dimanche 28 septembre 2008
Bons baisers de Solliès
De passage dans le Var cet été, j'ai eu l'occasion de me rendre pour la première fois au festival de Solliès-Ville dont c'était la vingtième édition, et pour lequel une assez importante campagne de publicité nationale avait, semble t-il, été organisée (affiches jusque dans la capitale, publicités dans divers magazines tels Case Mate, Spirou, Télérama ...).
Il faut dire que la liste des auteurs invités était particulièrement alléchante, comme vous pouvez le constater par vous-même sur ces photos :
Etc, etc ...
Un bien beau festival sur le papier, donc. Mais quand on souhaite organiser un évènement d'une telle ampleur, a fortiori avec un tel battage médiatique, il conviendrait de s'en donner les moyens, ou d'avoir un minimum d'imagination. Suffit-il d'aménager un campement de dessinateurs et de libraires d'occasion pour réussir un "festival", même si l'entrée en est gratuite ?
De l'absence de parking ou même de navette, au parcage du bétail de lecteurs sur la grand-place alors que les placettes ombragées ne manquent pas dans le village, en passant par l'installation de certains auteurs en plein cagnard (vous avez déjà vu un Margerin tout rouge ?) et l'intérêt plus que limité de certaines expositions, l'organisation m'a parue un tantinet légère ...
Pas même un carton correctement accroché pour voir le nom de l'auteur (quand il était présent) !
Ne parlons pas des admirateurs tout juste bons à (j'hésitais à écrire "assez abrutis pour") attendre devant une chaise vide et derrière des files de sac à dos sans personne pour les renseigner sur l'éventuelle venue des auteurs annoncés ("Oui, oui, achetez le livre, il va bien finir par arriver" ... ) !
C'est nouveau : à Solliès, seuls celles ou ceux qui ne tombent pas victimes d'insolation (et j'en ai vu !) et qui auront posé leur sac dans la file dès la veille auront dorénavant droit à une dédicace !
Ils n'y a donc pas de plan Vigipirate à Solliès ? Certains organisateurs, comme à Amiens, arrivent pourtant très bien à bannir cette pratique stupide. J'avoue que l'envie m'a démangé plus d'une fois de repartir avec un de ces sacs paraissant particulièrement bien garni !
Après une "charte des dédicaces", à quand une charte du public ?
Et que dire de cette pauvre feuille de papier A4 où il était écrit au feutre "Hommage à Carlos Meglia", accompagnant deux ou trois livres (à vendre) de l'auteur argentin invité et malheureusement disparu quelques jours plus tôt ? Quel vibrant hommage ...
Ah oui, au fait : le Prix spécial 20e anniversaire a été remis à ... Marcel Marlier, pour l'ensemble de son œuvre ... Il paraîtrait que même Lewis Trondheim n'en soit pas revenu ! Je n'ai absolument rien contre le célèbre auteur de Martine, mais elle est où la BD, là ?
Devant un tel mépris du public, le Carton rouge aux organisateurs me semble amplement mérité.
La connerie ayant tout de même des limites, et n'ayant pas envie d'attraper une insolation (même gratuite), je mis les bouts, jurant mais un peu tard qu'on ne m'y prendrait plus. (Après tout, le spectacle de quelques flamants roses à la presqu'île de Giens valaient bien une dédicace de Berberian, non ?)
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13 commentaires:
J'ai été invité il y a fort longtemps à ce festival et j'avais décliné pour causes diverses malgré les avis entouhiastes de mes collègues sur ce festival (j'étais jeune et naïf). Depuis, je n'ai plus jamais été réinvité mais les avis semblaient devenir plus mitigés (on m'a raconté une année avec un hôtel dont les portes ne pouvaient pas être fermées à clef).
Je croyais en effet que les festivals dignes de ce temps luttaient contre les files de sacs... D'ailleurs, les auteurs et les gens sont trop polis. Voir une file de sac me donne une furieuse envie de donner de grands coup de pieds dedans. En tous les cas, ça me rappelle le premier festival BD à la Réunion où les gens demandaient "ben il est pas arrivé B... ?" et repartaient sans attendre (B. n'a jamais daigné venir dédicacer). Mais même là-bas, ça a changé (soupir).
Je comprends tout à fait que les auteurs, qui n'ont pas de congés payés, profitent de ces invitations pour faire du tourisme et faire la fête avec leurs confrères.
Je comprends moins que les organisateurs soient aux abonnés absents et qu'on fasse poireauter les gogos que nous sommes de cette manière ...
Et qu'ils fassent le ménage !
Cela dit, il est vrai que je n'ai pas non plus campé sur place.
C'est dans ce genre de festival merdique qu'on apprécie le travail admirable d'autres organisateurs, comme à Perros-Guirec (quelle rigolade de voir la responsable du festival ramener Laurent Vicomte de la buvette par la peau des fesses en lui passant un savon :-))) ) ou à Amiens (ou je prends un malin plaisir à signaler les sacs abandonnés aux "videurs")
(St Malo : ça commence à dégénérer, St Denis : je ne connais pas encore !)
