Les échos concernant la bande dessinée venant d'Espagne ne sont pas toujours très rassurants. Quelques passionnés continuent pourtant de la faire vivre, notamment pour qu'on n'oublie pas son passé.
Ainsi, après la vie de studio des
Professionnels et le début de la bio de
Pepe Gonzalez (LE dessinateur de
Vampirella) vus par
Carlos Giménez, c'est au tour de
Paco Roca de relater, dans
L'Hiver du dessinateur, paru début 2012 chez Rackham, un épisode emblématique de l'histoire du neuvième art espagnol :
au printemps 1957, en pleine dictature franquiste, un groupe de cinq auteurs
constitué par
Eugenio Giner,
Guillermo Cifré,
Carlos Conti,
Josep Escobar et
José Peñarroya, en lutte pour la reconnaissance de leur profession,
osèrent plaquer le géant Bruguera, éditeur des magazines
El Pulgarcito et
DDT pour aller fonder leur propre revue. L'aventure de
Tío Vivo (un tío c'est un oncle, mais un tiovivo, c'est un carrousel) durera jusqu'à l'hiver 59, date à laquelle quatre des cinq dessinateurs, fatigués des bâtons mis dans leur roues par la concurrence, regagneront la maison-mère.
Les couleurs des rues du Barcelone des années 50 sont très douces et l'émotion est palpable à chaque page, comme toujours chez
Paco Roca, qui effectue une fois encore un formidable travail de mémoire. Il faudra quand-même s'accrocher un peu et probablement s'y reprendre à plusieurs fois pour bien saisir tous les tenants et aboutissants de cette histoire dont les protagonistes nous sont pour la plupart inconnus (à part peut-être
Jorge -le père de
Jordi Bernet-,
Victor Mora,
Robert Segura et
Francisco Ibáñez). D'autant que si l'on ne doute pas que les nombreux flashbacks soient efficaces chez un spécialiste des tebeos, ils perturbent un tantinet la lecture chez le novice.
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Guillermo Cifré |
Heureusement, grâce à ma petite collection de
DDT dégottée récemment, j'ai pu mettre un dessin sur les visages de tous ces auteurs... Enfin, presque, car avec ce fameux "
style Bruguera" pour le moins pesant, dont
Ibáñez n'est finalement qu'un des nombreux avatars, pas facile d'y retrouver ses petits miquets ! Et encore, je passe sur les
Figueras,
Gosse,
Rovira,
Sanchis,
Schmidt...
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Guillermo Cifré |
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Francisco Ibáñez |
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Ángel Nadal |
Allez, on récapitule :
Pour terminer : un petit hommage renfloué d'un de ces vieux numéros de
DDT... J'ai bien dit "hommage"...
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Cesar Aurelio Spandari |
et pas "plagiat" !
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Hugh, le voyageur du Mésozoïque par Gosse in Pif |
Liens :
http://seronoser.free.fr/bruguera/autores.htm
http://ladyfilstrup.blogspot.fr/
http://www.francois-corteggiani.com/article-l-hiver-du-dessinateur-la-suite-107819826.html
2 commentaires:
Trés bons goûts;toujours!
Le plagiat,c'est notre petit dessert:je ne m'en lasse pas.
Est-ce que les financiers ont lu des bandes dessinées..?
Je crois me rappeler que certains d'entre eux étaient interviewés dans les revues de Frédéric Bosser. Sans doute achètent-ils des originaux très chers.
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