Alors les gars, c'est dingue ! En ce moment, je sais pas ce qui se passe, mais je lis que des trucs du tonnerre, sacré nom d'une pipe !
Dommage collatéral du plan B (d) ? Aléas du calendrier ? Horoscope bienveillant ? ... Ouais, bon, j'entends déjà les mauvaises langues dire que je suis simplement en train de lire les bouquins qu'on m'a offerts et que je n'ai pas achetés de mon propre chef ...
Mais peu importe, conchions ces colporteurs de ragots de bas étage et intéressons nous plutôt aujourd'hui à "No Futur is not dead" (sans"E" à futur "parce que c'est en français" !) , un superbe petit (par la taille) coucou suisse, paru en avril 2008, et réglé au quart de tour par Macchia, à qui l'on devait déjà "Eeeh ouais bonhomme", "Roman d'gare" ("Roman"... Z'avez pigé ? ...) , redessiné à chaque nouvelle réédition, ainsi que "The Beauty & New Fashion Hall : Un aller-retour au Quelqueparistan", récompensé par le Prix Rodolphe Töpffer à Genève en 2005.
Paru dans la collection Inaccessible étoile des éditions Hécatombe (tout un programme !) , ce joli petit livre à la couverture et la tranche sérigraphiées comporte en fait deux histoires, que le lecteur pourra découvrir successivement en le retournant : "No futur for you" et "No futur for me". Seul dilemme : par laquelle commencer ???
Le bouquin nous replonge un an en arrière, pratiquement jour pour jour, en ce mois de juillet 2007, lorsque quatre-vingts personnes, dont dix enfants, furent évacuées par les forces de l'ordre du plus ancien squat de Genève, le Rhino, (« Retour des Habitants dans les Immeubles Non Occupés ») , haut lieu de la culture alternative, qui était occupé depuis dix-neuf ans.
Macchia, à l'aide d'un splendide dessin "brut de décoffrage" aux noirs bien profonds et aux blancs pas si blancs, travaillés à grands coups de grosses tâches ("macchie" en italien) de Typex bien crades, au travers desquelles transparait encore le premier jet d'encre, nous y expose, avec son humour caustique et désabusé, non seulement sa propre vision "altermondialiste" de notre société (il n'est d'ailleurs pas toujours d'accord avec lui-même comme en témoigne la superbe scène d'introspection dans la cellule où il est enfermé) , mais également la nôtre, celle des passants, du flic décérébré (qui a dit "c'est un pléonasme" ?) qui l'extrait aux forceps de son squat utérin, de ses parents, ou bien encore de ses camarades d'infortune.
Mention spéciale pour leur vision du monde au p'tit bonhomme du passage clouté ainsi qu'à celui du panneau "Attention travaux !", merveilles de poésie.
Bref, ce livre devrait plaire à tous les pauvres internautes égarés sur Plan B(d) qui osent encore croire que Mai 68 n'est pas définitivement enterré, et douter de l'avenir radieux que nous prépare notre belle société de consommation ...
Allez hop ! Je le sélectionne dans les nominés pour le prix Prix Totoche Tannenen 2008. M'en fous, j'fais c'que j'veux : après tout, ch'uis chez moi !
Spécial dédicace à Raymond. ;-)
Merci à Mi, qui sait pourquoi.
4 commentaires:
On voit bien que j'ai terminé ce billet à l'arrache hier soir et qu'il n'y avait plus beaucoup de lumière ...
C'est toujours moins flou que chez Oslav, mais bon, je vais essayer de mettre des photos plus propres dès que j'ai 5 minutes.
Je m'excuse d'avance auprès de Mr La Macchia : non seulement c'est salement torché, mais c'est honteusement illustré ...
Carton Rouge à ... Totoche !
je reste l'étalon du flou et ça c'est bien !
Comme ça au moins, c'est clair ... et net.
J'ai entendu parler de l'événement par la presse, mais je ne savais pas qu'il y avait eu un livre là-dessus.
Précisons au passage que le Conseil d'Etat genevois (équivalent de la mairie) est à majorité de gauche ! Cela ne consolera pas les squatters.
Sinon, je remarque que même en Suisse, je n'arrive pas à suivre tout ce qui sort. Soupir ...
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