dimanche 28 septembre 2008

Bons baisers de Solliès


De passage dans le Var cet été, j'ai eu l'occasion de me rendre pour la première fois au festival de Solliès-Ville dont c'était la vingtième édition, et pour lequel une assez importante campagne de publicité nationale avait, semble t-il, été organisée (affiches jusque dans la capitale, publicités dans divers magazines tels Case Mate, Spirou, Télérama ...).
Il faut dire que la liste des auteurs invités était particulièrement alléchante, comme vous pouvez le constater par vous-même sur ces photos :

Lewis Trondheim, Emmanuel Lepage et Charles Berberian (de gauche à droite)

Juanjo Guarnido

Frank LeGall

Benoît Peeters et François Schuiten

Jacques Tardi

Éric Maltaite, Stéphane Colman et Batem

Jacques de Loustal

Gradimir Smudja et François Boucq (de dos)

Pierre Alary et Tony Sandoval

Etc, etc ...
Un bien beau festival sur le papier, donc. Mais quand on souhaite organiser un évènement d'une telle ampleur, a fortiori avec un tel battage médiatique, il conviendrait de s'en donner les moyens, ou d'avoir un minimum d'imagination. Suffit-il d'aménager un campement de dessinateurs et de libraires d'occasion pour réussir un "festival", même si l'entrée en est gratuite ?

De l'absence de parking ou même de navette, au parcage du bétail de lecteurs sur la grand-place alors que les placettes ombragées ne manquent pas dans le village, en passant par l'installation de certains auteurs en plein cagnard (vous avez déjà vu un Margerin tout rouge ?) et l'intérêt plus que limité de certaines expositions, l'organisation m'a parue un tantinet légère ...
Pas même un carton correctement accroché pour voir le nom de l'auteur (quand il était présent) !
Ne parlons pas des admirateurs tout juste bons à (j'hésitais à écrire "assez abrutis pour") attendre devant une chaise vide et derrière des files de sac à dos sans personne pour les renseigner sur l'éventuelle venue des auteurs annoncés ("Oui, oui, achetez le livre, il va bien finir par arriver" ... ) !
C'est nouveau : à Solliès, seuls celles ou ceux qui ne tombent pas victimes d'insolation (et j'en ai vu !) et qui auront posé leur sac dans la file dès la veille auront dorénavant droit à une dédicace !
Ils n'y a donc pas de plan Vigipirate à Solliès ? Certains organisateurs, comme à Amiens, arrivent pourtant très bien à bannir cette pratique stupide. J'avoue que l'envie m'a démangé plus d'une fois de repartir avec un de ces sacs paraissant particulièrement bien garni !
Après une "charte des dédicaces", à quand une charte du public ?

Et que dire de cette pauvre feuille de papier A4 où il était écrit au feutre "Hommage à Carlos Meglia", accompagnant deux ou trois livres (à vendre) de l'auteur argentin invité et malheureusement disparu quelques jours plus tôt ? Quel vibrant hommage ...


Ah oui, au fait : le Prix spécial 20e anniversaire a été remis à ... Marcel Marlier, pour l'ensemble de son œuvre ... Il paraîtrait que même Lewis Trondheim n'en soit pas revenu ! Je n'ai absolument rien contre le célèbre auteur de Martine, mais elle est où la BD, là ?


Devant un tel mépris du public, le Carton rouge aux organisateurs me semble amplement mérité.

Et par dessus le marché, pas l'ombre d'une figue !

La connerie ayant tout de même des limites, et n'ayant pas envie d'attraper une insolation (même gratuite), je mis les bouts, jurant mais un peu tard qu'on ne m'y prendrait plus. (Après tout, le spectacle de quelques flamants roses à la presqu'île de Giens valaient bien une dédicace de Berberian, non ?)

vendredi 26 septembre 2008

La vie en gris

Clique-----> Engine <-----Clique

Bon, j'y ai passé des heures, mais j'ai fini par le retrouver.

Engine est le petit spot publicitaire kawaïokitsch délicieusement rétro à la Caro/Jeunet pour lequel j'ai craqué lors de ma récente visite de l'exposition "L'affiche 100% Finlande 1907-2007" au Musée de la Publicité (...), situé aux Arts Déco.
Si j'ai bien compris (pas évident, le finnois), ce court métrage, réalisé par Kari Juusonen (c'est un homme) de l'agence (?) B-Rappu (escalier B) pour la boîte de production (?) Motel Royal, a été primé en 2007 par Grafia, le syndicat des professionnels finlandais du design graphique, qui organise également la triennale de l’illustration de Mikkeli, ainsi que la biennale de l’affiche de Lahti.

