Fin de cycle pour Mezzo et Pirus, un des couples les plus emblématiques de la bande dessinée, qui "divorcent" à l'amiable après vingt-cinq ans de vie professionnelle commune en accouchant du troisième et dernier volet du Roi des Mouches dont la fin, écrite au tout dernier moment, et la narration encore moins "classique" que les deux précédents risquent, de l'aveu même du dessinateur, d'en dérouter plus d'un, c'est dire ! Il y a des bouquins qui se méritent...
Trouver un nouveau complice risque à présent d'être un poil compliqué compte-tenu du niveau d'écriture exigé par Mezzo. Il n'hésite pas à comparer Pirus à Céline, "le côté aigri en moins", ainsi qu'aux meilleurs écrivains français, "malheureusement toujours de droite" et n'imagine donc pas un seul instant illustrer un scénario "mal écrit", collaborer avec un inconnu "à distance", ni "être le énième dessinateur au palmarès d'un scénariste dispersé". Ça va faire du tri... De toutes façons, il s'en fout et prévient qu'il pourrait arrêter la BD demain et passer à tout autre chose sans que ça lui manque. À lui, non ...
Actuellement, Mezzo termine pour Glénat un biopic sur le bluesman Robert Johnson (déjà croisé chez Duchazeau), sous forme non pas d'une bande dessinée mais d'un ouvrage illustré dont la maquette sera un peu plus soignée que chez certains spécialistes du genre, suivez mon regard. Précision saugrenue quand on sait que Mezzo va jusqu'à choisir la qualité du papier de ses bouquins ! Pas de CD, support qu'il juge "dépassé" et dont "seuls les vieux cons comme lui se servent encore" même s'ils leur "préfèreront toujours les bons vieux vinyls qui craquent".
Et puis, il faut que les acheteurs potentiels puissent feuilleter le bouquin pour flasher sur son boulot ! Donc exit le blister : c'est un site internet qui devrait assurer la bande-son... et alléger le prix !
Au fait, qui a mis 29 € dans La Fille de Blain et Carlotti ?
Mezzo aimerait aussi collaborer avec les Requins-Marteaux, ce qui nous semble là aussi non seulement logique, mais urgent et salutaire et s'étonne que ses fans ne trouvent plus son Drugstore family à la vente.
Cet art-book compilait les fausses couvertures réalisées en hommage à Carl Barks au début des années 2000 dans Picsou magazine (où bossait aussi Charlie Schlingo) pour le plus grand bonheur des petits lecteurs avides de sensations fortes, jusqu'à ce que la direction s'aperçoive un beau jour qu'elle "payait des gens pour se foutre d'eux" ! Une histoire qui rappelle savoureusement celle des Hauts de Pages...
http://picsouman.free.fr/mezzo/delires.htm |
- "Et sinon, à part Kim Deitch et Robert Crumb, qu'est-ce que vous lisiez quand vous étiez gamin, Mr Mezzo ?"
- "Les Jeudis de Corinne et Jeannot, dans Vaillant, avec le petit Totoche et son côté un peu rock !*".
- "Nooon ?"
(*authentique !)
5 commentaires:
T'as deux images aux fraises ? Les Requins Marteaux vivront-ils assez longtemps pour le publier ? Quelles questions mes amis...
"dans Picsou magazine (où bossait aussi Charlie Schlingo)"
Moi aussi
Pif, Picsou ... Y'en a qui bouffent à tous les rateliers !
Le coup de la direction qui s'aperçoit qu'elle paie des gens pour se foutre d'eux, c'est une bêtise. Le rédac'chef a toujours eu conscience de qui il faisait bosser, la plupart du temps c'était des potes, pour un peu il leur aurait demandé d'aller plus loin. Quant à ses supérieurs, pour autant qu'ils perdent pas d'argent... La bd underground ne s'oppose pas aux classiques populaires comme Picsou, elle en découle directement. Tiens, pour excuser mon ton cassant voici quelques photos de cette époque avec l'équipe du mag, Schlingo, Mezzo, Pirus, Rosse, Joko (et moi tiens) entre autres souvenirs de l'ami Grosagro. Goossens aussi était passé ce jour-là. http://www.flickr.com/photos/schlingo
Je n'ai fait que rapporter les "bêtises" de Mezzo qui parlait bien de la "direction" et non de la "rédaction" amie. Évidemment ces propos n'ont rien d'"officiels". Merci pour le lien.
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