
Hier, à vingt heures, le flash d'information de France Inter s'ouvrait sur une nouvelle stupéfiante : notre vénéré et courageux président révélait sur Facebook
(sic) comment il y a vingt ans, il abattait avec ses petits bras musclés le vilain mur de Berlin, en compagnie de deux autres sympathiques G.O. du R.P.R., messieurs Alain J. et François F.

Cette information capitale, qui m'aurait peut-être amusé dans les pages de
Charlie-Hebdo, me laissait sans voix. Je décidai donc de changer illico de fréquence et, quitte à subir un lavage de cerveau, autant que ce fut en écoutant les conneries footballistiques de Jean-Michel Larqué sur RMC...
Alors que les quarante ans de Mai 68 avaient été célébrés par un raz de marée éditorial, les vingt ans de la chute du mur de Berlin semble quant à eux ne pas avoir enthousiasmé le petit monde de la Bande Dessinée.
Même si l'on n'aime pas particulièrement les anniversaires, on peut trouver surprenant qu'un tel séisme, ressenti sur toute la planète, semble paraître moins important aux yeux des directeurs de collection que les sympathiques échauffourées de 68.
À moins que le service marketing des maisons d'édition ne préfère cibler les quadragénaires ? Noooon... Bôaf, on verra bien dans vingt ans.
Une compil' qui ne casse pas des briques
Les Allemands, eux n'attendirent pas 2029 pour célébrer l'évènement ; en effet, dès 1990 paraissait
Comics in der DDR, un ouvrage collectif présentant les récits de quarante-deux auteurs originaires de "l'autre côté".
Le but était de démontrer "qu'en dépit de toutes les mesures règlementaires et disciplinaires imposées dans le secteur culturel durant des années, et malgré la négation officielle du Neuvième Art, l'imagination et la créativité des artistes n'avaient pu être annihilées"
(ouf). Malheureusement, ces travaux étaient de fait très inégaux et surtout bien souvent inaboutis.
Ulv Jacobsen
Ce billet est illustré par quelques belles feuilles que comprenait quand même cet album, inconnu ici et probablement déjà oublié là-bas.
Quant aux nostalgiques de Trabis ou de cornichons de Spreewald, ils se consoleront en visitant le site
éponyme, plus fidèle à la ligne d'Honecker.

Allez, tschüss !