Zut ! J'ai l'impression que le clip ne se lance pas à tous les coups (est-il bridé ?). Si c'est le cas, vous pouvez quand-même le visionner en allant sur le site B-Rappu (Cliquez sur la porte d'entrée, puis sur "Juusonen", puis sur l'icône "Peura" (cerf))

mercredi 24 septembre 2008

Havank je ne me fâche...


Qu'est-ce que j'apprends ?
Danier
a dessiné un épisode de Spirou sur scénario de Yann ? ?
Et ce serait paru dans le n°4 de CaseMate ? ? ?
Et on ne me dit rien ? ? ? ?
Non mais il faut vraiment que je m'occupe de tout ici, on ne peut vraiment compter sur personne ...

Heureusement que je suis allé traîner un peu sur BD Zoom où un billet instructif consacré à Danier nous apprend par ailleurs la sortie, en Hollande, du deuxième tome des enquêtes de Havank.
Au programme : nazis, uranium et calanques ... Je ne sais pas s'il est question d'hommes-bulles, de sous-marin jaune ou de retour de la Murène ! ... À suivre.
Il parait que "certains" traiteraient même Danier de "dessinateur-caméléon" ... Vraiment, on lit n'importe quoi sur la blogosphère ...
On y apprend également que CaseMate ne serait pas mort, contrairement à ce qu'annonçait certain site d'information-BD ...

mardi 23 septembre 2008

Cinquantième parallèle

Corée, 1951.
Le petit Manuk, dont c'est l'anniversaire aujourd'hui, joue à la guerre dans les rues de son village et rêve de la vie au front, où son père a été envoyé.
De retour à la maison, il découvre un étrange paquet. Celui-ci va transformer sa vie.



Cet émouvant court métrage anti militariste en 3D est le premier réalisé, en 2004, par Sejong Park, un Coréen émigré en Australie en 1999 à l'âge de 31 ans, qui explique avoir été frappé par les innombrables cadeaux que recevaient les jeunes Aussies pour leur anniversaire, en contraste avec sa propre et tendre enfance.
Il a par ailleurs travaillé sur Peter Pan : return to Never Land (retour au pays imaginaire) en 2002 ainsi que sur Schrek 3 en 2007.
On pourra lire une interview et voir le storyboard de Birthday Boy ici.


lundi 22 septembre 2008

Bil et Bol

Jusqu'au 26 octobre, la Finlande s'affiche à Paris, aux Arts Décoratifs.

L'exposition "L'affiche 100% Finlande 1907-2007" présente en effet une sélection de 180 affiches, réalisées depuis un siècle, sélectionnées parmi les 63.000 œuvres que compte le Poster Museum de Lahti.

Akseli Gallen-Kallela,
Bil aktie Bol
, (Salon de l'automobile de Stockholm) lithographie, 1907

L'exposition (et l'histoire de l'affiche finlandaise) s'ouvre avec cette superbe (et, hélas, seule) affiche d'Akseli Gallen-Kallela, (peut-être le peintre le plus représentatif de ce pays en raison de sa fameuse interprétation du Kalevala, l'épopée nationale finlandaise) réalisée en 1907, à l'époque ou la Finlande, essaie d'affirmer son identité propre par rapport à ses voisins russe (dont elle se séparera en 1917) et suédois.

Toivo Vikstedt,
Reklam mässan
/Salon de la publicité, lithographie, 1928

Cette visite est également l'occasion de faire un petit voyage temporel, en suivant l'évolution des styles, des modes et des techniques, mais également des loisirs et des préoccupations du Finlandais moderne.

Erik Bruun
Destination North Finland
, lithographie, 1957

On s'amuse donc à chercher les références aux affichistes Mucha, Cassandre, Savignac,Villemot ... mais également aux architectes Alvar Aalto ou Erik Bryggman ... dans des styles tour à tour Nationaliste, Art Nouveau, Art Déco, Fonctionnaliste, avec des techniques allant de la lithographie à l'impression offset en passant par la sérigraphie, la photographie et Photoshop ...

Hilppa Hyrkäs
Stop Climate Change, sérigraphie, 2006


Ceux qui ne peuvent pas se déplacer pourront essayer de se consoler avec le dossier de presse ou avec ce beau livre (non, je ne l'ai pas acheté ...).

