mardi 30 juin 2009

Mise en boîte

Je sens que c'est le moment où jamais de dépoussiérer ce dessin d'actualité du cartooniste étasunien Steve Sack (probablement daté de 1992), retrouvé récemment dans mes archives.


À part ça, j'ai encore été dilapider mes économies ce week-end...
J'ai ainsi pu me rendre compte que Marion Montaigne ne respectait vraiment rien,

La vie des très bêtes (Bayard BD, 2008)

et que Clément Oubrerie et Marguerite Abouet, les auteurs d'Aya de Yopougon avaient bien senti venir le coup.


Moins opportuniste que nous, Mme Totoche ne m'a pas autorisé à demander un portrait de Michael d'Innocent à Clément. Dommage pour eBay.


NB : je précise qu'il ne s'agit pas d'un portrait de Mme T., mais bien de Simone Sissoko, la maman de Moussa.

dimanche 28 juin 2009

Quinternautes


Ceux qui ont eu l'occasion d'avoir un jour entre les mains un exemplaire des "Andanzas de Patoruzú", le cacique tehuelche créé en 1931 (en fait, il apparait dès 1928 sous un autre nom) par Dante Quinterno, le "Disney argentin", n'ont certainement pas pu s'empêcher de faire, comme moi, le rapprochement avec un autre indien, celui imaginé à l'origine pour le public étasunien par René Goscinny et Albert Uderzo : Oumpah-Pah le Peau-Rouge (le puma est son totem).


Cette hypothèse ne me parait pas absurde, surtout quand on sait que Goscinny passa son enfance à Buenos Aires, et qu'il est plus que probable qu'il y ait lu les historietas de Dante Quinterno alors qu'il était en culottes courtes et commençait déjà à écrire et dessiner pour Quartier Latin, le journal du lycée français où il était scolarisé.

Comment Patoruzú est tombé dans la marmite ?

Certains, à l'autre bout du monde, voient même des influences directes de Patoruzú -qui est à l'Argentine ce que Condorito est au Chili- sur notre Astérix national (que divers partis politiques ont d'ailleurs plusieurs fois essayé de "récupérer", le dernier en date à souiller la mémoire du "juif laïc" -dixit Pascal Ory- qu'était Goscinny étant le désormais presque liquide Jean-Marie Le Pen).


Que penser alors de Patoruzito, le petit indien de la revue éponyme créée en 1945 par Quinterno pour contrer le magazine Rico Tipo de Guillermo Divito, contant l'enfance de Patoruzú ?


La ressemblance avec Hiawatha, imaginé par les studios Disney en 1938, dont je lisais les aventures dans Mickey poche quand j'étais môme, me parait plus que suspecte !
On sait que Quinterno voyagea aux États-Unis en 1934 afin d'entrer en contact avec Walt Disney, mais j'ignore s'il participa de près ou de loin à la réalisation de certains dessins animés ou s'il se contenta de visiter les studios.

Ton heure viendra, ignoble Mahmoud !

Ce qui est sûr, c'est qu'on ne pourra pas ôter à Mirco Repetto -le scénariste- et -Tulio Lovato-, le dessinateur de Patoruzito le mérite d'avoir été largement en avance sur les Bébés Disney, sur l'enfance d'Astérix et Obélix, et même sur La Jeunesse de Blueberry !



Bijou d'animation :

vendredi 26 juin 2009

"Qui est gros ?"

("Who's fat ?")
C'était avant le "politiquement correct". Weird Al Yankovic nous faisait mourir de rire.
Aujourd'hui, on dirait "Énorme" !




"Eat it" est peut-être encore plus réussi.




Voilà. Sinon, ce soir j'ai repris deux fois des nouilles.

jeudi 25 juin 2009

Itomi et les chasseurs de nazis

D'après Itomi Bhaa, la couverture du trente-quatrième épisode du comic book The Boys, écrit par Garth Ennis, serait -je cite- "un curieux hommage de Darick Robertson au premier numéro de Superman All Star de Frank Quitely et Grant Morrison".


N'importe quoi...
Le pauvre, on voit bien qu'il n'y connait rien : il s'agit en fait bien évidemment d'un pastiche éhonté du Groom Vert-de-Gris, le Spirou d'Olivier Schwartz et Yann, comme le prouve ce document, gentiment envoyé par la rédaction d'ExpressBD.com.


