vendredi 2 novembre 2012

Niche-Cohen



 Mercredi dernier, Kathleen Evin recevait, dans l'Humeur vagabonde, Caterina Sensone, Alessandro Tota et leur éditeur Olivier Cohen (l'Olivier) à l'occasion de la parution de Palacinche, histoire d'une exilée chez Olivius, nouvelle collection co-fondée avec Jean-Louis Gauthey, (Mr Cornélius).

"Dites-moi, Olivier Cohen : créer, quand on est un éditeur sérieux, de littérature sérieuse..., créer une collection de romans graphiques, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que vous aimez, vous adorez, lire de la bonne BD ? Ou est ce que plus simplement, plus trivialement, c'est une niche commerciale qu'un éditeur ne peut pas ignorer ?" 

Qu'on invite Zep sur BFM pour savoir combien Titeuf lui rapporte, passe encore, mais accueillir sur France Inter, dans une émission qui se veut culturelle ses invités par ces phrases... 
Au moins, cette fois-ci, on n'a pas à écouter toute l'émission (cf celle avec François Schuiten) pour comprendre l'estime que Kathleen Evin porte à la BD... Du second degré, alors ? Oui, c'est vrai que ça pourrait être drôle : "Alors Jorge Semprún, écrire encore une fois un livre sur les horreurs de la guerre, sur les camps de concentration, ça veut dire quoi ? Est-ce que vous aimez les récits de guerre où plus trivialement, est-ce une niche commerciale ?".

http://www.franceinter.fr/sites/default/files/imagecache/scald_image_max_size/2012/10/31/490495/images/9782823600568%2C0-1449064%5B1%5D.jpg

 On ne connaitra hélas pas la recette des palacinche, ces crêpes qui ignorent la frontière entre l'Italie et la Croatie ni celle de la "bonne BD". Restent les propos passionnants, et dans un français impeccable, d'Alessandro Tota et de Caterina Sensone, qui donnent vraiment envie d'en savoir plus sur ce petit bout de l'Histoire de l'Europe vu par les yeux de la mère de la scénariste, ainsi qu'un beau reportage chez Nadja qui signe Les filles de Montparnasse chez le même éditeur.  
Quant au "roman graphique", même Olivier Cohen peine à en donner une définition ! D'après Jean-Louis Gauthey, ce pourrait être "le nom que donne à la BD ceux qui disent qu'ils n'aiment pas la BD". A moins que ce ne soit qu'une niche commerciale ?

(Plus : http://www.lamartinieregroupe.com/assets/images/contenuweb/fichier/olivius_booklet.pdf)

7 commentaires:

Li-An a dit…

Personnellement, je réfléchis à un terme alternatif à "roman graphique" qui n'a de roman que le nom et les dimensions. Les postAssoce nous ont expliqué que la BD, ce n'était pas du cinéma - même si certains ont fini par en faire - et ben moi je dis que la BD ce n'est pas du roman. J'ai entendu d'une oreille une partie de l'émission mais je n'écoute plus mes collègues causer à la radio...

Li-An a dit…

On remarquera par la même occasion que la couverture de l'ouvrage reserve une place limitée au dessin. Si les "auteurs" acceptent que leur travail jusqu'à être presque effacé, je trouve ça déprimant.

Totoche Tannenen a dit…

Si le dessin n'a qu'une place limitée sur la couverture c'est bien parce que le récit repose en partie sur les photographies de Cristina Sansone !

Anonyme a dit…

J'aime bien la définition de Capron.
Ce terme est arrivé en traduisant simplement celui dont certains auteurs nord-américains avaient besoin pour dire qu'ils ne faisaient pas de BD avec des mecs en collant.

C'est employé chez nous par ceux qui nient que la BD ça peut aller de Cédric à Rork.

Les gars de la nouvelle BD l'ont accepté, avec le temps. Ceux de la nouvelle nouvelle BD l'ont plus accepté en en détournant les rites.

Je m'intéresse vraiment à la façon dont est perçu la BD ds les médias, mais je n'ai pas assez de courage pour écouter France inter (et sur France Cu, c'est pire que dans télérama...)

Totoche Tannenen a dit…

Je reconnais que je n'aurais pas classé Cédric parmi les romans graphiques !

Je pense que les auteurs sont assez bien placés pour parler de leurs livres, c'est pourquoi je n'éteins pas la radio quand je tombe sur une de ces interviews.

Et j'irai acheter Palacinche (au moins pour avoir la recette des crêpes).

Totoche Tannenen a dit…

Pensez à signer vos commentaires, sinon ils se retrouvent au pourriel. Merci.

Li-An a dit…

Ah zut, j'ai donc loupé - encore une fois - une bonne raison de me taire.