Cap sur la Finlande. Affiches & voyages 1851-1965.
Magnus Londen, Joakim Enegren, Ant Simons
Sektorn Press


(Je ne regarde jamais les publicités à la télévision, mais si par hasard un gentil lecteur pouvait me donner les références du court métrage super kawaï (les petits chats en plastique montés sur rail, non je n'ai rien fumé) présenté dans l'exposition (agence Motel Royal ?), je lui en serais très reconnaissant.)

Ah oui, il y avait ça aussi (une pub pour du chocolat à la framboise, si mon finnois ne me trahit pas) :



samedi 20 septembre 2008

Allo, la boucherie Sanzot ?


Les histoires d'amour finissent mal ... en général.
Pour le coup, celle-là, elle a mal commencé : à peine arrivé sur l'étal, l'album de Bastien Vivès publié chez les jeunes éditions Warum est reparti directement ("sans toucher 20.000") au pilon.


Pas de salmonelles ni de toxine botulique dans le bouquin, non, pas de panique, chères ménagères de moins de cinquante ans : juste deux grosses coquilles dans l'impression, imperceptibles en feuilletant l'objet en librairie : un dessin qui bégaye créant du coup une fin de chapitre imprévue, et une page oubliée (j'avais effectivement tiqué sur "le garçon au téléphone" et "la fille qui pleure dans son lit").
Erreur de jeunesse fatale : les bons à tirer de l'éditeur, c'est pas fait pour les chiens ... C'est le métier qui rentre ! C'est pas chez KSTR (l'autre éditeur de Bastien) que pareille mésaventure serait arrivée, sans blague !!!


A part ça, derrière un titre d'une intrigante banalité et sous une couverture un peu froide, à peine maculée de quelques tâches d'hémoglobine, et dont le minimalisme risquera peut-être de laisser indifférent plus d'un lecteur amateur de BD bling-bling, se cache l'"autopsie", comme le dit le 4e de couv', d'une "banale" histoire d'amour, qui part en vrille. Le titre ne laisse effectivement pas longtemps de doute : cette histoire, va vite tourner au jeu de massacre pour le cœur de nos deux tourtereaux.

"Pour ces moments que l'on pense uniques et qui, j'espère, le sont."

Entamé après une rupture (si j'ai bien tout compris), ce récit alterne des saynettes tantôt posées, tantôt spontanées, alternant scènes d'amour, scènes de ménage et longs silences, introspections profondes et extériorisation de sentiments violents, qui rappelleront néanmoins certainement, s'il le faut, à nombre d'entre nous, les dangers du jeu du hasard et de l'amour (avec qui, rappelons-le, il ne faut jamais badiner).
On se situe quelque part entre le traité sur l'amitié de François Ayroles et les duels sanglants de Florent Ruppert et Jérôme Mulot.

Bastien Vivès, le dessinateur sans-cœur qui aime faire pleurer les meufs.

Loin de la platitude des histoires d'amour à l'eau de rose chères aux ménagères sus-citées, Bastien Vivès, âgé de 24 ans, continue, avec La Boucherie, son exploration du monde extérieur et surtout intérieur des adolescents et jeunes adultes, entamé avec Elle(s) et poursuivi depuis avec Hollywood Jan et Le Goût du Chlore, introduisant dans ce nouveau livre une dose d'humour noir, dont les déceptions sentimentales sont souvent les meilleures inspiratrices (cf Brel ...).

Spécial dédicace à Glorb ;-)
Boyington, celui-ci devrait te plaire, bien qu'il n'y ait pas de n'avion ;-)


Juliette Binoche et Johnny Weissmuller à la piscine Pontoise

Abandonnant pour l'occasion la palette graphique contre le feutre noir et les simples crayons de couleur, sa maturité et son sens de l'observation alliés à ses souvenirs encore frais lui permettent de décrire avec pertinence les sentiments, les phrases, les tics verbaux, les réactions, les silences, bref, tous "ces moments que l'on pense uniques et qui, (il) espère, le sont", qui lui ont inspiré ce livre.
...
Du haut de mon grand âge, j'ai toutefois l'impression qu'on doit être assez nombreux à être passés par ces "moments uniques" à un moment ou à un autre de notre vie ... Enfin, ne le lui répétez pas, respectons l'espoir des jeunes amoureux candides qui se bécotent sur les bancs publics ...