Merci, Pr Totoche.

mercredi 24 juin 2009

Les soixante-douze vues de la Tour Eiffel


Quel que soit leur domaine de prédilection, j'ai une admiration toute particulière pour les artistes autodidactes comme Henri Rivière (1864-1951), qui finit, après avoir redécouvert leur technique, par égaler voire dépasser ses maîtres japonais, les xylographes Hokusaï et Hiroshige.
Bien qu'il fut passionné de dessin, la mère d'Henri Rivière, qui souhaitait le voir faire carrière dans le commerce, ne lui permit pas de suivre une formation artistique.
C'est grâce à son ami d'enfance, Paul Signac, et à son beau-père qu'il finit pourtant par fréquenter, en compagnie de Charles Léandre, l'atelier du peintre montmartrois Émile Bin en 1880.
Fréquentant le cabaret Le Chat Noir de Rodolphe Salis, il finit par devenir secrétaire de rédaction de la revue éponyme, ce qui lui permit d'y côtoyer ses illustrateurs. Sympathisant en particulier avec Théophile Alexandre Steinlen, il y publia ses premiers dessins avant de réaliser, toujours pour le cabaret, un théâtre d'ombres qui remporta un vif succès.

L'exposition de la BnF (Henri Rivière - Entre Impressionnisme et Japonisme) qui a lieu jusqu'au 19 juillet devrait ravir les amateurs de "ligne claire", qu'Henri Rivière a certainement héritée des deux nippons. Il est d'ailleurs amusant de comparer leurs cadrages, leur manière de traiter de la pluie, des effets de brume, de dessiner les barques de pêcheurs...


Quant aux auteurs de Bande Dessinée, c'est probablement André Juillard qui me semble avoir été le plus nettement influencé par Rivière. Non pas le Juillard de Masquerouge ou des Sept Vies de L'Épervier, mais plutôt le Juillard plus âgé, celui de Blake et Mortimer, du Cahier Bleu ou des Voyages de Léna.

Loin de s'en cacher, Juillard explique clairement dans "ses" Trente-six vues de la Tour Eiffel comment il fut impressionné par l'œuvre de Rivière qu'il découvrit sur le tard, au point de décider de lui rendre hommage : les Trente-six vues de la Tour Eiffel originales consistent en effet en un ensemble de xylographies en cinq couleurs réalisé par Rivière en 1891. Il s'agissait déjà à l'époque d'un hommage aux Trente-six vues du Mont Fuji d'Hokusaï ! Elles ne sont hélas pas toutes exposées à la BnF mais, heureux hasard du calendrier, vous pourrez néanmoins les voir en intégralité à l'exposition Gustave Eiffel, le Magicien du Fer, qui se tient à l'Hôtel de ville de Paris jusqu'au 29 août.


Il va de soit qu'on ne sera pas obligé d'aborder cette exposition uniquement sous l'angle de la "ligne claire". La beauté des couleurs m'a également émerveillé ; bien qu'ayant compris le principe de la gravure sur bois, je reste hébété devant le résultat : pour le trait, ça va, je pige à peu près, mais mon cerveau refuse toujours d'intégrer comment Rivière obtenait ces somptueux dégradés, ces cieux, ces brumes, ces lumières crépusculaires ?
Sabre de bois, si toutes les BD pouvaient être "colorisées" de la sorte !

Pour en savoir plus :
Le site "officiel" d'Henri Rivière
Le billet de Li-An sur Henri Rivière
Les liens russes du billet de Li-An (je ne vais pas m'emmerder non plus) sur Henri Rivière :
http://real-funny-lady.livejournal.com/1017816.html
http://real-funny-lady.livejournal.com/1018335.html

mardi 23 juin 2009

Franka : 17, 16, 15, 14...

Bon, c'est fois-ci c'est certain, plus de doute, rien à craindre, la source est sûre : mon informateur belge m'annonce que les premiers épisodes de Franka devraient sortir à la rentrée chez BD Must, soit un an après la date jadis annoncée sur son site par Henk Kuijpers (son impatience est toute pardonnée).
Le compte à rebours est lancé.
À moins que ... ?

Pour patienter, je vous propose en apéritif les couvertures hollandaises des quatre épisodes qui devraient paraitre en premier. Si comme à son habitude, Henk Kuijpers en crée de nouvelles pour l'édition francophone, celles-ci devraient rester inédites de par chez nous.




À partir du tome 16 (que je ne possède -comme n'auront pas manqué de noter les plus fins linguistes parmi vous- qu'en version danoise), les aventures de Franka qui paraissaient auparavant en Hollande sous le label Big Balloon (sans commentaire...) sont auto-éditées par les éditions... Franka !