Pour la défense de B., j'ai déjà eu l'occasion de le remercier d'être ponctuel quand ses confrères faisaient encore la grasse matinée ...
Ce samedi : dédicace du génial Vincent Perriot et d'Arnaud Malherbe à Paris .... sauf que ce dernier était en week-end en Normandie ... C'est ballot, hein ?
Eh bien, voilà une illusion qui s'envole. Moi qui croyait que Soliès avait bonne réputation. Finalement, le festival de Lausanne n'est pas si mal ;-)
Sinon, je vais très peu chercher les dédicaces, parce qu'il y a souvent un effet de masse (et surtout de travail à la chaîne) qui rend assez décevant les contacts avec les dessinateurs. Je déteste d'ailleurs faire la queue, alors si c'est en plus derrière des sacs ...
Oui, évidemment, tu frimes parce que tu pars en vacances avec Jacques Martin ... C'est mesquin. ;-)
Hakim m'avait décrit les conditions de ce festival avant que j'y aille : cela s'est passé exactement comme il me l'avait prédit ... Visiblement c'est connu.
Plus que la dédicace en elle-même, ce sont les quelques mots échangés avec les auteurs que j'affectionne.
Je privilégie donc les auteurs qui ont de toutes petites queues.
Sinon, si tu ne veux pas faire la queue, tu peux aller au festival d'Helsinki (assez calme d'après ce qu'écrit Larcenet sur son blog !)
J'aime pas trop les festivals de bd, souvent trop bondés, ni les dédicaces de même, mais si tu dis qu'a Perros Guirec c'est pas trop mal, je vais peut-être faire un effort. C'est tout près de ma plage.
Hé, il y a un "Martine fait des bulles" ?
vasco
Ne rêve pas, il y aura trop de monde quand-même ! Mais par contre, la mer est à cent mètres ! Et c'est autre chose que Paris-Plage !
Au fait ... les sacs ... c'est rigolo ... oui ... mais ... tu n'as pas photographié des auteurs ?
Parle-t-on du même B. ?
Je n'ai aucun goût pour les dédicaces et en général, j'en demande sur les festivals à des gens très peu connus qui s'ennuient et dont le travail me semble sufisamment intéressant pour que j'investisse quelque argent dans un album.
Raymond >>>
Et puis quoi ? On n'est pas sur "Bandes Dessinées Magazine" ! :-)
Li-An >>>
Oui, on parle du même :-) Nous n'avons pas dû avoir la même expérience : on peut hélas tous être dans un mauvais jour ...
Moi aussi, je renonce quand la queue est trop longue, c'est plus rigolo d'aller découvrir les "petits" (et on en a plus !!!).
Je me demande toujours ce que pensent les auteurs de ces séances de dédicaces, d'autant plus qu'on voit bien qu'il y en a que ça fait royalement ch (Ch....., Bl...., ...) ... et qu'on se demande pourquoi ils continuent à le faire : ont-ils des obligations vis à vis de leur éditeur ?
Je suis bien conscient du côté puéril du truc, mais parfois il arrive de faire des rencontres vraiment inoubliables. (Guib..., To..Bro..., Con..., L..A., etc.)
Je vois ça comme une manière de partager une passion avec quelqu'un dont on apprécie le travail, de prolonger une lecture, pas uniquement de collectionner des dessins. Sinon c'est chiant.
Une chose est sûre : si j'étais auteur, ça me ferait grave flipper !
Bah, on finit très rapidement à s'y faire en tant qu'auteur (sauf les grands angoissés qui finissent par arrêter d'en faire). Les auteurs viennent en dédicace surtout pour sortir un peu et voir les collègues/copains. Du coup, les séances de dessin pur est une corvée obligatoire pour certains (d'autes tentent d'y échapper mesquinement).
comme dit li-an, on s'y fait. pour ma part je rencontre assez peu de chasseurs (dès qu'ils ouvrent un de mes livres ils comprennent qu'ils ne sont pas à leur place) et encore moins de sacs vides, mais il y a toujours le plaisir de voir des vrais de vrais lecteurs en personne, et de se rendre compte avec amusement par exemple que plus souvent qu'autrement ces lecteurs sont des lectrices...
je n'ai pas souvenir de grandes discussions inoubliables (on n'a pas vraiment le temps pour ça) mais il y a le contact humain et ça, ça donne un peu de tonus à l'amour-propre, tout bêtement. et puis, l'exercice de dessin en lui-même peut être amusant. bref...
Tu es déjà chanceux d'avoir vu des flamands roses sur la presqu'île de Giens car ils n'étaient pas là quand je les cherchais début août :-)
Cher confrère, --->
Ils étaient moins flashies, mais certainement plus bios que ceux du zoo de Vincennes, dopés à l'éosine (même moi, j'arrive à les voir roses, ceux-là !).
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