... Bon, je m'aperçois au final que je parle encore d'un bouquin à priori introuvable, puisqu'à l'heure qu'il est, tous les libraires un tant soit peu scrupuleux ont dû le retirer de la vente ...

Mais heureusement, chez Totoche, il y a des plans B ! Il vous suffira donc de cliquer sur La Boucherie, pour découvrir ces tranches de vie, initialement créées en ligne par Bastien Vivès, et vous consoler de vos "grandes amours contrariées" (humour marcinello-niçois).
On notera que la dernière histoire, mettant l'amour en équation mathématique (on pense encore à Ayroles, mais surtout à Goossens) est, bien qu'hilarante, inédite en album.

"(...) - Mais quand même, ce n'est pas triste ces personnes qui ne se remettent en cause que lorsque l'échec est arrivé.
- Oui, mais ils auront vécu durant toute une période sans se douter que l'échec arrivait.... et ne sont-ils pas les gens les plus heureux du monde durant cette période ? Bien plus que celui qui se prépare constamment à un échec éventuel ? (...)"
(extrait de Comme quoi, le blog de Bastien Vivès)

dimanche 14 septembre 2008

Le jour où le Meccano s'est effondré


La date fatidique étant désormais passée, je vais enfin pouvoir poster ce billet sans risque de me faire accuser de vouloir faire de l'audience en collant à l'actualité ...

Hanco Kolk, Schlager (Meccano 3), De Harmonie, 1999

Vous vous souvenez certainement du buzz créé par Mortadel et Filémon après les attentats du 11 septembre 2001 contre les Twins Towers avec cette image prémonitoire dessinée par Francisco Ibanez en 1992 pour l'album de leur 35e anniversaire paru l'année suivante.


D'autres étonnantes images également "prémonitoires", dont certaines issues de comics et bandes dessinées, ont déjà été recensées par Dark roasted blend dans un billet paru l'an dernier. Je ne résiste pas à l'envie d'en reprendre quelques-unes ci-dessous.

?, Spiderman, 1991

?, Wonder Woman, ?

Pepe Moreno, Rebel, 1984

La vision de l'Espagnol Pepe Moreno est impressionnante de réalisme ...

Les X-Men avaient également été témoins de cet attentat comme l'a récemment rappellé le site Le Post.

Chris Claremont, John Romita Jr et Steve Leialoha, X Men, 1984

Mais je trouve que la palme du crash (que tous les amateurs de Flight-Simulator avaient probablement également déjà testé) le plus esthétique revient à Hanco Kolk, dans le très beau (tout en rouge et de noir) et très triste troisième tome de Meccano paru chez l'éditeur néerlandais De Harmonie en 1999 et toujours indisponible en français.

(Le site de Meccano est vraiment superbe, si vous n'avez pas encore cliqué sur le lien lors du précédent billet sur Kolk, je vous encourage une nouvelle fois à aller y jeter un coup d'œil (je sais qu'Hobopok, lui au moins, me défendra sur ce coup ...).




"Picasso-porno met Matisse-meiden"
nous dit le quotidien De Limburger, ça fait envie, non ? C'est vrai qu'il y a un petit côté Guernica ...

(
NdT :"schlager" signifie "chanson à succès, tube" en hollandais, le personnage principal étant chanteur. C'est pour ça. Aaaah d'accord.)

mercredi 10 septembre 2008

Les libellules du Marais


Si vous n'aviez pas vu l'exposition proposée par les Galeries Lafayette en 2005, il ne vous reste plus que quelques jours pour saisir votre seconde chance et aller visiter celle consacrée par le
musée Carnavalet, (situé dans le quartier du Marais à Paris) à Edmond Kirazian, dit Kiraz.
Certes, cette petite exposition est assez superficielle et, hormis un panneau biographique à l'entrée, on n'y apprendra plus grand chose sur Kiraz par la suite, si ce n'est à travers ses dessins. Quant à la vidéo projetée dans la dernière salle, son intéret est plus que limité (seul l'interview de Christian Lacroix a retenu mon attention). Reste le plaisir de (re) découvrir avec le sourire ces dessins.


Ce dessinateur d'origine arménienne dont les petites nanas sont connues par tous ceux qui ont un jour transité par une salle d'attente de médecin, dentiste ou coiffeur, est né en 1923 au Caire où il grandit et publie, influencé par le dessinateur britannique (né en Nouvelle Zélande) David Low, ses premiers dessins politiques dès l'âge de 17 (19 ?) ans dans la presse autochtones où il côtoie Anouar El-Sadate.