Même les Danois y ont droit, on va bien finir par y arriver un jour. Allez, on y croit.

dimanche 21 juin 2009

Calder : la Ligne Claire en 3D

Joséphine Baker

Jusqu'à cette visite au Centre Pompidou le mois dernier, je ne connaissais d'Alexander Calder (1898-1976) que les fameuses sculptures abstraites pour lesquelles il est universellement connu. Je n'avais même jusqu'alors aperçu sa bobine que dans les aventures d'Odilon Verjus, ce qui m'avait néanmoins permis d'apprendre que l'artiste étasunien avait, à la fin des années folles, vécu à Paris où il avait rencontré Joséphine Baker.

"Adolf",
("Les Exploits d'Odilon Verjus - T.3"),
Laurent Verron/Yann,
Le Lombard, 1999

J'ignorais par contre que cet ingénieur de formation qui, avant de traverser l'Atlantique, fabriquait déjà des jouets faits de bric et de broc et préférait bricoler ses propres ustensiles (grille-pain, passoire...) plutôt que de les acheter, avait auparavant exercé ses talents comme caricaturiste et dessinateur animalier dans les journaux étasuniens. En 1926, il avait même rédigé un "manuel" illustré, insistant sur la difficile nécessité d'arriver à retranscrire toute la dynamique du mouvement dans une image fixe, par définition immobile et en "2D".

"Animal sketching",
Alexander Calder,
Dilecta, 2009 (fac-similé de l'édition de 1926)


"Kiki de Montparnasse"
Catel / José-Louis Bocquet,
Casterman, 2007

C'est donc assez logiquement, qu'arrivé à Montmartre, il se mit à créer des sculptures à base de fil de fer, tout d'abord animalières, de plus en plus élaborées jusqu'à la réalisation de son fameux Cirque, (qui n'a rien à envier à ceux de Mafate ou de Gavarnie) avant de se lancer dans la réalisation de portraits de personnalités de l'époque comme Fernand Léger, Man Ray, Joan Miró, Joséphine Baker ou encore Kiki de Montparnasse, ce qui lui vaudra le surnom de "Daumier du fil de fer" avant qu'il ne passe à l'abstraction.



Je ne peux malheureusement, faute de documents personnels, que montrer ici quelques images piteusement fauchées sur la toile* (il faut décidément que je me décide à acheter un photophone) pour vous donner envie d'aller voir cette formidable exposition, et c'est un amateur de dessin et non de sculpture et encore moins d'art abstrait (mais les "habitués" l'avaient déjà compris) qui l'écrit !


Miró

Kiki

Léger

Il faut aller tourner autour de ces merveilleux "dessins en trois dimensions" pour en apprécier tout leur saveur. Il faut aller les voir s'animer lentement, tourner avec grâce autour du fin câble qui les maintient suspendus en l'air. Il faut aller les voir prendre vie grâce à leur ombre changeante portée sur les parois des salles d'exposition.
La caricature est déjà un art difficile, mais présentement elle est en trois, et même en quatre dimensions, puisque la perception qu'on en a évolue au fil du temps.
Je dirais même plus, ces célébrités ainsi "immortalisées" me sont effectivement apparues comme toujours vivantes.
C'est dire l'immense talent d'Alexander Calder.

En piste :



(* les plus curieux pourront trouver d'autres exemples, notamment sur le site de la Fondation Calder)

mardi 16 juin 2009

Métro, c'est trop.

"Balek !"

Admirateur de Robert Crumb et d'Hugo Pratt, le dessinateur égyptien Magdy El-Shafee, marqué lors de ses études en France par la liberté de ton de la presse satirique (il cite Charlie-Hebdo et Hara-Kiri), ainsi que son éditeur Mohammed El-Sharquawee ont été arrêtés en avril 2008, en même temps que leur livre a été censuré deux mois après sa parution, tous les exemplaires parus ayant préalablement été confisqués par la police. Le blogue d'El-Shafee a bien entendu été fermé et il est toujours impossible d'entrer en contact avec lui via son site.


