Une mauvaise nouvelle n'arrivant jamais seule, nous avons également appris hier le décès de Gir-Mœbius.
Pour moi qui avait été nourri à Franquin, Goscinny et Cauvin et qui pensait que les limites de la bande dessinée avait été atteintes avec des titres comme Ballade pour un cercueil, Angel face ou bien La longue marche et La tribu fantôme, la Déviation s'était faite avec L'Incal noir, première bande dessinée "adulte" que je cachais soigneusement au fond de ma petite bibliothèque. Mâtin, quel choc ! Mœbius et Jodo égalaient ce qui ce faisait pour moi alors de mieux au cinéma : Blade runner, Brasil...
Puis, avec Arzach, Le garage hermétique, L'homme est-il bon ?, Les yeux du chat..., Mœbius m'ouvrit les yeux, les sens. On pouvait raconter, comprendre, lire autrement que comme on nous l'avait appris. Il devenait alors impossible de se contenter de ce qu'on nous présentait : il allait falloir désormais partir découvrir le monde par soi-même. Avec Mœbius, je suis devenu adulte (enfin, un peu...) ; avec la bande dessinée, la petite porte de l'enfance restait entr'ouverte.
Moebius
in Le bandard fou -
Les Humanoïdes associés
Si ce 10 mars 2012, Mike S. Blueberry est parti jouer au poker avec Tex Willer (une réplique au séisme qu'ont connu les Italiens avec la disparition de Sergio Bonelli en septembre dernier ?) et que pour Jean Giraud, la boucle est bouclée ; pour Mœbius, elle n'a pas fini de tourner.
Stoé Orkéo.
3 commentaires:
J'espère qu'Otomo et Miyazaki vont faire un hommage qui mérite le coup d'oeil...
C'est un mouvement,une "force qui va",Moebius.C'est impossible que la mort puisse avoir éteint cette énergie.Il doit en rester quelque chose:Un souffle,une vague,une tempête...La réincarnation est en marche...On va guetter ça...
Je ne crois pas en la réincarnation. Quand on lit que les jeunes, comme Vivès (cf Libé), ne sont même pas passés par Moebius, ou alors via Otomo, on comprend surtout que c'est la fin d'une génération... Ce qui fait chier, c'est que c'est la nôtre !
J'ai d'autre part été gêné par l'hommage des auteurs de l'Association : Quand ils reniaient cette BD des années 80 qui privilégiait l'image aux dépens du récit, ne visaient-ils pas d'une certaine manière Moebius ? Enfin, l'heure n'est pas à la discorde et on dira que j'aurais mal compris (hum).
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