David Low, Evening Standard, 1938

Hitler : "Quoi ? La sortie est aussi payante ?"

Kiraz, Al Mussawar ? Al Itnein ? , 1943

C'est en 1946 qu'il découvre Paris et ses jolies "libellules" en talons-aiguilles dont il épie les conversations futiles aux terrasses des cafés, et c'est là qu' il continuera, dans les années cinquante, à publier ses dessins dans diverses publications comme La Bataille, France-Dimanche ou Ici Paris où il réalisera ses Carnets de Belles.


Embauché par Marcel Dassault en 1959, il crée à sa demande Les Parisiennes pour Jours de France qu'il ne quittera qu'en 1987 après la mort de celui-ci. Entre temps, il aura réalisé près de 25000 dessins. C'est le passage à la couleur en 1964 qui lui permet d'éclater avec sa maîtrise parfaite de la "simple" gouache, égayant ses personnages et illuminant ses décors. En 1995, ses Parisiennes rempileront pour l'hebdomadaire Gala.


Il est également contacté dès 1970 par Hugh Hefner afin d' illustrer le magazine Playboy, ce qui lui permet de pratiquer un humour un peu plus "osé", sans néanmoins jamais tomber dans la vulgarité.


Kiraz
s'étonne que ses jeunes Parisiennes, bien qu'éternelles victimes de la mode, soient toujours d'actualité trente-cinq ans après leur création et continuent à intéresser les publicitaires (de Perrier à Canderel en passant par Nivea, Parker, Renault, Scandale ...). Seraient-elles intemporelles ? Leurs interminables jambes, leur taille de guêpe, leurs yeux de biche, leur petit museau félin n'y sont évidemment pas pour rien ...

Aériennes, vaporeuses, superficielles, instables, infidèles, volages, séductrices, manipulatrices, naïves, énervantes, insupportables, anti-romantiques, chiantes, casse-couilles, mi-anges, mi-démons, (en un mot, blondes bien avant l'heure), pratiquant de surcroît un humour digne de l'almanach Vermot, je me dis à chaque fois que je ne me ferai plus avoir par ce genre de chipies ... Et pourtant, voilà qu' elles me mènent une fois de plus par le bout du nez ...

Et encore un billet sans parler de forte poitrine, je m'améliore ...

Un type a écrit ici un bien meilleur billet, faisant notamment un intéressant parallèle entre les légendes baclées de Kiraz et celles, négligées par Honoré Daumier dans ses lithographies.

mardi 9 septembre 2008

Cél1bataire


est un strip créé en septembre 2000 par les Hollandais Hanco Kolk et Peter de Wit, les créateurs de la série Gilles de Geus (un seul tome traduit et paru chez Arboris à ma connaissance).




Il raconte les déboires quotidiens de trois célibataires, deux infirmière et une secrétaire médicale, s'approchant dangereusement de la trentaine, dans leur quête du grand amour.


Inconnu dans nos contrées, ce strip que je situerais vaguement quelque part entre entre Ally McBeal et Sex and the City est pourtant publié dans une douzaine de journaux batavophones (Het Parool, Gazet van Antwerpen ...).

-"Nous aimerions attendre encore un peu avant de tester."

J'apprécie la ligne claire épurée,"géométrique-courbe" (contrairement à celle, "anguleuse", plus "dure" d'un Serge Clerc de "Manoir" par exemple) qui s'adapte particulièrement bien à ces personnages féminins, soulignant non seulement leurs jolies courbes mais également leur douceur de caractère, les confondant, quand cela est nécessaire, avec leur environnement.
Ce "trait-continu-sans-lever-le-pinceau", oserais-je "post atomium", inspire, comme dans le génial "Meccano" (deux titres seulement, hélas, parus en français, toujours chez Arboris) de somptueuses trouvailles graphiques à Hanco Kolk.

Trois drôles de dames qui n'en font qu'une.

Reconnaissance ultime (sic) dans son pays, S1ngle va même bénéficier d'une adaptation télévisée en octobre sur la chaîne hollandaise NET 5 ! Je vous laisse découvrir la gentille bande-annonce pilote, accessible même aux non néerlandophones.



... Et toujours aucun titre de Hanco Kolk à l'horizon chez nous ...
Mais que foutent nos éditeurs ? ! ?

D'autres dessins de Hanco Kolk à voir chez Comic House.