Leur très grand crime :
- avoir osé réaliser, avec les conseils avisés de Golo, le premier roman graphique du pays, "Métro", se déroulant au Caire et mettant en scène ses habitants,
- avoir pensé qu'une bande dessinée n'était pas destinée uniquement qu'à un public enfantin, et qu'on pouvait publier autre chose que les aventures traduites de Boule et Bill, Super Dingo ou des Pokemon, (un point commun inattendu avec ces derniers : la BD arabe se lit bien évidemment... de droite à gauche !)
- avoir tenté, par ce médium, de s'adresser à des adultes comme tels, avoir essayé de leur faire prendre conscience de leur situation,
- avoir imaginé une BD noire utilisant le langage de la rue, parlant de politique, de corruption, de censure, de sexe, de flingues et de filles même pas voilées...


Bien entendu, je n'ai pu lire que les quelques pages de Métro traduites en anglais sur la toile (j'ai bien missionné, avec peu d'espoir cependant, un agent sur place afin d'essayer de choper un exemplaire de ce collector) et je ne reprends ici que des informations déjà rapportées par la presse écrite et radiophonique (RFI, Courrier International...), ainsi que par plusieurs sites internet (AfNews, Neuvième art, Culture et politique arabes, Afrik...).
Je pensais qu'il n'était néanmoins peut-être pas inutile de relayer cette information, de la terrasse de l'immeuble Yacoubian au blogue du plus bas étage qui soit.
Par Horus, non mais sans blague !

dimanche 14 juin 2009

Filière nantaise



Piqué sur le blogue de Mr Wood, ce joli clip réalisé par César Chevalier et Édouard Gibbes pour le troisième album de la sale gosse chanteuse nantaise qui monte, Thérèse (celle qui chante que "Milou le petit chien n'a jamais rien dit à Tintin", que "Titeuf rêve de devenir keuf" et "qu'au village, la Schtroupfette, tout le monde se l'est faite").
Les dessins sont de Clémence Bourdaud, Ivan Portier et Édouard Gibbes.

samedi 13 juin 2009

"♫ ... Mais fan jusqu'au beau dessin...♬"


(supplément-pirate au billet du 12 juin du Blog de Li-An)

En 1987, mon âge d'or spiroutien à moi était terminé depuis un moment : Yann et Conrad avait été virés en 1982 et le Spirou de Chaland non retenu la même année, celui de Tome et Janry confondait désormais grand guignol et aventure humoristique.

Les si belles unes pour lesquelles les dessinateurs donnaient autrefois le meilleur d'eux-mêmes n'étaient plus que de banals agrandissements quand il ne s'agissait pas d'immondes montages (ne parlons même pas des animations de couvertures jadis animées par Franquin, Roba ou -encore- Tome et Janry...), à présent simplement remplacées par un logo à gerber.

Le génial Flagada avait fini par subir le même sort que le dodo mauricen et avait été remplacé par des Motards (ancêtres du Joe Bar Team), l'humour de Degotte m'étant subitement et inexplicablement devenu étranger.
Moi qui n'était pas fan des séries réalistes, j'étais servi avec des Timour d'un Sirius probablement gâteux (?), un Cristal de Maric et Marcello qui ne confirmait pas les espoirs que j'avais mis en lui ; même le Kogaratsu de Michetz et Bosse était devenu illisible, la faute à des couleurs dégueulasses.
Gaston Lagaffe
avait bien tenté un retour à doses homéopathiques fin 1986, mais donnait l'impression d'être sous neuroleptiques...

Bref, je filais un mauvais coton et décidai, le cœur gros, d'arrêter de dépenser 7F50 chaque mercredi.

C'est donc contre toute attente, sous la mandature de Philippe Vandooren, alors que les expériences du précédent rédac'chef fou Alain De Kuyssche n'étaient plus qu'un lointain souvenir, que j'appris à la radio la parution, ce 5 mai, du Journal de... Gaston ! Je me ruai au kiosque à journaux le plus proche.

Ce numéro spécial était censé fêter, à quelques semaines près, les trente ans du plus célèbre des "héros sans emploi" de la bande dessinée franco-belge (les anglo-saxons ont Andy Capp), apparu -comme chacun le sait- dans le n°985 du beau journal de Spirou le 28 février 1957.

Contrairement aux précédents "suppléments historiques" du magazine -Mini-récits, Classiques Dupuis (reprenant les Héroïc-Albums) et autres Trombone illustré- habituellement imprimés en petit format et agrafés au centre du magazine, le Journal de Gaston fut édité au format tabloïd (38 x 27 cm), et c'est le n°2560 de Spirou lui-même qui, une fois n'est pas coutume, avait été inséré au milieu de ces vingt-quatre pages hors-série (vendu 20 F tout de même!).


