dimanche 20 septembre 2009

Les Rouchon écrivent aux Brochon


Avant le tout-internet (et comme nous l'a récemment rappelé Thomas Dutronc avec Les frites bordel), une tradition populaire consistait à échanger avec ses proches des photographies imprimées sur un carton, au dos desquelles les gens griffonnaient quelques mots et qu'ils postaient depuis leur lieu de villégiature, de Venise à La-Confiance-les-Hauts, de Colombey-les-Deux-Églises à Valparaiso...

Ces cartes postales (car c'était bien elles), censées résumer l'ambiance des vacances, reflétaient en fait bien souvent l'état d'esprit de leur rédacteur, voire de leurs destinataires, qui ne manquaient pas de les collectionner, magnétées sur le frigo, punaisées sur le mur des toilettes ou soigneusement rangées au fond d'une boîte à biscuits.


En en découvrant une pleine boîte au grenier, François Morel a vite compris qu'il était tombé sur un véritable trésor et qu'il avait là matière inépuisable à analyser les travers de notre société (du moins celle du XXe siècle).

Parmi ces milliards de correspondances anonymes, il nous propose donc, avec Bien des Choses, en association avec Olivier Saladin, son compère des Deschamps/Deschiens, la lecture de celle échangée entre les Rouchon (Roger et Madeleine) et les Brochon (Robert et Janine), deux couples-modèles du siècle dernier.




Chacune de ces cartes correspond à un vrai petit tableau (rien à voir avec les croûtes que l'on imagine sans peine accrochées aux murs chez les Rouchon) peint avec tendresse, toujours hilarant (avec ou sans Guy Carlier !), parfois émouvant (réussir à nous troubler avec une autruche, faut-il être talentueux !), à une caricature de chacun d'entre nous (on a tous écrit ces cartes),conçus -dixit François Morel- à la manière d'une vignette de Chaval.




Toutes les vidéos avec Morel et Rabaté ici.


On pense bien sûr aux Deschiens et aux Bidochon de Binet, mais également aux Brèves de Comptoir de Gourio ou bien encore, dans un autre genre mais tout aussi irrésistible, aux correspondances d'Erik Satie lues par les mêmes Morel et Saladin à la Cité de la Musique en février dernier (Je ne vous ferai pas une conférence).


S'il vous est malheureusement impossible d'assister aux représentations dont la dernière aura lieu le 28 novembre 2009 au Théâtre de La Pépinière (où joue également, en deuxième partie de soirée, Jean-Jacques Vanier), sachez que les textes de ces cartes postales ont été réunis par Futuropolis dans un ouvrage enluminé par Pascal Rabaté.

Bon baisers, à bientôt.
Totoche

2 commentaires:

Raymond a dit…

Ces cartes postales (car c'était bien elles), censées résumer l'ambiance des vacances, reflétaient en fait bien souvent l'état d'esprit de leur rédacteur, voire de leurs destinataires, qui ne manquaient pas de les collectionner, magnétées sur le frigo...

Euh ... je continue à fixer les cartes postales sur mon frigo ... je découvre que c'est ringard ... gasp ...

Totoche Tannenen a dit…

Mais non, mais non, calme-toi, tu auras mal lu, tout simplement.
Et puis rassure-toi, t'es pas tout seul à dater du siècle dernier.