vendredi 21 décembre 2012

Babel-Oued

Alger la noire-Jacques Ferrandez (d'après Maurice Attia)-Casterman-2012

 Hiver 62 : au moment où les "évènements" se précipitent, les cadavres de d'une jeune française et d'un arabe, sont retrouvés, enlacés, sur une plage d'Alger. Deux morts qui s'ajoutent à tant d'autres, victimes tantôt de l'OAS, tantôt du FLN, tantôt de l'armée régulière française, qui rivalisent d'imagination pour pourrir la situation en radicalisant les positions de chacun.
Aussi, pourquoi s'intéresser à ces deux-là précisément ? C'est cette enquête a priori absurde que vont pourtant mener, au péril de leur vie, les commissaires Martinez et Choukroun. Une quête de la vérité qui les mènera sur l'autoroute de la Grande Histoire.

Surboum dans la Casbah

 Avec un dessin un peu plus nerveux et lâché que d'habitude, nécessaire pour abattre ces cent-quarante-quatre pages en un an, le "spécialiste du sujet" Jacques Ferrandez, né rappelons-le à Alger en 1955, adapte avec succès l'histoire du douloureux divorce (façon "je t'aime-moi non plus") entre la France et l'Algérie, raconté par Maurice Attia en 2006 chez Babel. C'est un réel plaisir de lire enfin un "Carnet du commissaire Raffini en Orient", en tous cas une adaptation bien plus réussie que nombre de Rivages/Casterman/Noir que j'ai pu lire jusqu'à présent.
On le conseillera bien évidemment aux amateurs de polars bien noirs et à ceux qui s'intéressent à l'Histoire de l'Algérie (pour l'anecdote, c'est Ferrandez qui fut à l'origine de la rencontre entre David B et l'historien Jean-Pierre Filiu, auteurs des Meilleurs ennemis - Une histoire des relations entre les Etats-Unis et le Moyen-Orient), ainsi qu'aux amoureux de vieilles Peugeot, Dauphine, DS, Simca Versailles... mais surtout à ceux qui auraient encore besoin qu'on leur explique qu'une guerre c'est toujours dégueulasse et que parmi elles, les guerres civiles, où il est interdit de ne pas choisir, sont les pires.

Ceci n'est pas un narguilé

 Une seule fausse note peut-être, ces deux pages de sexe oral en gros plan, du plus mauvais goût et qui tombent comme un poil dans la soupe : Rachida nous avait bien déjà fait le coup du lapsus, mais ce n'est pourtant pas à Ferrandez qu'on va apprendre la différence entre fellaga et fellation !

2 commentaires:

Li-An a dit…

Il se trouve que l'écrivain est orléanais -était ? - et qu'il est venu boire un coup à la maison et qu'on a parlé de son bouquin. Mais une adaptation ne me tentait pas sur ce thème et avec son histoire.
D'un point de vue "visibilité", il est évident que le nom de Ferandez était plus adapté.

Totoche Tannenen a dit…

Mektoub.