Ce qui était censé être un O.B.D.N.I. se révéla être finalement très décevant à la lecture, n'étant principalement constitué que d'un rédactionnel soporifique illustré par des images découpées à droite et à gauche dans les albums de Gaston Lagaffe, deux (!) demi-pages de bandes dessinées signées Deliège et Pévé et quelques illustrations -tout de même- de Tome & Janry, Bercovici, Degotte, Hausman et Jidéhem. Le gag inédit de Franquin était rendu illisible, bêtement recouvert par un sandwich que Lagaffe avait oublié sur la photocopieuse, gag ultime (rires enregistrés).

En raison de son format atypique, ce supplément ne put être intégré dans les fameuse reliures cartonnées du magazine, ce qui explique sans doute pourquoi il n'est aujourd'hui connu que par les spéculateurs et les collectionneurs border-line.
Il contenait tout de même deux pépites :

- la première était signée Tome & Janry (encore eux) qui animèrent pour l'occasion quelques-uns des personnages secondaires du monde de Gaston, démontrant tous leurs talents de gag-men qu'ils allaient ultérieurement user (jusqu'à la corde) avec le Petit Spirou.





- la seconde pépite (oubliée même par BD Oubliées.com qui l'attribue à Franquin !) fut l'œuvre de Luc Warnant, le trop bref dessinateur de Timothée Octave Wang et de Soda, qui lui, eut l'excellente idée de rappeler Freddy-les-doigts-de-fée à notre souvenir.
On sait que Warnant avait refusé une proposition de collaboration faite par Franquin lui-même et que (d'après Yann) Franquin aurait même émis le souhait qu'il reprenne Gaston Lagaffe. Toujours est-il que Warnant décida du jour au lendemain, au beau milieu du troisième épisode des aventures de Soda (l'affaire du vrai-faux pasteur), d'abandonner la Bande Dessinée pour la 3D.
Pour moi, Warnant ne fut pas un simple "suiveur", mais bien un digne héritier de Franquin, au même titre que Conrad, Roba, Tillieux ou Chaland. Mais on va encore me traiter de nostalgique. Je vous laisse savourer.

"Freddy-les-doigts-de-fée"
par Luc Warnant
in Le Journal de Gaston,
supplément au magazine Spirou n°2560 du 5 mai 1987
éditions Dupuis.
(en ce qui concerne le trou, Gaston n'y est pour rien !)

(Merci à Julien qui m'a signalé une passionnante interview de Warnant chez Brussels BD Tour)

lundi 8 juin 2009

Le testament de M. Pompe


Vous vous souvenez de La Baïonnette, cet hebdomadaire satirique illustré, publié de 1915 à 1920 ?
Je me suis régalé en visitant le site consacré à cette revue que je vous avais indiqué tantôt, le parcourant de fond en comble, découvrant ou redécouvrant tous ces dessinateurs, plus ou moins connus, voire tombés aux oubliettes un quart de siècle après la naissance des premiers magazines photographiques.
Et puis, dans le n° 244 du 11 mars 1920, un des derniers parus, le dessin d'un certain Pierre Lissac, connu entre autres pour ses illustrations érotiques réalisées en 1932 pour Les Chansons de Bilitis de Pierre Louÿs, m'a interloqué.


Mille sabords ! Où avais-je déjà vu semblable image ? Cela ne vous rappelle donc rien ?
Cherchez bien.
Cette image a travaillé ma mémoire visuelle pendant des semaines.

Et puis, profitant lâchement de la Fête des Mères, j'ai fini par aller récupérer chez Grand-mère Totoche LE fameux album contenant cette case mythique (au moins pour moi).

Hergé
"L'affaire Tournesol"
éditions Casterman

1956









Certes, il ne doit pas y avoir trente-six manières de représenter en respectant sa lisibilité une telle scène (on retrouve en particulier dans les deux cas le trajet de l'automobile inscrit dans la diagonale haut-gauche/bas-droite, préconisée dans tout bon manuel de BD qui se respecte).
Pourtant, bien qu'on ne puisse évidemment pas parler de pompe ici, je trouve la ressemblance troublante.
Je suis bien conscient que ma myopie paranoïaque me joue certainement encore un tour, mais je ne puis m'empêcher de me demander si Georges, Bob ou Jacques eurent pu avoir un jour ce magazine entre les mains.

Bon, comme dirait le gendarme au bas de la page 38 : "Euh... Je ... Hem... C'est bon pour une fois..." !
Circulez.

Un autre exemple de source d'inspiration possible ici.