aurais pas forcément pensé comme Nicolas De Crécy ou Jean-Jacques Sempé.
Côté Espagne, on n'est pas étonné de retrouver Jordi Bernet mais Mastantuono n'oublie pas non plus Alfonso Font, José Ortiz ni Victor de la Fuente (récemment disparu).
Il cite enfin plusieurs auteurs sud-américains tels Quino, Carlos Nine, Alberto Breccia, Domingo Mandrafina ainsi que l'Étasunien John Romita Sr.

Disponible depuis 2008 et préfacé par le scénariste Tito Faraci (co-scénariste, avec Francesco Artibani, de l'excellent épisode Mickey et le Fleuve du Temps), Heidi e altri Flash (injustement oublié dans le billet de BD Zoom) est donc (Donald ?) un petit livre -au format comics-, broché, qui complètera sans redonder la lecture de l'Art of précédemment cité.
Le recueil de Coniglio editore permettra effectivement d'apprécier, sur un peu moins de cent pages et au travers d'une sélection, aussi bien en noir et blanc qu'en couleurs (à priori directes), d'illustrations, de strips, de courtes bandes et de cartoons réalisés pour le quotidien L'Unione Sarda, les styles humoristique et semi-réaliste adoptés par Mastantuono après qu'il eut finit de digérer toutes ces influences et quand celui-ci, ne travaillant ni pour Disney, ni pour Bonelli, peut enfin se lâcher !


The Art of Corrado Mastantuono
Corrado Mastantuono
Vittorio Pavesio, 2010


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Bonus :
Le saviez-vous ?
Bien avant la fondation du studio Ghibli, Isao Takahata et Hayao Miyazaki firent leurs premières armes sur la série animée Heidi !

mercredi 4 août 2010

Schtroumpf & Reschtroumpf


Petite consolation pour les lecteurs parisiens du Plan B(d) qui ne partent pas en vacances cet été : les veinards ont pu découvrir ces jours derniers sur les murs de la capitale quatre affiches acidulées réalisées par Mix & Remix pour le festival Paris Quartier d'Été (qui s'enorgueillit de "rechercher avant tout la"... "mixité", je ne l'invente pas, c'est écrit dans l'édito ! ).






Le petit journal édité à l'occasion par la Mairie de Paris reprend ces quatre illustrations à sa une et contient par ailleurs une dizaine de dessins inédits de notre cartooniste suisse préféré. Parmi ceux-ci, je ne peux m'empêcher de vous présenter cette bien jolie Schtroumpfette !

Mix & Remix
in Paris Quartier d'Été,
2010

dimanche 1 août 2010

Les Lectures de coach Raymond

Plus qu'un an à attendre pour espérer pouvoir enfin lire La Taupe de Botagogo qui devrait clôturer l'"énorme" trilogie footballistique pré-Bosmanienne entamée il y a exactement trente ans (!) par Malo Louarn dans les pages de Spirou, avec d'abord La Vedette, puis Le Canonnier de Vodkagrad, auto-édités en albums en 1982.

En parlant de taupe et dans le même esprit, je vous propose pour patienter de découvrir ce sidérant manuscrit dont auquel que ça m'étonnerait pas que la présence sur la toile serait dûe à celle de Knysna.


La Vedette et Le Canonnier de Vodkagrad sont déjà de nouveau disponibles, recolorisés, chez l'éditeur breton P'tit Louis.


Un blogueur orléanais, passionné de football, a également parlé de cette série sur son excellent blog.
Enfin, un intéressant et récent entretien audio avec Malo Louarn est disponible sur le blog Temps de Livres.